Pierre Claver Akendengué ou l épreuve du miroir
234 pages
Français

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Pierre Claver Akendengué ou l'épreuve du miroir , livre ebook

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Description

Les chanteurs africains ont toujours su interpeller leur société en reflétant les nombreux problèmes sociopolitiques qui ne cessent de secouer le continent. Pour ces artistes engagés, il s'agit de dépasser le simple divertissement pour prendre en compte l'exigence de la conscientisation citoyenne. Telle est l'option du poète panafricain de tradition orale et d'origine gabonaise Pierre Claver Akendengué, pionnier de la chanson contestataire moderne africaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 430
EAN13 9782336268828
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Jean-Alexis MFOUTOU, La langue française et le fait divers au Congo-Brazzaville, 2008.
Edna DIOM, Côte d’Ivoire. Un héritage empoisonné, 2008. Askandari ALLAOUI, Mise en place de politiques éducatives
locales dans la postcolonie de Mayotte, 2007.
Pierre MANTOT, Les Matsouanistes et le développement, 2007.
Jean-Loup VIVIER, L’Affaire Gasparin, 2007.
Véronique Michèle METANGMO, Le Zimbabwe. Aux sources du Zambèze, 2007.
Ghislaine Nelly Huguette SATHOUD, Le Combat des femmes au Congo-Brazzaville, 2007.
Maxime Anicet DJEHOURY, La guerre en Côte d’Ivoire, 2007.
Louis Naud PIERRE, Hait, les recherches en sciences sociales et les mutations sociopolitiques et économiques, 2007.
Mbog BASSONG, Esthétique de l’art africain, symbolique et complexité, 2007.
Mosamete SEKOLA, L’Afrique et la perestroika : l’évolution de la pensée soviétique sous Gorbatchev, 2007.
Ali SALEH, Zanzibar 1870-1972 : le drame de l’indépendance, 2007.
Christian G. MABIALA-GASCHY, La France et son immigration. Tabous, mensonges, amalgames et enjeux, 2007.
Badara Alou TRAORE, Politiques et mouvements de jeunesse en Afrique noire francophone, le cas du Mali, 2007.
Pierre MANTOT, Matsoua et le mouvement d’éveil de la conscience noire, 2007.
Pierre CAPPELAERE, Ghana : les chemins de la démocratie, 2007.
Pierre NDOUMAÏ, On ne naît pas noir, on le devient, 2007.
Fortunatus RUDAKEMWA, Rwanda. À la recherche de la vérité historique pour une réconciliation nationale, 2007.
Kambayi BWATSHIA, L’illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre , 2007.
Pierre Claver Akendengué ou l'épreuve du miroir

