La musique au coeur de la société congolaise
159 pages
Français

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La musique au coeur de la société congolaise , livre ebook

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Description

En République Démocratique du Congo, les artistes musiciens, en leur qualité de faiseurs d'opinion, de rapporteurs des angoisses existentielles, occupent une place non négligeable dans la société. L'analyse de leurs oeuvres constitue une stratégie efficace pour déceler l'imaginaire collectif, la mentalité populaire et la vision du monde de la société dont ils font partie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 276
EAN13 9782296701274
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MUSIQUE AU CŒUR DE
LA SOCIÉTÉ CONGOLAISE
Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
et
François Manga-Akoa


Déjà parus

Mahamat MASSOUD, La Banque des Etats de l’Afrique Centrale , 2010.
SHANDA TONME, Analyses circonstanciées des relations internationales 2009 , 2010.
Alassane KHODLA, Le Sénégal sous Wade , 2010.
Gérard BOSSOLASCO, Éthiopie à la une. Journaux et publicités. 1865-1935 , 2010.
Jean-Célestin EDJANGUE, Les colères de la faim , 2010.
Jean-Célestin EDJANGUE, Cameroun : un volcan en sommeil , 2010 .
Gilbert TOPPE,. Communication politique et développement en Côte d’Ivoire , 2010.
Alexandre WATTIN, Les détachements Hawk Épervier au Tchad 1986-1989 , 2010.
Essé AMOUZOU, Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo , 2010.
Alexandre GERBI, Décolonisation de l’Afrique ex-française , 2010 .
Ignace GNAN, Le développement de l’Afrique : un devoir pour les Africains , 2010.
Yaya SY, Légitimations de l’esclavage et de la colonisation des Nègres , 2009.
Emmanuel KENGNE POKAM, La France et les États-Unis au Cameroun , 2009.
Raphaël BINDARIYE, Le bonheur d’un couple. De vingt à quatre-vingts ans , 2009.
Cyriaque Magloire MONGO DZON, Relever les défis électoraux en Afrique , 2009.
Dieudonné IYELI KATAMU


