Réflexions sur et autour de l Indépendance camerounaise
217 pages
Français

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Réflexions sur et autour de l'Indépendance camerounaise , livre ebook

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Français

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Description

Au lieu de gloser et de polémiquer sur le bilan des "cinquante ans" de notre "Indépendance", il nous semble plus constructif de poursuivre l'effort d'intégration nationale, mais encore plus urgent de réajuster notre stratégie de développement à l'aune de nos propres repères historiques et culturels. Le lancement de cette revue, en cette année symbolique du cinquantenaire de l'indépendance camerounaise, est une nécessité pour susciter une prise de conscience culturelle et historique devant aboutir à une refondation politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 77
EAN13 9782296259416
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rio dos Camaroes

Revue Camerounaise d’Histoire et des Traditions

N°1 – Juin 2010
Ont collaboré à cette édition :

Salawu ADEWUNI (University of Ado-Ekiti, Nigeria)
Alvine Henriette ASSEMBINDI (Université de Yaoundé I, Cameroun)
Joseph-Marie ESSOMBA (Université de Yaoundé I, Cameroun)
Faustin KENNE M. (Université de Yaoundé I, Cameroun)
MAMOUDOU (Université de Douala, Cameroun)
Martin MBENGUE NGUIME (Université de Ngaoundéré, Cameroun)
Thierry MOUELLEII (Ecrivain)
Patrice NGANANG (Ecrivain)
Biaise Alfred NGANDO (Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun)
Jean Bédel NORODOM KIARI (Université de Dschang, Cameroun)
Alain Roger PEGHA (Université de Douala, Cameroun)
André TASSOU (Université de Yaoundé I, Cameroun)
Virginie WANYAKA BONGUEN OYONGMEN (Université de Yaoundé I, Cameroun)

Responsable des manuscrits et des relations publiques : Sylvie DUBOIS

Conception graphique : Fabien DUCOL

Directeur de la publication : Biaise Alfred NGANDO


Nota Bene : Les opinions exprimées dans les articles ou reproduites dans les analyses n’engagent, sur le plan scientifique, que leurs auteurs.


Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a) d’une part que les "copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite" (art. L 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


© ESPACE CULTUREL CAMEROUNAIS (ASSOCIATION LOI 1901)
3 RUE ANTOINE PETIT 92260 – FRANCE
ESPACECULTURELCAMEROUNAIS@YAHOO.FR
Rio dos Camaroes

Revue Camerounaise d’Histoire et des Traditions

N°1 – Juin 2010


ESPACE CULTUREL CAMEROUNAIS
L’HARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12187-4
EAN : 9782296121874

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Avant propos
Le 1 er janvier 1960, le « Cameroun français » accédait à la souveraineté internationale. Le nouvel Etat était rejoint, le 1 er octobre 1961, par la partie sud du « Cameroun britannique » rattachée jusqu’alors au Nigeria, devenant une « République fédérale ». A l’issue du Référendum du 20 mai 1972, la « République fédérale » du Cameroun devenait « République unie ». L’ancienne colonie allemande (1884-1914) retrouvait ainsi son unité perdue dans le contexte de la Grande Guerre (1914-1918), lorsque les troupes alliées, notamment françaises et britanniques, la prirent en possession, se la partagèrent, avant qu’elle ne soit mise sous mandat (1922-1946) puis sous tutelle (1946-1960/1961) internationale.
Cinquante ans après l’indépendance, il est tentant de dresser un bilan du chemin parcouru par notre pays, d’évaluer les avancées et reculades depuis notre accession à la souveraineté internationale. Mais que représentent « cinquante ans » à l’échelle de l’histoire des Nations ? Et d’ailleurs, quel bilan particulièrement positif pouvait-on attendre d’une « Indépendance » dont les vainqueurs politiques sont ceux-là mêmes qui en avaient combattu l’idée et qui continuent de « gouverner » sous le regard certes tempéré, mais toujours bienveillant de l’ancienne puissance tutrice ? Au lieu donc de gloser et de polémiquer sur le bilan des « cinquante ans » de notre « Indépendance », il nous semble plus constructif de poursuivre l’effort d’intégration nationale, mais encore plus urgent de réajuster notre stratégie de développement à l’aune de nos propres repères historiques et culturels. Ceci implique que nous devons nous réapproprier notre histoire et nos traditions pour affronter les défis actuels et à venir.
D’où le lancement, en cette année symbolique du cinquantenaire de l’indépendance camerounaise, d’une Revue Camerounaise d’histoire et des Traditions, dénommée « Rio dos Camaroes » {1} . L’idée peut, à bien des égards, paraître vaine, tant le monde est devenu un « village » sous l’effet de la révolution technologique et de la mondialisation des capitaux. Et pourtant, notre pays comme le reste de l’Afrique vit ses réalités, sa marginalité. Son existence est menacée par toutes sortes de catastrophes, par une litanie de fléaux qui prolongent ses traumatismes. Alors qu’une infime minorité jouit avec ostentation des délices de la « mauvaise gouvernance », une immense majorité croupit dans une misère insoutenable. La crise identitaire amorcée par les expéditions coloniales s’aggrave dramatiquement. Cinquante ans après les Indépendances, l’Afrique reste en quête de repères pour maîtriser son destin. C’est pourquoi nous devons revisiter notre histoire et nos traditions. Ce n’est ni pour faire œuvre de passéisme, ni pour larmoyer sur des traditions révolues, mais c’est une nécessité pour susciter une prise de conscience culturelle et historique devant aboutir à une refondation politique.
« Afrique en miniature », le Cameroun est un extraordinaire condensé culturel où se côtoient et se croisent les grandes traditions culturelles du continent. Chacun des 250 groupes ethniques possède sa propre expression artistique, sa propre facture. Son folklore, très riche et diversifié, occupe encore une grande place dans la culture nationale, l’organisation politique s’appuyant à la fois sur les structures modernes et traditionnelles. Héritage d’une rencontre de civilisations traditionnelles enrichies de la combinaison d’influences coloniales allemande (1884-1914), française (1916-1959) et britannique (1916-1961), le Cameroun possède – exemple unique en Afrique – deux langues officielles occidentales (le français et l’anglais) en plus de nombreuses langues vernaculaires quasi proportionnelles à la multiplicité ethnique. Marqué d’un exceptionnel passé insurrectionnel, c’est l’unique territoire d’Afrique noire francophone ayant connu une guérilla anti-coloniale. Il est aujourd’hui relativement stable et uni, nonobstant des velléités séparatistes qui couvent à l’aune du bégaiement démocratique, après 24 ans de monolithisme (1966-1990).
Or, en dépit de son potentiel culturel et de sa relative stabilité dans une Afrique belliqueuse, le Cameroun s’enlise pourtant dans une crise de valeurs, conséquence de la pauvreté des activités culturelles : d’abord, une pauvreté des lectures, les bibliothèques universitaires étant tantôt inexistantes, tantôt dans un état de vétusté affligeant. Il arrive que des dons d’ouvrages faits par divers organismes restent dans des cartons ou soient détournés. Quelques privilégiés qui voyagent s’approvisionnent à l’étranger, faute de librairies et d’éditeurs véritables. Qui plus est, les Camerounais lisent peu, traînant des habitudes de la période monolithique où la censure de certaines productions littéraires était de rigueur. A cela, s’ajoute aujourd’hui leur pouvoir d’achat réduit depuis la dévaluation du franc CFA en 1994. Ensuite, un manque d’intérêt pour les manifestations publiques de l’activité intellectuelle dont conférences, expositions et colloques qui se raréfient faute de financements et d’impulsions. Suite à une baisse drastique de leur salaire, les universitaires et autres intellectuels n’ont plus les moyens pour s’offrir des séjours ou des congés à l’étranger où ils pouvaient fréquenter les œuvres de l’esprit dans les musées et les bibliothèques. Enfin, une faiblesse des productions culturelles, intellectuelles et audiovisuelles. Les revues littéraires ou philosophiques sont aussi bien réduites que paraissant avec irrégularité. Les fruits de la recherche sont rarement publiés. Sur un plan général, le Centre culturel camerounais créé en 1968, est prati

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