Paradoxes et peintures - II
382 pages
Français

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Paradoxes et peintures - II , livre ebook

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Description

Cet ouvrage porte son regard sur certains mouvements d'outre-Atlantique : monochronisme, hyperréalisme, expressionnisme abstrait, pop art, sans omettre Malévitch et Yves Klein. Les paradoxes dominants sont ceux du "mouvement immobile", de l' « intérieur-extérieur », de la « surface-profondeur », du « cadre hors-cadre », de la « mort de l'art » soulevée par A. Danto. La « mort de l'art » est l'institution du communisme utopique en termes esthétiques, réalisée par un dernier paradoxe selon l'essor du capitalisme financier et industriel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2016
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336399904
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique

Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Jean-Louis BISCHOFF, Corps et pop culture , 2015.
André DOZ, La voie de l’être , 2015.
Hamdou Rabby SY, Hegel et le procès d’effectuation. Des figures abstraites de la conscience aux figures de l’esprit , 2015.
Hamdou Rabby SY, Hegel et le principe d’effectuation. La dialectique des figures de la conscience dans la Phénoménologie de l’esprit, 2015.
Michel J.F. DUBOIS, La métaphore et l’improbable. Émergence de l’esprit post-scientifique ?, 2015.
Ado-Dieumerci BONYANGA, Émancipation et révolution biologique selon Habermas , 2015.
Olivier LAHBIB, Phénoménisme et empiriocriticisme , 2015.
Camille LACAU ST GUILY, Henri Bergson en Espagne. Une histoire contrariée (1875-1930) , 2015.
Guylain BERNIER, La Vidéo de soi sur Internet : rendre visible sa différence. Au-delà de la technologie, les fondements sociaux , 2015.
Jean PIWNICA, Le temps des philosophes, 2015.
Robert PUJADE, Fantastique et Photographie, Essai sur les limites de la représentation photographique , 2015.
Nassim EL KABLI, La Rupture. Philosophie d’une expérience ordinaire , 2015.
Laurent CHERLONNEIX, De la volonté de vérité à la Mort de dieu , 2015.
Paul DUBOUCHET, De Georg Wilhem Friedrich Hegel à René Girard. Violence du droit, religion et science , 2015.
Oscar BRENIFIER, Apologie de la métaphysique. Ou l’art de la conversion , 2015.
Reza ROKOEE, L’attitude phénoménologique comparée, de Husserl à Avicenne , 2015.
François BESSET, L’âme de la guerre. Petite métaphysique de la Nation , 2015.
Titre

