Patrimoine immatériel
277 pages
Français

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Patrimoine immatériel , livre ebook

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Description

Le patrimoine immatériel sert de prétexte pour déconstruire les représentations usuelles et familières généralement associées au patrimoine. Par conséquent, interroger le patrimoine immatériel revient à reformuler une question maintes fois débattue : qu'est-ce que le patrimoine ? L'ouvrage est un guide pour tous ceux qui souhaitent vivre un cheminement de pensée au terme duquel se profile l'affirmation d'une compréhension philosophique du fait patrimonial.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 286
EAN13 9782336265803
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296002951
EAN : 9782296002951
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Muséologies Dedicace Epigraphe PRÉFACES EN AMONT I - UNE MUTATION SIGNIFICATIVE DU « FAIT PATRIMONIAL » EN OCCIDENT, L’EXEMPLE FRANCAIS
CHAPITRE 1. - LA DÉSTABILISATION EN MARCHE CHAPITRE 2. - LES POLITIQUES DE CONSERVATION : POUR UNE CONVERSATION ENTRE LES HOMMES D’HIER, D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN CHAPITRE 3. - NOUVELLES CONCEPTIONS, NOUVELLES PRATIQUES : ENTRE AVANCÉES ET LIMITES
II - LE PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL OU LE CONCEPT DE « PATRIMOINE MONDIAL » EN QUÊTE D’UNIVERSALITÉ
CHAPITRE 1. - LA PERTE DES REPÈRES CHAPITRE 2. - LES POLITIQUES DE SAUVEGARDE : PROTÉGER L’ESSENCE CRÉATRICE IMMATÉRIELLE PRODUCTRICE DE « FAITS MATÉRIELS » CHAPITRE 3. - LA COMPLEXITÉ DE L’ACTION, UNE INGÉRENCE À RISQUE
III - PERSPECTIVE D’INTERPRÉTATION DU CONCEPT DE PATRIMOINE
CHAPITRE 1. - UNE COMPRÉHENSION UNIVERSELLE EN QUÊTE DE PÉRENNITÉ CHAPITRE 2. - L’EXTENSION DU CONCEPT DE PATRIMOINE SOLIDAIRE DE L’ÉTENDUE DU RÉEL
IV - LE PHÉNOMÈNE MUSÉAL, ENTRE RUPTURES ET CONTINUITÉ
CHAPITRE 1. - L’ÈRE DES MUSÉES MODERNES DE L’HÉGÉMONIE DES MUSÉES TRADITIONNELS À L’AGE D’OR DES MUSÉES DE LA MÉMOIRE VIVANTE CHAPITRE 2. - LE FAIT MUSÉAL FACE AU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL, ADAPTATIONS ET MUTATIONS
EN AVAL ANNEXES BIBLIOGRAPHIE
Patrimoine immatériel

Mariannick Jadé
Muséologies
Directeur Michel Van Praët

Les musées se sont affirmés comme un phénomène culturel majeur des sociétés occidentales ; cela a conduit une variété de disciplines à étudier ces institutions et leurs évolutions conduisant à une multiplicité de regards, plus qu’à la création d’une nouvelle discipline, en dépit du travail de pionniers comme Georges Henri Rivière en France ou la création d’un comité « pour la muséologie » au sein de l’International Council of Muséums.
De la multiplicité des disciplines et de leurs approches sont issues des études qui vont de l’étude des phénomènes de patrimonalisation — indissociables du développement de la culture occidentale depuis le XVIe siècle — aujourd’hui questionnés par la prise en compte des patrimoines immatériels, à l’étude de la réception des arts, des sciences et des enjeux techniques dans le cadre du média exposition, réduisant parfois les musées à leurs espaces publics.
La collection « Muséologies » vise à offrir un champ d’expression commun à la diversité des regards philosophiques, historiques, sociologiques... sur les musées, mais aussi à la diversité des points de vue des professionnels du patrimoine sur leurs pratiques et l’évolution de leurs métiers.

