A la recherche du libertinage
234 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

A la recherche du libertinage , livre ebook

-

234 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Pour Jean GOLDZINK, le XVIIIe siècle français nous a légué en somme deux choses: la révolution et le libertinage, qui préfigurent nos rêves de libération, de jouissance et de puissance. Mais cet essai, sans doute un peu vif, se veut réflexion sur les oeuvres et discussion des interprétations de l'actuel mythe libertin: pourquoi une notion si prestigieuse et usuelle reste-t-elle aussi confuse? Sade est-il auteur libertin? Qu'invente exactement Crébillon, avant d'être éclipsé par Laclos, métamorphosé par Musset?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 40
EAN13 9782336266213
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com e-mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747590594
EAN : 9782747590594
À la recherche du libertinage
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Déjà parus
Corinne Pasqua, Souvenirs de celle que je n’ai pas rencontrée, 2005.
Catherine SPENCER, À corps perdus. Théâtre, désir, représentation, 2005.
Valère STARASELSKI, Aragon. La liaison délibérée. Faits et Textes (édition revue et augmentée), 2005.
Médoune GUEYE, Aminata Sow Fall, oralité et société dans l’œuvre romanesque, 2005.
Youmna CHARARA (textes présentés et annotés par), Fictions coloniales du XVIII e siécle. Ziméo, Lettres africaines, Adonis, ou le bon nègre, anecdote coloniale, 2005.
Bernard-Marie GARREAU, Le Terroir de Margeurite Audoux, 2005.
Collectif, Regards croisés sur l’oeuvre poétique et narrative de Ezza Agha Malak, 2005.
Roland ERNOULD, Claude Seignolle. Du sacré à l’étrange, 2005.
Michel CASSAC (sous la dir.), Littérature et cinéma néoréalistes, 2004.
Aleksandra KROH, Jean Potocki, 2004.
Chantal LACOIN (Textes réunis par), ZAZA ( 1907 - 1929 ), amie de Simone de Beauvoir, 2004.
Philippe NIOGRET, La revue EUROPE et les romans de l’entre-deux-guerres (1923-1939), 2004.
Richard Laurent OMGBA, La littérature anticolonialiste en France de 1914 à 1960. Formes d’expression et fondements théoriques, 2004.
Bernard FOURNIER, L’imaginaire dans la poésie de Marc Alyn. Les grands infinis, 2004.
Lisa BLOCK DE BEHAR, Jules Laforgue ou les métaphores du déplacement, 2004.
Sylvain BRIENS, Technique et littérature, train, téléphone et génie littéraire suédois suivi d’une anthologie de la poésie suédoise du train et du téléphone, 2004.
A la recherche du libertinage