LA MUSIQUE AU CŒUR DE
LA SOCIÉTÉ CONGOLAISE


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12146-1
EAN : 9782296121461

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
I. LES FONCTIONS MUSICALES
La musique est certes l’un des compagnons inséparables de l’homme. Depuis la naissance jusqu’aux oraisons funèbres, elle accompagne l’homme dans ses événements heureux et malheureux. Si on ne l’écoute pas à la maison, on peut l’écouter à l’église, au lieu de deuil, à l’école, dans un bar ou ailleurs. Elle fait pour ainsi dire, partie des ingrédients de la vie.
Aussi variée et diversifiée qu’elle peut paraître la musique est inhérente à la société. Là où il y a la société, il y a la musique. Et là où il y a la musique, il y a certes des hommes organisés en société et qui pour le besoin de la cause, produisent leur musique selon leur goût, selon ce qui leur semble important, en puisant dans leur patrimoine culturel et en empruntant ce qui semble nécessaire au reste du monde.
Depuis la nuit des temps la musique est perçue différemment par les différents auteurs. Cette différence de perception loin d’être pris dans son sens négatif, doit au contraire à la richesse et à la complexité de celle-ci au point que les membres de la société ne puissent pas la voir de la même manière.
En outre, les différentes perceptions de la musique ne doivent pas être négligées car elles apportent des informations sur ses diverses facettes, tantôt contradictoires tantôts complémentaires. Quand bien même la réalité musicale peut différer d’une société à une autre ou d’une époque à une autre, il est tout aussi vrai qu’il y a de fonctions musicales qui sont généralement connues. Néanmoins, nous ne devons pas perdre de vue que l’on ne peut parler de l’universel sans particulier et vice versa.
Dans ces lignes, nous voulons analyser succinctement les principales fonctions musicales qu’on peut déceler dans la société, en général et dans la société congolaise en particulier. Cet exercice intellectuel vise à faire ressortir les diverses facettes de la musique, qui pour la plupart de cas est vue dans un angle purement moniste et avec toute la négligence possible.
I.1. MUSIQUE COMME MOYEN D’EXPRESSION
L’homme qui est un animal appelé à vivre en société a l’obligation d’agir, d’interagir, d’entrer en contact avec ses semblables. Il a ainsi besoin de s’exprimer. Et il peut le faire de différentes manières : à travers les gestes, les mimiques, la parole. Notons que l’usage de la parole pour s’exprimer peut se faire de multiples façons. On peut parler ordinairement ou musicalement, c’est-à-dire en chantant.
Pour Jacques Vassal {1} , de tout temps, chanter a été chez l’homme une fonction naturelle, comme respirer, mais la plupart des sociétés « civilisées » répriment cette fonction : imaginerait-on qu’un policier vous arrête parce que vous respirez dans la rue ?
Si chanter est une fonction naturelle, elle prend pourtant une connotation culturelle liée à la société de celui qui chante. S’il arrive que l’homme chante pour le plaisir de le faire, mais dans la plupart de cas, c’est pour exprimer ce qu’il ressent, voit, entend. C’est pour présenter sa vision des choses, etc.
A partir du moment où la musique devient un moyen d’expression, elle imprime ainsi un certain nombre d’exigences à celui qui veut s’exprimer. D’après le politiste américain Lasswell, l’émetteur qui transmet l’information à un récepteur doit tenir compte de la formule célèbre ci-dessous : « qui dit quoi, par quel canal, à qui et avec quels effets. » {2}
Le musicien doit savoir qu’il est l’émetteur et il transmet le message à un récepteur. En se référant à la formule de Lasswell, il est important de savoir que le message que le musicien transmet peut provenir de lui-même en tant qu’observateur ou la personne qui vit cette situation. Mais, il peut également lui être communiqué ou vendu par des tiers. Ce qui est important à retenir est que chaque chanson, cri, danse, clip ou habillement qui accompagne ce clip constitue un message qu’on doit décoder pour en savoir la teneur.
Notons que l’usage d’un code compréhensif par les récepteurs est nécessaire sans quoi ils ne seront pas à mesure de purger quoique ce soit dans le message transmis. A ce niveau il se pose un problème réel. Des fois les musiciens utilisent soit l’argot, soit un parler qui n’est accessible qu’aux initiés ou à ceux qui font partie de cet univers de compréhension. C’est ce qui rend parfois difficile la compréhension de certains messages et conduit à de nombreuses interprétations des messages transmis.
Quel que soit le mérite qu’un langage voilé peut avoir, il y a lieu de noter qu’il prive de l’information à certaines personnes qui en a besoin. C’est justement à ce niveau que se pose le problème de savoir si les messages que les musiciens envoient à travers les chansons, cris, danses et clips s’adressent à qui ?
Il est vrai que dans une œuvre musicale, les musiciens peuvent s’adresser à plusieurs catégories sociales : aux gouvernants, aux gouvernés, aux amoureux, aux mélomanes, à leurs adversaires, aux enfants de la rue, etc. Et dans la plupart de cas, les musiciens ont la facilité de faire d’une pierre plusieurs coups.
Les musiciens congolais par exemple peuvent facilement avoir plusieurs cibles dans leurs chansons surtout quand on sait que certains parmi eux ont la manie d’aborder beaucoup de choses dans une même chanson et parfois de sortir du cadre fixé au départ. Ce qui paraît comme un défaut sur le plan communicationnel du fait qu’on ne parvient pas à respecter le thème arrêté, peut se révéler dans une certaine mesure comme une stratégie efficace quand on vise à diffuser plusieurs messages à plusieurs cibles appartenant aux catégories sociales différentes dans une même chanson.
Etant donné que le récepteur, c’est-à-dire le public qui écoute l’œuvre réalisée ne reste pas passif après réception, il rétroagit, la rétroaction peut se faire de plusieurs façons. Le public peut faire son appréciation positive ou négative de l’œuvre. Notons que chaque musicien a son public et ce dernier a ses attentes. Lorsque le public est déçu ou content, il le manifeste. Et d’habitude, il donne des précisions sur ce qui n’a pas bien marché par rapport à ses attentes. Ceux qui pensent qu’ils ont été attaqués ou dérangés par l’œuvre musicale ne cachent pas souvent leurs réactions.
Quand l’artiste ivoirien Alpha Blondy a chanté « Jah Houphouet », cette chanson a soulevé pas mal de réactions dans le chef de ceux qui ont pensé qu’à travers celle-ci, Blondy a vendu son âme et a perdu so

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