Edmundo MORIM de CARVALHO






PARADOXES ET PEINTURE – II
MONOCHROMIE, HYPERRÉALISME,
EXPRESSIONNISME ABSTRAIT, POP ART

VARIATIONS SUR LE PARADOXE – VII
Copyright

























© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-75001-9
Dédicaces


À la mémoire de Mme. Angèle Kremer-Marietti,
pour sa générosité et son intelligence
sans lesquelles cette série de livres sur le paradoxe
n’aurait pas vu le jour
PARADOXES ET PEINTURE – II : MONOCHROMIE, HYPERRÉALISME, EXPRESSIONNISME ABSTRAIT, POP ART VARIATIONS SUR LE PARADOXE – VII
Introduction
L’absolu, comme la lumière, tourne autour du tableau dans sa vacuité de toile et sa plénitude de projet réalisé. Il prend un nom de la mimésis qui fait ici retour en tant que mimésis du plein et mimésis du vide , celle de l’objet irradiant et omniprésent ou celle de l’émotion posant sa force dans les jeux et les surfaces des couleurs. Cela se noue autour de la peinture américaine et ne concerne pas le seul problème de la ressemblance de la figuration ; ils impliquent en effet le retour du vrai d’une manière souvent déniée et occultée. Il y a donc mimésis et mimésis – une mimésis accidentelle , s’adressant à la réalité externe, à la vulgarité et à l’ennui d’un monde reconnaissable, et une mimésis essentielle délivrant le nom de l’essence en jeu, concernant ici la réalité interne de la peinture (associée à la réalité interne de la sensibilité émue, voulant faire apercevoir son émotion, a priori vive, dans l’immobilisme d’un tableau). L’essence de la peinture, localisée désormais dans la couleur, est révélée une fois pour toutes. Sa découverte et son exploration trouvent dans la monochromie la reconnaissance de l’absolu qui se dérobait aux peintres ou qu’ils sacrifiaient à la demande de réalisme de leurs commanditaires. La mimésis, sous sa première forme, est pourtant présente avec l’hyperréalisme (ou photoréalisme ) et le Pop art , en voulant crever l’écran et rendre la peinture pleinement homogène par rapport au réel physique, géographique, social. On parlera à la suite de ce mouvement de « mort de l’art ».
D’autres motifs seront évoqués – la peinture assurait jusqu’aux débuts du XX e siècle une fonction de communication imagée ou iconique que d’autres possibilités technologiques vont lui voler. Si elle avait bien résisté, dans un premier temps, à l’assaut de la photographie, elle va maintenant apparemment lui succomber. La peinture assurait jadis à elle seule, pour ainsi dire, tous les rôles de la « médiatique » au moment de son absence et occupait tout le terrain disponible. Maintenant, ce terrain lui est disputé et la raison d’être de la peinture est remise en cause, et l’on va collectionner les « morts » : mort de l’art, mort de la représentation, mort de la mimésis, mort de l’objet, mort du réel, mort du sujet-individu producteur, mort de la peinture (surtout de chevalet), devenue « ringarde » dans le monde sophistiqué de l’ultra-communication. Certains diront, ayant un sens aigu de la discontinuité et de l’orientation avant-gardiste, que l’on a changé de paradigme . Un partage duel et universel s’effectue – tout ce qui se situe avant la ligne de démarcation sombre dans une sorte de non-être pictural. La « mort » est le signe de ralliement d’un mouvement de peinture donné par rapport à un autre mouvement – sauf que la « mort » qu’on lit dans l’art du passé finit par toucher les « croquemorts » ou les artisans de l’art du présent et de l’avenir. Le miroir prend en charge le vide, le non-être, l’absence, en s’éloignant du monde plein, aux figures bariolées, aux horizons jamais semblables. Il est essentiellement, par-delà l’opposition des couleurs aux formes, un révélateur de la sensation et de l’émotion.
Le miroir – qui se dégage ici du vacarme suscité par le prolétariat, la dialectique, la révolution, et là , de la frénésie consommatrice des classes moyennes, de la liberté cadenassée par le capital –, n’est plus qu’un miroir de la sensation et de l’émotion. La « peinture n’a pas de forme, car la forme reproduite n’est pas la forme, mais l’expression de la sensation picturale » (Kasimir Malévitch, Le Miroir suprématiste , tome deux des Écrits , éd. L’Âge d’homme, 1993, Lausanne, p. 124). Le monde s’estompe laissant son horizon à la force des sensations. « La compréhension du monde est inaccessible à l’artiste, il n’y a que la sensation qui le soit » ( ibid .). La sensation est unique, les formes diverses. La dimension référentielle, au-delà du sujet pictural, se perd et celui-ci devient ainsi sa propre référence – l’émotion ou la sensation, la nécessité de la faire partager avec un autre, est une principale caractéristique de divers mouvements parfois aux buts complétement opposés (expressionnisme abstrait, pop art, suprématisme, etc.). Le monochromisme, art pur et absolu, est au sein d’une guerre des écoles picturales ; on le verra avec Yves Klein dans sa quête d’un « théâtre vide » où le bleu domine la sphère émotive. En lui se fait sentir le paradoxe du dépassement du support matériel. Le principal paradoxe est celui de l’émotion ou du sensible – présente et absente. Il n’y a plus de mimésis externe, mais on remarque, d’après les propos avancés, une mimésis interne – la sensibilité remplace le monde ou le cosmos annihilé, renvoyé, oublié. Mais même dans ce repli, les choses ne sont pas toujours simples et l’ombre de ce que l’on a enfoui vient hanter la mémoire et la pratique des créateurs qui sont en même temps des analystes de leur

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