Une classe d orchestre clés en main
98 pages
Français

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Une classe d'orchestre clés en main , livre ebook

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98 pages
Français

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Description

Il y a actuellement plus de 600 classes d'orchestre en France dans des écoles, des collèges et des lycées. C'est un véritable phénomène de société. Ce livre raconte les origines de ce projet musical et social dans une perspective d'épanouissement personnel et de réussite scolaire. Né il y a 11 ans dans une école primaire, les élèves qui bénéficient de ce projet sont moins sujets à l'échec scolaire, les problèmes de violence au quotidien sont réduits, les résultats sont meilleurs.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296477988
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une classe d’orchestre clés en main
Mireille Wozniak-Lepinoy et Christophe Pavie
Une classe d’orchestre clés en main
Préface de Jean-Claude Decalonne
L’HARMATTAN
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Pari s
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55689-8
EAN : 9782296556898
A Akia, Juliette et Benjamin A Jean-Luc et Alexandre
Préface
Quand Mireille et Christophe m’ont demandé de rédiger la préface de leur ouvrage, je me suis replongé dans ce qui était pour moi la plus extraordinaire expérience sociale qu’il m’ait été donnée de vivre… On les appelle "Orchestres à l’école" ou encore "classes orchestres", et ils sont le terreau d’une aventure collective qui change le regard de ceux qui ne croyaient plus en l’école.
En 1993, lors d’un voyage au Japon entrepris pour visiter des manufactures instrumentales, j’ai souhaité comprendre pourquoi et comment ce pays (qui, avant la dernière guerre, ne fonctionnait pas sur le mode musical occidental) avait pu se transformer aussi vite, faisant naître autant de chefs, d’étudiants en musique, de virtuoses : des salles de concerts magnifiques et nombreuses, toujours remplies d’un public "payant" étaient pour moi un mystère et une réussite que je voulais comprendre. La musique traditionnelle japonaise avait concédé, en seulement deux générations, une place d’honneur à Beethoven, Mozart, Bach et autres compositeurs contemporains.
J’ai voulu visiter ces conservatoires où les apprentissages musicaux devaient être d’une grande efficacité mais je me trompais : la musique ne se découvrait pas dans des conservatoires, elle se pratiquait chaque jour à l’école ! Ma curiosité était aiguisée… J’ai pu visiter plusieurs écoles et dès la première classe, j’ai été stupéfait par la joie visiblement éprouvée par la trentaine d’élèves de huit ans qui pratiquaient un instrument dans leur classe avec l’institutrice comme chef d’orchestre. Dès que l’enseignante prononce le mot "Musique", les enfants s’emballent, visiblement heureux de passer à cette activité. En quelques secondes, ils sont prêts à jouer avec trompettes, flûtes, clarinettes, mélodicas… Ils interprètent "Frère Jacques". Émouvant : les enfants jouent bien, à plusieurs voix ; j’ai alors pensé être en présence d’une classe pilote, mais la suite de mon périple devait me démontrer que ce système était répandu dans toutes les écoles du pays. Au Japon, les fondamentaux de l’éducation sont la musique, la danse, la peinture et la poésie…
Après ce voyage, j’ai commencé à imaginer un système orchestral scolaire à la française. Certains, surpris ou incrédules, entendaient ce qu’ils interprétaient comme des extravagances mais peu à peu l’idée d’un projet démonstratif faisait son chemin dans un pays où seulement 2% des enfants pratiquent un instrument de musique. Il fallait convaincre les Ministères de la Culture et de l’Education nationale de tenter l’expérience. Ma proximité avec la profession de la facture instrumentale m’incitait aussi à sensibiliser ces professionnels à s’impliquer dans le projet de ce que je commençais à appeler "Orchestres à l’École". Chaque interlocuteur a été plus ou moins sensible, selon ses priorités, à l’alliance du social, de l’égalité des chances et de l’intérêt d’ouvrirun nouveau marché aux instruments. À cette époque, la société que je dirige et que j’avais créée était leader dans la distribution des instruments à vent. Mes convictions pouvaient facilement influencer cette profession de fabricants ou importateurs d’instruments qui ont accepté de m’accompagner dans mes démarches.