Juste Joris Tindy-Poaty
Sommaire
Points de vue Page de titre Page de Copyright AVANT-PROPOS PREMIERE PARTIE
MANIPULATION DES SIGNES ET CONTESTATION SOCIALE DANS « CONSIDERABLE »
DEUXIEME PARTIE
PIERRE CLAVER AKENDENGUE : LAUDATEUR DE LA LIBERTE
TROISIEME PARTIE
L’ART DE L’OCCULTATION OU LA CONTESTATION SOCIALE INSINUÉE
QUATRIEME PARTIE
AKENDENGUE : EDUCATEUR DES CITOYENS ?
CINQUIEME PARTIE
LA QUETE DE SOI DANS « GHETAABEE »
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXES
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296052376
EAN : 9782296052376
A la mémoire de notre frère Maître Mandoukou Poaty-Tindy.
« J’aime tous les genres de musique, mais celle née de ma chair et de mon sang me va droit au cœur. Ce qu’il y a d’étrange et de beau dans la musique africaine, c’est qu’elle vous redonne courage même si elle raconte une histoire triste. Vous pouvez être pauvre, habiter dans une maison délabrée, avoir perdu votre travail, elle vous redonne espoir. La musique africaine concerne souvent les aspirations du peuple, et elle peut enflammer les résolutions politiques de ceux qui sans elle resteraient indifférents. Il suffit d’observer l’effet contagieux des chants dans un rassemblement africain. La politique peut être renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique »
Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté , Paris, Fayard/Le Livre de Poche, 1995, p. 219.
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir »
Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal , Paris, Présence Africaine, 1983, p. 22.
AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage regroupe des études sur l’œuvre du chanteur-poète Pierre Claver Akendengué, auteur-compositeur et musicien panafricain, d’origine gabonaise. Akendengué voit le jour, le 25 avril 1943, en pays Nkomi, dans le Fernan-Vaz, et plus précisément à Awuta (dans l’île Nengué Sika). Le peuple Nkomi est un sous-ensemble du groupe ethnique Ngwemyènè ou Myènè dans lequel on retrouve également les Mpongwè, les Galwa, les Adjoumba, les Oroungou et les Enenga. Il est historiquement implanté dans le département d’Etimboué, lequel fait partie de la province de l’Ogooué Maritime (dont le Chef-lieu est Port-Gentil, par ailleurs capitale économique du Gabon).
La vocation d’Akendengué pour la chanson et la musique naît pendant ses années d’adolescence au collège Bessieux de Libreville où il apprend le solfège et découvre le chant grégorien qui fait, pour lui, écho à la musique sacrée traditionnelle de son terroir. Mais l’artiste que nous connaissons se construira et s’affirmera pendant son séjour en France, où il débarque en 1964, après ses études secondaires. Tout en se consacrant à sa passion, il poursuivra, dans l’Hexagone, des études supérieures qui aboutiront à la soutenance d’une thèse de doctorat en 1986 1 .
En 1967, il entre au Petit Conservatoire de la chanson de Paris où il trouve une ambiance singulièrement favorable à l’expression de sa vocation et au développement de son talent. C’est la directrice de cet établissement qui va, d’ailleurs, l’encourager à chanter également en Myènè, sa langue maternelle.
Son premier disque ( Ghalo Ghalo ), Akendengué l’enregistrera en 1972 et suivra ensuite jusqu’à ce jour, vingt-neuf autres œuvres 2 et plusieurs distinctions dont le prix de la jeune chanson française en 1976 (avec AfriKa Obota ) et le prix de la meilleure musique de film ( Les Coopérants ) au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en 1985.
En France, où il vivra quasiment comme exilé politique (puisqu’à partir de 1972 ses chansons sont interdites d’antenne au Gabon et lui-même interdit de séjour), Pierre Claver Akendengué sera très vite reconnu, aux côtés des camerounais Francis Bebey et Manu Dibango, comme l’un des pionniers de la chanson et de la musique africaines modernes. Mais dans cette tradition de la chanson et de la musique africaines modernes qu’il contribue considérablement à asseoir, Akendengué se distingue nettement par son engagement. Il est donc le premier à tracer le sillon de la chanson africaine engagée ou chanson contestataire.
Notre intérêt critique pour l’œuvre de Pierre Claver Akendengué a pour origine une invitation. Au courant du printemps 1997, alors que nous étions étudiant à Poitiers (France), nous avons été convié par un ami, Stéphane Marcireau, à participer à la première d’une émission ( « Décryptages Philosophiques » ) qu’il était appelé à animer tous les samedis à partir de 11 heures sur les antennes de « Radio Accords ». Nous avons répondu à cette invitation en emportant avec nous une chanson de Pierre Claver Akendengué, « Considérable ». L’étude qui ouvre le présent recueil est, en partie, le résultat des notes que nous avons préparées à cette occasion et le titre initial était : « Considérable est la liberté ». Cependant, à notre retour au Gabon, ces notes ont dû être à nouveau enrichies, au cours de l’année universitaire 1999-2000, dans la perspective de répondre à une nouvelle invitation, celle du Département de Sémiologie de l’Ecole Normale Supérieure qui avait organisé une rencontre dite : « Première rencontre autour des signes ».
Ce que nous avons effleuré en analysant « Considérable », nous avons voulu l’approfondir et le confirmer en nous attaquant à l’ensemble de l’œuvre. Les quatre autres études sont donc en quelque sorte des prolongements de la première. Le hasard du destin a voulu que la dernière soit écrite (en 2007) à Poitiers, là où notre attention pour cette œuvre akendenguienne a été éveillée. C’est dire combien le présent ouvrage doit beaucoup à l’invitation de Stéphane Marcireau.
Dans une définition, aujourd’hui classique parce que célèbre, nous avons appris de Stendhal qu’ « un roman, c’est un miroir qu’on promène le long d’un chemin. » En écho à cette affirmation, Victor Hugo renchérissait en affirmant, en parlant des Misérables , que « le livre, c’est l’histoire mêlée au drame, c’est le siècle, c’est un vaste miroir reflétant le genre humain [et] sa vie immense. » 3 Akendengué n’est pas romancier ; mais il n’en demeure pas moins que cette conception spéculaire du roman s’applique parfaitement à l’ensemble de son œuvre musicale et poétique. A travers ses chansons, c’est l’Afrique, toujours meurtrie et sans cesse désenchantée qu’Akendengué découvre, dévoile. La réalité sociopolitique africaine dramatique n’est évidement pas exposée par Akendengué comme elle le serait par un romancier réaliste-naturaliste. Ce n’est pas l’ « esthétique de fidélité intransigeante au réel » qui l’anime. L’œuvre akendenguienne n’est pas un do

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