Les origines du reggae : retour aux sources
268 pages
Français

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Les origines du reggae : retour aux sources , livre ebook

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Description

Cet ouvrage retrace les origines du reggae de l'Afrique à la Jamaïque, de l'époque de l'esclavage à la période post-coloniale. Il analyse les dynamiques socio-historico-culturelles qui ont permis l'apparition du reggae à la fin des années 1960 ainsi que les origines et les évolution du mento, du ska, du rocksteady, principaux mouvements musicaux populaires antérieurs au reggae. Il est agrémenté d'interviews et de photo inédites, de paroles de chansons ainsi que d'une bibliographie conséquente et d'une discographie complète et détaillée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 288
EAN13 9782336267920
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Univers Musical
Collection dirigée par Anne-Marie Green

La collection Univers Musical est créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine musical.
Son ambition est de proposer un panorama de la recherche actuelle et de promouvoir une ouverture musicologique nécessaire pour maintenir en éveil la réflexion sur l’ensemble des faits musicaux contemporains ou historiquement marqués.
Déjà parus
Cyrille PIOT, Lorenzo Da Ponte, le librettiste de Mozart , 2008.
Sandra HURET, Le paysage intérieur du musicien, 2008.
Céline CHABOT-CANET, Léo Ferré : une voix et un phrasé emblématiques , 2008.
Pascal BOUTELDJA, Jacques BARIOZ, Bibliographie wagnérienne française (1850-2007), 2008.
Denis COHEN, Le présent décomposé , 2008.
Paloma Otaola GONZALEZ, La Pensée musicale espagnole à la Renaissance : héritage antique et tradition médiévale , 2008. Frédéric GONIN, Processus créateurs et musique tonale , 2008. Jérôme BODON-CLAIR, Le langage de Steve Reich. L’exemple de Music for 18 musicians (1976), 2008.
Pauline ADENOT, Les musiciens d’orchestre symphonique , de la vocation au désenchantement , 2008.
Jean-Maxime LEVEQUE, Edouard Desplechin, le décorateur du Grand Opéra à la française (1802-1871), 2008.
Jimi B. VIALARET, L’applaudissement. Claques et cabales, 2008.
Marisol RODRIGUEZ MANRIQUE, La Musique comme valeur sociale et symbole identitaire . L ’ exemple d’une communauté afro - anglaise en Colombie (île de Providence), 2008.
Michel FAURE, L’influence de la société sur la musique , 2008 Thierry SANTURENNE, L’opéra des romanciers . L’art lyrique dans la nouvelle et le roman français (1850-1914), 2007.
Sophie ZADIKIAN, Cosi fan tutte de Mozart, 2007.
Les origines du reggae : retour aux sources