Domaines : Histoire. Philosophie. Sciences de l’éducation. Sociologies. Sciences de l’Information et de la communication. Arts et esthétiques. Sciences et techniques. Vie culturelle. Patrimoines. Collections.
A mon Père
« À mesure que l’on vit, à mesure que l’on crée, à mesure que l’on aime et qu’on perd ceux qu’on aime, on échappe à la mort. À chaque nouveau coup qui nous frappe, à chaque œuvre qu’on frappe, on s’évade de soi, on se sauve dans l’œuvre qu’on a créée, dans l’âme qu’on aimait et qui nous a quitté. »
Romain Rolland
PRÉFACES
Qu’est ce que le Patrimoine immatériel ? C’est une question qui est revenue souvent dans les discussions avec Mariannick lors de la préparation de son mémoire de DEA de Muséologie. Discussions passionnées qui nous conduisirent à remettre en questions nos certitudes sur le fait culturel, sur le rôle du musée et sur la nécessité de conserver toutes ses collections qui constituent la raison d’être de nos institutions muséales - j’allais dire notre « fond de commerce », mais peut-être que cette expression est un peu dérangeante et ne correspond pas réellement à ma conviction. Une chose est certaine pourtant c’est que l’encadrement de cette jeune étudiante aura probablement été aussi, sinon plus, profitable au maître qu’à l’élève en m’obligeant à une analyse dans le doute de mes connaissances, de mes certitudes et de mes pratiques muséales. Formée aux modes de pensées des sciences humaines, Mariannick, en arrivant au Muséum National d’Histoire Naturelle, s’est trouvé confrontée au rationalisme de penser des sciences exactes, ce fut difficile mais il est certain que son profond ancrage dans une culture bretonne encore bien vivante l’a aidée à cette réflexion originale sur le patrimoine immatériel. C’est dans cette culture créative qui refuse la disparition et l’immobilisme qu’elle a su trouver les ressources pour comprendre ce que peut et ce que doit être ce qu’elle appelle le Patrimoine global où les objets du passé ne sont là que pour faire vivre un peuple, une société, un individu qui s’ancre dans ses racines pour mieux découvrir les autres et s’intégrer dans une culture en perpétuelle évolution.

Mais que cache-t-on derrière ce Patrimoine immatériel ? C’est une notion nouvelle qui est le résultat d’une longue évolution de l’idée de patrimoine liée à l’évolution même de nos sociétés et de nos rapports à l’autre. Confrontées à la disparition des repères qui ont forgé nos civilisations depuis le XIX e siècle, nos sociétés modernes se sont d’abord accrochées aux fondements matériels et ont voulu exporter leurs valeurs à travers le monde. Nous avons essayé de préserver ces valeurs dans des Musées de société, dérivés des musées de plein air de l’Europe du nord. Selon les principes de G.H. Rivière, les écomusées cherchaient à conserver le souvenir d’activités rurales, artisanales voir industrielles en train de disparaître. Il s’agissait alors pour une communauté de prendre en charge son passé pour le rendre visible et l’expliquer au reste de la société. Beaucoup de ces expériences se sont traduites par des échecs faisant dire à certains qu’il s’agissait de musées de la récession ancrés dans un souvenir perdu, voué à la poussière et à la disparition. D’autres ont poussé plus loin la réflexion pour mettre en avant les savoir-faire sans lesquels l’objet perdait tout sens. Dans cette perspective la préservation de l’environnement de l’objet, de son histoire scientifique, technique et sociale, devient indispensable pour lui donner toute sa signification et lui garder ses potentialités culturelles. Alors le patrimoine n’est plus seulement constitué par des signes matériels mais par toutes les informations qui se sont inscrites dans l’objet lors de « sa vie au sein de la communauté qui l’a conçu, fabriqué, utilisé, que se soit dans une fonction artisanale, industrielle ou culturelle. Il est alors nécessaire de prendre en compte, en particulier dans les sociétés à forte tradition orale, tout ce qui ne se traduit pas par des traces matérielles : objets, livres, papiers, documents graphiques. Le patrimoine immatériel, c’est d’abord un ensemble de concepts, d’idées, de savoir-faire qui constituent le fondement culturel d’une société. Quelle révolution pour un conservateur de s’apercevoir que tout ce qu’il conserve, même une photo, un enregistrement audio, un film, ne sont en fait que des traductions matérielles d’un fait culturel en continuelle évolution, ce n’est que l’image figée à un temps « t » d’un processus qu’il n’arrivera jamais à enfermer dans son musée.

La notion de Patrimoine immatériel devient « à la mode » et constitue le thème de travail de nombreux colloques et réunions internationales portés par l’UNESCO souvent à l’initiative des cultures non occidentales qui ne se retrouvent pas dans la conception matérialiste du Patrimoine tel qu’il est traduit actuellement. La dernière conférence plénière de l’ICOM (Conseil international des musées) à Séoul en 2004 a réuni des représentants des musées du monde entier autour de ce sujet. Apparemment on note une différence notable d’appréciation sur la manière d’aborder la notion de patrimoine entre l’approche matérielle des cultures occidentales et celle beaucoup plus « éphémère » des cultures du sud. Cependant cette différence se traduit essentiellement par des arrières pensées politiques qui occultent souvent les revendications identitaires, réduites à quelques idées sommaires.

La réflexion que nous propose Mariannick Jadé va trés au delà de la folklorisation habituelle. Elle nous parle de savoir-faire mais à partir de cela elle construit une véritable approche philos

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