En 1998, j’ai rencontré la directrice du CRR de Cergy qui m’a demandé de créer une fresque, un grand spectacle pour célébrer l’an 2000 sur le thème de l’enfance, et dans laquelle deux mille enfants devaient constituer le choeur. Je venais de lire un recueil de Martin Monestier sur le thème des enfants esclaves, enfants des rues, enfants soldats et je me suis donc mis à créer avec Marc Steckar une rage musicale portant pour titre "Les enfants d’espérance". La question du recrutement des enfants pour le spectacle se posant, je fus mis en contact avec un certain Patrice Bontemps, Principal du collège des Explorateurs, qui m’a déclaré : « Je rassemble les élèves du collège dans le réfectoire, vous racontez votre histoire, c’est eux qui décident s’ils vous suivent ». J’ai donc rencontré les 420 élèves concernés du collège, j’ai expliqué combien toutes leurs provenances constituaient une richesse pour le spectacle, raconté combien pouvoir aller à l’école était une chance… Déformation professionnelle, j’ai finalement parlé de Musique, expliqué qu’ils allaient vivre leur première expérience de scène, accompagnés par un véritable orchestre. J’ai demandé qui pratiquait un instrument dans la salle. Une seule élève s’est signalée ; elle faisait de la flûte traversière ! Les élèves du collège ont accepté le défi du spectacle. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Mireille Lepinoy, professeur de Musique au Collège des Explorateurs. Je lui confiais mes idées, mon utopie sur la classe orchestre et je dois reconnaître aujourd’hui que c’est au cours de nos conversations que le projet s’est structuré… Une rencontre déterminante dont Mireille est l’inspiratrice .
Le processus s’est alors accéléré pour les classes orchestres, c’est en mon village d’Auvers-sur-Oise, que le projet est né, dans la classe de CE2 d’une école primaire en octobre 98. Deux élèves en grande difficulté scolaire refusaient le projet, je les ai rencontrés et je les ai convaincus de choisir les percussions, base de l’orchestre. Quelques mois après, ces élèves s’étaient épanouis à la surprise de tous et ne présentaient plus aucun problème comportemental.
En janvier 1999, la classe orchestre au Collège naissait aux Explorateurs de Cergy avec des élèves qui devaient permettre de le faire vivre et montrer sa pertinence, son efficacité sur un groupe de jeunes majoritairement en difficulté. Patrice Bontemps, Principal du collège, très sensible à la dimension sociale du projet et à l’égalité des chances, m’a proposé cette classe comprenant des élèves en assez grande difficulté et qui bénéficiaient de cours supplémentaires de soutien. Traditionnellement, les projets "Musique" se faisaient plutôt en France avec des élèves plutôt brillants ou issus de milieux favorisés ; là, la démarche allait dans un sens radicalement opposé. J’ai accepté tout de suite. Je voulais que les élèves de "classe orchestre" restent trois ans ensemble dans la même classe. J’ai trouvé et convaincu un chef d’orchestre, Fabrice Colas (c’était le premier engagement de la Ville de Cergy en direction de cette expérience), de travailler chaque semaine avec Mireille. Il est arrivé, rollers aux pieds au collège, et a réussi à susciter l’intérêt des élèves. J’ai confié la plus grande partie des instruments pour le parc instrumental mais comme je venais de fournir celui d’Auvers-sur-Oise, j’ai demandé à quelques fabricants de participer pour compléter le parc instrumental.
C’était le début de la magnifique aventure d’un projet qui sauve des mômes de l’échec et les réconcilie avec l’école.
Les élèves, les écoles, les collèges, les familles, les politiques et les partenaires ont constaté que ce projet fonctionnait, qu’il était une véritable école de vie. Je pouvais ainsi convaincre plus facilement d’autres établissements de le porter et de le développer selon les aspirations et les priorités locales pour que chaque équipe se l’approprie, le fasse vivre à sa façon. Le concept « orchestre à l’école » ou « classe orchestre » né à Auvers et Cergy a donc essaimé.
L’outil social que constitue cette expérience est l’un des plus extraordinaires, des plus efficaces que les hommes puissent avoir à leur disposition. Le livre de Mireille et Christophe raconte cette histoire de pionniers et donne des clés pour bien comprendre les atouts des classes orchestres, pour inciter de purs militants, des passeurs d’arts à en créer d’autres, beaucoup d’autres.
Jean-Claude Decalonne ,
PDG des établissements « Feeling Musique », initiateur du projet de classe orchestre en France .
Introduction
Il y a actuellement plus de 600 classes d’orchestre en France dans des écoles, des collèges et des lycées. C’est un véritable phénomène de société. Cette expérience est n

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