Jérémie Kroubo Dagnini
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296062528
EAN : 9782296062528
Sommaire .
Univers Musical Page de titre Page de Copyright Dedicace Prologue Première partie : - le mento
1. La naissance du mento 2. 1950-1955 : l’âge d’or du mento 3. Le déclin du mento
Deuxième partie : - le ska
1. Les origines du ska 2. 1960-1966 : la période ska 3. Du ska au rocksteady
Troisième partie : - le rocksteady,
1. Les origines du rocksteady 2. 1966-1968 : la période rocksteady 3. En route vers le reggae
Conclusion Liste des abbréviations Bibliographie Discographie Filmographie Interviews personnelles Index Remerciements
À Jennifer, Lili, Jean-François (JFK), Stéphane et mes parents.
Prologue
Depuis le 5 mai 1494, date à laquelle le conquistador Christophe Colomb accosta dans le nord de la Jamaïque, soit un an et demi après avoir découvert le continent Américain, l’histoire de l’île a successivement été associée aux termes : « génocide », « pillage », « sévices », « esclavage », « colonisation », « racisme », « violence », « misère », « pauvreté », « trafic de drogue », « trafic d’armes », « guerre politique » et « guerre des gangs ». La Jamaïque n’a été épargnée par aucun fléau. Mais, c’est l’amalgame de ces différents maux qui a concouru à la naissance du reggae lequel, à la faveur de son succès international, est devenu un style incontournable sur l’échiquier musical mondial. Le reggae, véritable révolution musicale, musique subversive à part entière et fer de lance de l’idéologie rasta, n’est pas apparu soudainement, mais il est le fruit d’un long processus social et spirituel qui puise ses racines au 15 ème siècle lorsque l’île était encore appelée Xaymaca.
Les Taïnos, originaires d’Amérique du Sud, seraient les premiers individus à avoir peuplé l’île de la Jamaïque, mais également les îles des Bahamas, de Puerto Rico, de Cuba et d’Haïti, entre le 7 ème siècle et le 10 ème siècle après Jésus-Christ. À cette époque, ils la baptisèrent Xaymaca qui signifie « le pays du bois et de l’eau » en arawak, langue parlée par les Taïnos et par une autre tribu amérindienne des Caraïbes, les Arawaks. Du fait de leur langue commune, la distinction n’est ainsi pas toujours faite entre ces deux tribus et les Taïnos sont fréquemment appelés Arawaks.
À la différence d’autres peuplades telles que les Caribs, de redoutables guerriers anthropophages installés majoritairement dans les Petites Antilles, les Taïnos appartenaient à un peuple pacifique, vivant dans une société parfaitement structurée et dotée d’un système économique, politique et social. Ils étaient principalement pêcheurs, chasseurs ou fermiers, cultivant notamment le tabac, le coton, l’ananas, l’arachide, le manioc, la patate douce, le poivre, le piment ou le maïs importé d’Amérique par leurs ancêtres. Ces cultures constituaient la base de leur économie. Ils vivaient en communautés organisées sous forme de villages généralement construits en bordure de mer. Ces villages formaient des royaumes qui faisaient allégeance à un chef territorial que l’on désignait sous le nom de cacique. Les chefs de villages choisissaient eux-mêmes de quel cacique dépendait leur village. Ainsi, il s’agissait d’une civilisation clairement hiérarchisée : à sa tête se trouvaient les caciques, venaient ensuite les chefs de villages et enfin les autres classes sociales, à savoir les bohiques (les chamans ou sorciers qui remplissaient les principales fonctions d’ordre spirituel), le peuple (les paysans, les artisans etc.) et les serviteurs (les prisonniers appartenant à d’autres tribus amérindiennes). La polygamie, peu répandue chez le commun des Taïnos, était l’un des privilèges des caciques et chefs de villages. Il s’agissait d’un peuple relativement égalitaire puisque, au sein de leur société, les hommes et les femmes se partageaient les tâches administratives et domestiques de manière équivalente. Chaque village comptait en moyenne une cinquantaine de bohios, des petites huttes familiales de forme circulaire dont les murs étaient faits majoritairement de roseaux, de branches et de feuilles et les toits, de chaume. La demeure où résidait le chef du village se distinguait par sa forme rectangulaire. Pour dormir, les Taïnos utilisaient des hamacs 1 confectionnés avec du coton qu’ils tissaient. Leurs huttes étaient agencées autour d’une place centrale érigée en espace de récréation destiné à la pratique d’un jeu de balle, le bato ou batey, un de leurs passe-temps favoris. Pour se distraire, les Taïnos aimaient aussi se rassembler pour chanter et danser. En effet, la musique, le chant et la danse étaient, semble-t-il, des éléments importants de leur culture. Ils ne revêtaient pas obligatoirement un caractère cérémoniel ou religieux, mais pouvaient tout simplement prendre la forme d’activités de divertissement. Les villageois chantaient et dansaient alors alignés, les femmes face aux hommes avec un chanteur principal dans chacun des deux camps, pendant que d’autres jouaient de la musique à l’aide d’instruments en bois à cordes, à vent ou à percussion conçus de manière artisanale. Enfin, notons que chez les Taïnos, une autre source de distraction consistait à consommer d’importantes quantités de tabac et autres plantes psychotropes telles que le yopo, connu également sous le nom de cohoba, récolté sur l’arbre anadenanthera peregrina. S’adonner à ce genre d’activités pouvait s’inscrire dans des moments de convivialité mais aussi dans des rituels spirituels. Comme tous les peuples amérindiens, les Taïnos étaient assurément très mystiques. Animistes, ils attribuaient ainsi une âme et un esprit aux animaux, aux plantes, aux objets ainsi qu’aux phénomènes naturels tels que les orages ou les ouragans. Ils entraient en contact avec ces esprits par l’intermédiaire de petites idoles confectionnées en pierre, en bois ou en argile appelées zemis. Les zemis pouvaient prendre des formes très diverses, représentant des plantes, des animaux, voire des hommes ou des femmes, et étaient censés posséder un pouvoir protecteur. De même, les Taïnos croyaient en un être supérieur, créateur de l’univers et maître du Soleil qu’ils nommaient Yucahu et en son opposé, un dieu maléfiq

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