Vers une redéfinition du musée ?
226 pages
Français

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Vers une redéfinition du musée ? , livre ebook

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Description

Patrimoine immatériel, musées virtuels, alibis touristiques, marchandisation du patrimoine... au seuil du XXIè siècle, les musées connaissent des bouleversements dont il est difficile de percevoir les conséquences. Peut-on encore parler de "musées" pour décrire certains de ces nouveaux espaces ? A l'heure où le Conseil international des musées (ICOM) se penche sur la question de la définition du musée, son comité propose à travers cette série d'essais, quelques jalons permettant de baliser les enjeux actuels auxquels les musées sont confrontés et d'en définir de nouveaux contours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 276
EAN13 9782336262758
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Traduction de l’anglais : Mathilde Bellaigue
Traduction de l’espagnol : Nelly Decarolis
Relecture : Patricia Doignie, Jean-Marc Berchem


Cet ouvrage a été réalisé grâce au soutien du Musée royal de Mariemont (Morlanwelz, Belgique)
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296032934
EAN : 9782296032934
Vers une redéfinition du musée ?

François Mairesse
André Desvallées
Muséologies
Directeur Michel Van Praët
Les musées se sont affirmés comme un phénomène culturel majeur des sociétés occidentales ; cela a conduit une variété de disciplines à étudier ces institutions et leurs évolutions conduisant à une multiplicité de regards, plus qu’à la création d’une nouvelle discipline, en dépit du travail de pionniers comme Georges Henri Rivière en France ou la création d’un comité « pour la muséologie » au sein de l’International Council of Museums.
De la multiplicité des disciplines et de leurs approches sont issues des études qui vont de l’étude des phénomènes de patrimonalisation — indissociables du développement de la culture occidentale depuis le XVIe siècle—aujourd’hui questionnés par la prise en compte des patrimoines immatériels, à l’étude de la réception des arts, des sciences et des enjeux techniques dans le cadre du média exposition, réduisant parfois les musées à leurs espaces publics.
La collection « Muséologies » vise à offrir un champ d’expression commun à la diversité des regards philosophiques, historiques, sociologiques... sur les musées, mais aussi à la diversité des points de vue des professionnels du patrimoine sur leurs pratiques et l’évolution de leurs métiers.

Domaines : Histoire. Philosophie. Sciences de l’éducation. Sociologies. Sciences de l’Information et de la communication. Arts et esthétiques. Sciences et techniques. Vie culturelle. Patrimoines. Collections.
Déjà parus
Mariannick JADE, Patrimoine immatériel : perspectives d ’ interprétation du concept de patrimoine, 2006.
A la mémoire d ’ Ivo Maroevié (1937-2007)
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Muséologies - Directeur Michel Van Praët Déjà parus Dedicace Avant-propos - Le Paradoxe du Goéland Introduction
Vers une nouvelle définition du musée Le dialogue du musée Définir le musée A propos de la définition du musée
Commentaires sur la Déclaration de Calgary.
La définition du musée Sur le Musée Définition du musée Réflexions sur la notion de musées Définition du musée Qu’est-ce qu’un musée ? La définition du musée : étendue et motifs Un musée, qu’est-ce que c’est? Quelques réflexions personnelles Considérations pour une « alétheia » du phénomène musée Vers la nouvelle définition d’un musée Musée et muséologie - définitions en cours
Musée/Thésaurus
Avant-propos
Le Paradoxe du Goéland
Michel Van Praët 1