Jean Goldzink
DU MÊME AUTEUR
XVIII e SIÈCLE, Bordas, 1988 (rééd. Larousse, 2000)
MONTESQUIEU, LETTRES PERSANES, Puf, 1989
VOLTAIRE, la légende de saint Arouet, Découvertes Gallimard, 1989
STENDHAL, l’Italie au cœur, Découvertes Gallimard, 1992
VOLTAIRE entre A et V, Hachette Supérieur, 1994
DE CHAIR ET D’OMBRE, Paradigme, 1995
COMIQUE ET COMÉDIE AU SIÈCLE DES LUMIÈRES, L’Harmattan, 2000
MONTESQUIEU ET LES PASSIONS, Puf, 2001
LE VICE EN BAS DE SOIE, Corti, 2001
LA PLUME ET L’IDÉE (à paraître. Presses de l’ENS-Lettres et Sciences Humaines-Lyon)
Sommaire
Page de Copyright Dedicace Espaces Littéraires - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre DU MÊME AUTEUR COURT PRÉAMBULE CHAPITRE PREMIER - ÉCOLES DU LIBERTINAGE UNIVERSITAIRE CHAPITRE SECOND - 1736-1738. L’INVENTION DU LIBERTINAGE CHAPITRE TROISIÈME - LA RUÉE VERS LE LIBERTINAGE CHAPITRE QUATRIÈME - 1782. L’ENVOL VERS LA CIME CHAPITRE CINQUIÈME - OÙ ON A FAILLI PERDRE UN CHAPITRE EPILOGUE - EN GUISE DE CONCLUSION... PRINCIPAUX OUVRAGES CITÉS
COURT PRÉAMBULE
Je pressens, je comprends, je partage la probable première réaction devant le titre de cet ouvrage. Non pas, sans doute : Encore une théorie  ! Mais plutôt : Quoi, encore un livre sur le libertinage ... N’y a-t-il rien de mieux à dire sur les Lumières ? Cet agacement fut longtemps, très longtemps le mien. Je n’étais pas loin de traiter en petits-maîtres minaudiers ceux qui s’exercent, non parfois sans complaisance mimétique, à tracer des arabesques dans les marges des pages et gravures libertines. Je n’avais pas pris garde que le XVIIIe siècle français nous léguait en somme deux choses – la révolution et le libertinage. Le boudoir et la Bastille. La guillotine et la petite mort. Du grandiose et du piquant. Des histoires et de l’Histoire. Le déshabillé et le sans-culotte. La volonté de changer le monde et l’obligation non moins ferme de s’y conformer contre toute morale, toute liberté, toute raison, tout amour de l’amour. J’aimais à lire Crébillon et Laclos (assez peu Sade), mais pas pour en discourir sur un mode studieux.
L’obligation de me confronter aux Liaisons dangereuses, jusqu’alors soigneusement évitée, me fit découvrir non pas la force du livre, mais les embarras de la critique sur la question du libertinage, que je croyais de confiance épuisée. Des dizaines de colloques, des centaines de livres et thèses, des milliers d’articles s’avéraient incapables de satisfaire clairement des interrogations simples, basiques, et même préliminaires.
Constat d’autant plus troublant que le libertinage semble un objet taillé sur mesure pour les littéraires. Que les philosophes, tel un tapis sous les pieds, nous retirent Montesquieu, Diderot, Rousseau, soit. Que les historiens nous taillent des croupières sous prétexte d’histoire culturelle, passe. Mais pourquoi, après tant d’efforts, tant de papier noirci, la critique littéraire est encore incapable de définir clairement et distinctement ce qu’elle appelle le libertinage, on reconnaîtra peut-être que cela appelle, après l’étonnement, quelque début de réflexion.
Comme un précédent ouvrage sur Laclos, ce livre se fixe par conséquent un double objet. Comprendre s’il se peut le libertinage, conçu comme ce qu’il est sous les Lumières, une fiction littéraire. Comprendre l’échec, évidemment relatif, évidemment brodé d’or fin et de dentelles, mais en fin de compte peu contestable, de la recherche universitaire sur un de ses sujets de prédilection. A l’ère de la mondialisation, au seuil d’une Europe anglicisée, j’ai persisté à ne prendre en compte que la production de langue française. Il est possible que les Allemands, les Italiens, les Anglo-Saxons, les Japonais aient résolu les problèmes que je vais tenter de soulever. Resterait alors à saisir pourquoi ces découvertes n’ont pu franchir nos frontières. Je m’accorde la licence d’en laisser le soin à d’autres. Ici, la paresse bibliographique et un reste de patriotisme dont je ne peux me défaire font qu’un universitaire français n’estime pas entièrement illégitime de s’expliquer avec d’autres Français sur un de nos héritages, assez séduisant pour intéresser parfois Hollywood.
Il me faut encore avouer une autre restriction. Je m’arrête à la première moitié du XIXe siècle, sans ignorer tout à fait R. Nilnier, R. Vailland et quelques autres. C’est que je ne me propose pas d’écrire une thèse, une somme, mais tout bonnement un livre, et si possible un livre lisible. À défaut peut-être de m’approuver sur le fond, le lecteur me saura au moins gré de penser à lui en allant vite. La courtoisie le veut. Mais aussi la déconfiture accélérée de la critique littéraire dans le champ des sciences humaines.
Je propose un jeu intellectuel sans enjeux planétaires, ni sociétaux, ni médiatiques, ni économiques, pas même politiques. Il s’agit tout simplement d’essayer de comprendre ce qu’est cette étrange figure toujours vivace, le libertin des Lumières, et pourquoi on éprouve tant de mal à le savoir. L’affaire nous oblige à parcourir plus de deux bons siècles, mais comme le petit Poucet, nous volerons les bottes de l’Ogre. Pour rattraper les textes, qui ajoutent leur monde au monde, une famille à nos faillites. Un nid à nos dénuements ?
À vouloir dévorer le foin de tous les râteliers, la critique littéraire s’est presque étouffée. Il est peut-être temps pour elle de jeûner. Cette diète salutaire passe selon moi par un double régime – l’effort de concision, et l’effort non moins tendu de démonstration. En plaçant la barre sur ce cran, ne risque-t-elle pas de tomber ? J’en conviens. L’ennui, c’est que le sujet choisi nous interdit tout autre choix. Il faut tenter de sauter, au risque du ridicule qui s’attache toujours aux chutes, y compris la première, sous un pommier trop nu.
Cette soudaine modestie sert-elle de masque à l’arrogance du projet ? On pourrait le craindre. Mais au moment où j’écris ces lignes, si je pressens certaines raisons de mon insatisfaction confraternelle (chap. I) ; si je m’imagine à peu près en état de cerner la découverte de Crébillon (chap. Il), l’apport de Laclos pour rafler toute la mise (chap. IV), je n’ai encore aucune idée claire sur la manière et même la possibilité de modéliser le foisonnement des fictions dites libertines entre Crébillon et Laclos, soit près de cinquante ans (chap. III) ; ni sur l’épuisement d’un si riche filon romanesque au cours du siècle suivant (chap. V). Pui

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents