Andreï Makine, deux facettes de son oeuvre
253 pages
Français

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Andreï Makine, deux facettes de son oeuvre , livre ebook

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Description

Andreï Makine est une figure à part dans la littérature française contemporaine, car, bien qu'il écrive en français, il reste, pourtant, un romancier profondément russe. Ce phénomène s'explique par son appartenance à deux mondes différents qui ont influencé son éducation et sa formation littéraire. Ce dédoublement détermine les sujets de ses romans dans lesquels, l'écrivain rend hommage à son enfance et à son adolescence, à son passé et son présent, à son pays natal et à son pays d'adoption.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 151
EAN13 9782336254517
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747582698
EAN : 9782747582698
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Critiques Littéraires - Collection dirigée par Maguy Albet INTRODUCTION I. LA VIE DE MAKINE ET SON REFLET DANS SON ŒUVRE
Chapitre 1. - Ni espion, ni dissident Chapitre 2. - La narration de Makine à travers le prisme de la théorie du roman autobiographique Chapitre 3. - L’autobiographie déguisée de Makine
II. LE MONDE IMAGÉ DE MAKINE
Chapitre 4. - Les symboles et les allégories des romans de Makine Chapitre 5. - L’Atlantide française de Makine Chapitre 6. - L’Atlantide russe de Makine
III. LA PLACE DE MAKINE DANS LA LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
Chapitre 7. - Makine et les écrivains français Chapitre 8. - Makine et la littérature russe Chapitre 9. - Makine et la francophonie contemporaine
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE LITTERAIRES ET ESSAIS - à l’Harmattan
Andreï Makine, deux facettes de son oeuvre

Nina Nazarova
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Déjà parus
BOUGAULT Laurence , Poésie et réalité, 2005.
BROWN Llewellyn , Figures du mensonge romanesque ,2005
D. DENES, Marguerite Duras : Ecriture et politique, 2005.
BOUSTA Rachida Saïgh, Romancières marocaines, 2005.
VALLIN Marjolaine, Louis Aragon, la théâtralité dans l ’ œuvre dernière, 2005.
LAROQUE-TEXIER S., Lecture de Mandiargues, 2005.
HARDI F., Le roman algérien de langue française de l’entre-deux-guerres, 2005.
CORNILLE J.L., Bataille conservateur. Emprunts intimes d’un bibliothécaire, 2004.
ROCCA A., Assia Djebar, le corps invisible. Voir sans être vue, 2004.
BERTOLINO N., Rimbaud ou la poésie objective, 2004.
RIGAL Florence, Butor : la pensée-musique, 2004.
CHERNI Amor, Le Moi assiégé, 2004.
EL-KHOURY Barbara, L’image de la femme chez les romancières francophones libanaises, 2004.
MARCAURELLE Roger, René Daumal. Vers l’éveil définitif, 2004.
EMONT Bernard, Les muses de la Nouvelle-France de Marc LESCARBOT, 2004.
KADIVAR Pedro, Marcel Proust ou esthétique de l’entre-deux, 2004.
LAMBERT-CHARBONNIER Martine, Walter Pater et les « portraits imaginaires », 2004.
B. CASSIRAME, La représentation de l’espace par Marguerite Duras dans le cycle romanesque asiatique : les lieux du ravissement, 2004.
MOUNIC Anne, Psyché et le secret de Perséphone. Prose en métamorphose, mémoire et création (Katherine Mansfield, Catherine Pozzi, Anna Kavan, Djuna Barnes), 2004.
DULA-MANOURY Manoury, Queneau, Perec, Blanchot, Eminences du rêve en fiction, 2004.
INTRODUCTION
Andreï Makine a passé son enfance et sa jeunesse en Russie. C’est là qu’il a appris la langue française à la perfection, étudié la littérature et l’histoire de la France et fait sa carrière de professeur à l’université. Makine a émigré en France en 1987 où il vit et écrit depuis. À présent, Andreï Makine est l’auteur de plusieurs livres, tous écrits et publiés d’abord en France et, par la suite, traduits en langues différentes et édités dans plus de trente pays. Cet intérêt particulier du public envers l’œuvre de Makine peut être expliqué par le fait, qu’après des années de domination de la littérature française par le nouveau roman, les lecteurs ont commencé à retourner aux formes plus traditionnelles de l’expression littéraire, basées sur l’intrigue et les personnages dans le contexte du récit historique et autobiographique. Et c’est exactement ce qui est engageant dans la narration de Makine : tous ses romans contiennent un matériel historique ou autobiographique intéressant. Makine connaît à fond le sujet traité, il écrit sur lui-même, son expérience et l’histoire de son pays natal.
Cependant, le phénomène de Makine a attiré notre attention non seulement parce qu’il écrit ses romans en langue française - cela n’est pas nouveau dans la littérature française, mais parce que, malgré le choix d’une langue étrangère, il sait préserver et exprimer sa perception du monde russe. Ces deux côtés de sa narration ne sont pas en opposition : au contraire, leur fusion crée la spécificité de son style artistique et continuent à influencer ses jugements et ses romans. Afin de mettre en valeur ces deux facettes de son œuvre, nous ferons un aperçu sommaire de la biographie de l’écrivain et essayerons de dénoncer quelques légendes créées autour de son nom et de donner l’interprétation des faits réels biographiques à travers le prisme de la vie en URSS. Par la suite, l’étude critique de l’œuvre de Makine, surtout de sa narration autobiographique, nous permettra, d’un côté, de dégager des symboles et des allégories propres à son style, et, d’un autre côté, de définir les particularités de son héritage littéraire russe et français, ainsi que sa place dans la littérature francophone moderne.
I. LA VIE DE MAKINE ET SON REFLET DANS SON ŒUVRE
Chapitre 1.
Ni espion, ni dissident
L’étude du dossier de presse et des articles sur Makine laisse plusieurs questions en suspens. Makine, était-il dissident ou espion du KGB omnipuissant ? Pourquoi a-t-il quitté son pays natal au commencement des réformes démocratiques ? Comment s’est-il trouvé en Occident ? Est-il plutôt Français ou Russe ? D’où puise-t-il les sujets de ses romans ? Afin de répondre à ces questions et de nous débarrasser de toutes les équivoques sur la vie et la personnalité de l’écrivain, nous avons décidé d’entreprendre une recherche indépendante, de reconstruire des faits réels de sa biographie et de les revoir à travers le prisme de la théorie du roman autobiographique.
Les études sur Makine sont peu nombreuses : à part quelques articles de critiques littéraires et des interviews avec l’écrivain, il n’existe pratiquement rien. Notons aussi que Makine est un homme réservé et ne parle pas volontiers de sa vie en Russie. Quant aux données biographiques contenues dans les articles critiques, tout d’abord, elles sont très disparates et après, elles ne sont pas mises en perspective avec les réalités soviétiques de l’époque ce qui crée, à son tour, des illusions et de fausses idées sur cet auteur. En plus, après chaque nouveau livre de Makine, les analystes essaient de lui attribuer la biographie de ses héros, fouillant dans son passé et établissant des parallèles entre la vie de ses personnages et la sienne : après la publication du Testament français en 1995, on a débattu sur sa grand-mère d’origine française à qui il devait, d’après les critiques, sa connaissance parfaite de la langue française ; après l’apparition de Requiem pour l’Est en 2000, Makine a été inscrit dans les rangs d’espions soviétiques et on cherchait à en trouver les preuves dans sa biographie etc. Voilà pourquoi il nous a paru intéressant de reconstruire le cours de sa vie en Russie et en France et d’en interpréter les faits et les événements du point de vue des réalités russes.
Je voudrais aussi donner une explication sur ma compétence et ma connaissance de la vie en URSS et en Russie. Je suis d’origine russe et ai acquis la connaissance des réalités russes au cours des années de vie passées d’abord en URSS et puis en République Fédérale de Russie, années d’études à l’école et à l’Université Linguistique de Moscou, années d’enseignement et de recherche à l’Université Linguistique et à l’Université d’État de Moscou. Cela dit, je peux affirmer que Makine et moi, nous avons beaucoup en commun, du fait de l’âge, d’origine et de carrières. Nous appartenons à la même génération d’après-guerre. Nos parents ont vécu sous Staline et subi le sort que tous les Soviétiques ont connu à l’époque : atrocités des répressions staliniennes, horreurs de la guerre, années de famine d’après-guerre, stagnation sous Brejnev. Tous les deux, nous avons commencé à apprendre la langue française dans l’enfance. Nous avons fait des carrières similaires en URSS : études linguistiques à l’université, plusieurs années d’enseignement à la faculté de langue française, thèses de doctorat défendues dans les années quatre-vingt à Moscou, travail comme traducteur pour des revues littéraires, premier voyage en France après la per

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