Monsieur de Buffon et le Musée.
Buffon (1707-1788) dirigea durant un demi-siècle le plus prestigieux musée de son temps et, au motif d’inventaire des collections du Cabinet du Roy, publia de 1749 à la fin de sa vie, un ouvrage en 36 volumes in-4° l’ Histoire naturelle. Daubenton, alors Garde du Cabinet, décrit dans le troisième tome les buts des cabinets, de leurs collections et « [...] les moyens qui sont les plus convenables pour exposer et conserver les choses qu’ils contiennent. Rien n’est plus capable de contribuer à l’avancement de l’Histoire naturelle, que la vûe continuelle des objets qu’elle comprend, ils nous frappent avec bien plus de force et de vérité que les descriptions les plus exactes et les figures les plus parfaites » 2 . Peu après il précise «[...] à chaque coup d’œil non seulement on prend une connaissance réelle de l’objet que l’on considère, mais on y découvre encore les rapports qu’il peut avoir avec ceux qui l’environnent [...] » 3 , liant la conservation de références matérielles à la compréhension des processus immatériels pouvant être étudiés à travers l’examen des collections. Dans la tradition des encyclopédies et catalogues, qui portent parfois jusqu’à cette époque l’intitulé de Muséum alors que les institutions préfèrent encore celui de cabinet, la description dépasse celle des spécimens en collection et vise à une description de toutes les espèces animales, végétales et minérales alors connues 4 , mêlant objets collectés et témoignages issus de la bibliographie, descriptions naturalistes et concepts théoriques.
Si l’histoire du Cabinet du Roy, créé par un édit royal de 1635 et rebaptisé Muséum d’Histoire naturel en 1793, est peu mobilisée dans l’histoire des musées ce n’est pas faute de son ancienneté. Il précède d’ailleurs et inspira la création d’établissements aussi importants que l’Ashmolean Museum, le British Museurn ou le Louvre. Ce n’est pas plus faute d’être une institution de peu d’enseignements pour la compréhension de la genèse des musées en Europe, d’emblée elle lia collecte, recherche et enseignement dans un projet national qui visait à une compréhension des sociétés humaines et de l’histoire de la Nature. Elle posa y compris la première l’intérêt de ménageries scientifiques, pour mettre en œuvre la définition dynamique que Buffon donne de l’espèce 5 , en opposition à son contemporain Linné (1707-1778).

Si l’histoire du Cabinet du Roy est si peu sollicitée c’est pour une part que la muséologie est le fruit des réflexions des historiens, sociologues, philosophes, mais qu’elle prend peu en compte le compagnonnage qui, depuis plusieurs siècles, construit les savoir-faire et la déontologie des professionnels qui, en particulier dans les muséums se sont plus naturellement exprimés dans des ouvrages et périodiques attachés à leurs disciplines de référence que dans le champ de la muséologie. Ainsi, pour poursuivre avec l’ Histoire naturelle, elle est du vivant de Buffon, le titre le plus fréquent dans les bibliothèques de l’Ancien Régime, avant les ouvrages de Voltaire ou l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, après la Bible certes, mais elle sera davantage considérée comme un ouvrage d’histoire naturelle qu’un catalogue et un ouvrage de muséographie aux accents pourtant contemporains.

Le présent ouvrage, issu d’une diversité de regards, internes et externes, sur les musées au sein du Comité pour la muséologie (ICOFOM) du Conseil international des Musées (ICOM), devraient, sans pallier les déficits d’analyse de l’histoire des origines du Muséum à Paris, du moins enrichir à travers un essai de définition du Musée, la réflexion sur le sens social de l’institution muséale.

Le paradoxe du Goéland, ou comment Buffon nous redonne matière à réflexion sur la définition du Musée.
Dans l’article sur l’âne (L’Asne 6 ), Buffon donne une définition de l’espèce basée sur l’interfécondité, la limite entre espèces différentes étant marquée par la stérilité des individus ou de leur descendance : l’Homme peut forcer des ânes et des chevaux à procréer, mais les mulets sont stériles entre eux et avec les espèces âne et cheval. La création de ménageries scientifiques devint dès lors un objectif pour permettre l’étude de la reproduction d’espèces sauvages et répondre à l’entreprise muséale d’inventaire, classification et compréhension des productions de la nature, voire des productions de l’Homme avec la domestication et l’acclimatation. Ce concept d’échange de matériel génétique ne rend plus compte de toute la complexité connue de l’évolution biologique et de la spéciation, après avoir observé le passage naturel de matériel génétique entre espèces végétales, bactéries, virus, puis virus et espèces animales, les biotechnologies contemporaines mobilisent le génie génétique pour transformer certaines espèces, y compris animales, qui nous entourent. Il demeure qu’entre espèces animales sauvages le critère

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