Trente photos plus une
112 pages
Français

Trente photos plus une , livre ebook

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112 pages
Français

Description

"C'est une sorte d'état des lieux que j'ai voulu réaliser. Que reste-t-il dans la rue ou chez les artisans de ces métiers qu'Irving Penn a si magistralement photographiés ? La rue, si remplie il y a soixante-dix ans, est aujourd'hui vide. (...) C'est vers les artisans d'art dans l'accomplissement de leur tâche que je me suis tourné en leur demandant quelques mots sur leurs métiers pour illustrer les portraits réalisés avec un matériel argetique à l'instar d'Irving Penn."

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296515970
Langue Français
Poids de l'ouvrage 42 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel Jamet
Michel Jamet
Trente photos plus une
Trente photos plus une
RUE DES ÉCOLES
Trente photos plus une
Rue des Écoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large. La collection Rue des Écoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Déjà parus Patrice HAMEL,Il était une fois dans l’Ouest. Une enfance bretonne et normande, 2012. Maurice CHALAYER,Mes apprentissages. De l’apprenti au raconteur d’histoires…, 2012. Jacques BLOEME,L’Europe médiévale en 50 dates. Les couronnes, la tiare et le turban, 2012. Simon JACQUES-YAHIEL,Ma raison d’être, 2011.Nicole MORIN,Entre-deux, 2011. Nathalie PEYNEAU,La tactique du bonheur, 2011. Jean-Louis CHARTRAIN,Sur le pré vert, 3 lignes pour le 15, Les haïkus du rugby, 2011. René-Jean ANDERSON,Le Stylibroscope, 2010. Jacques LESPARAT,Aubépine Brugelade,2010. Denise KAWUN,Journal de la vie absente, 2010.
Michel JAMET Trente photos plus une
Du même auteur aux éditions L’Harmattan dans la collectionÉcritures Le dernier mot, roman Les sept glaives, roman Toutes les choses, roman Tendre absence, roman Joute assassine, roman dans la collection Poètes des cinq continents Haute soit la rive Dans l’azur nos mains Les bras chargés de livres dans la collectionEidosSériePhotographie Photos manquéesPhotos réussies
© L'HARM ATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00022-0 EAN : 9782343000220
Avant-propos
Mon intention n’est pas de présenter devant leur atelier, magasin ou boutique, les différents corps de métier posant devant la porte ou la vitrine revêtus du costume, des emblèmes ou des insignes de leur métier ou de leur profession. Elle est de saisir ces hommes ou ces femmes dans l’exercice même de leur art ou de leur fonction, à l’instant par exemple de la mise sous presse pour le graveur, de la transmission pour le professeur ou de la prise de vue pour le photographe.
Il ne s’agit pas de s’attacher au type, comme l’a fait Auguste Sander, mais de saisir un être toujours singulier dans l’exercice de son métier ou de sa fonction. Toutes les photos présentées ici renvoient à une généralité, mais, derrière celle-ci, c’est toujours l’individu singulier que je photographie. Ce n’est, donc, ni un livre de purs portraits réalisés en studio ou abstraction faite de tout contexte, ni un ouvrage ambitionnant de cerner des types que je propose, mais un ensemble de photos renvoyant à un métier ou à une profession aperçu dans son exercice même chez l’individu ou la personne photographiée.
Certains de ces métiers ne subsistent plus que de manière résiduelle ou sont en voie de disparition. A l’instar d’Irving Penn et craignant, soixante ans plus tard, que nombre de ces activités exercées dans la rue ou dans son immédiate proximité, ne soient en train de disparaître, j’ai consacré une série aux métiers. Bien qu’inspiré aussi par le travail d’Eugène Atget et d’Auguste Sander, sans avoir cependant l’ambition de réaliser un recensement ou de construire une typologie, je n’ai pas extrait ces travailleurs de leur lieu de travail pour les photographier en studio, porteurs des insignes de leur métier. Je ne les ai ni recrutés dans la rue ni invités à se rendre dans mon studio.
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Ce sont pour l’essentiel des artisans dont j’ai été le client, avec lesquels j’ai pu nouer des liens de confiance et auxquels, désireux de légender leur photo, j’ai demandé quelques mots. Je suis allé des métiers communément associés à l’image de la ville aux métiers menacés de disparition (graveur), à ceux dont les conditions d’exercice ont changé ou changent, des métiers comme celui de garçon-coiffeur qui étaient le fait d’un individu seul remplacé par le salon-Pme, du médecin généraliste auquel succède, comme pour le kinésithérapeute, un cabinet polyvalent, des métiers qui se trouvent dans les lieux de passage intense, comme celui de cordonnier ou de photographe, mais qui apparaissent aussi en grande surface. Mon admiration pour la photographie humaniste des Cartier-Bresson, Ronis et Doisneau n’a pas faibli. Derrière le quotidien et le travail, ils ont su donner une image de la France qui a bercé ma jeunesse. J’aimerais leur rendre un peu de ce que je leur dois. Mon intérêt pour le portrait et pour ce que le visage exprime s’est investi dans cette recherche. Et, naturellement, prenant garde aux mains, je me suis attaché à ce qu’elles manifestent. J’ai été sensible à l’intelligence et à la sensibilité qui transparaissent à fleur de peau. J’ai voulu saisir la ferveur de la lèvre délicatement posée sur l’embouchure de la flûte, la finesse et l’habileté des doigts tenant l’archet ou le pinceau. Il m’a semblé que, dans l’absence de mise en scène ou de pose qui fige, dans le plus dépouillé des gestes, se trouvait le plus révélateur et qu’il fallait exprimer la beauté de ces attentions, de ces regards et de ces instruments.
I Écrivain J’ai photographié Pierre dix ans plus tôt dans son bureau-bibliothèque. Il était sobrement et simplement vêtu. Il était prévenant et doux. Il était uni à lui-même par de fortes convictions et un caractère trempé. Son mince visage avait une élégance patricienne. Le front était grand et semblait comme dévorer la tête quand le menton reposait sur la main. Les yeux étaient d’une impressionnante vivacité, l’intelligence d’un envol et d’une ampleur peu ordinaires. Le parler imagé n’hésitait pas devant la période longue et cadencée.
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