Au Royaume du Loango, les athlètes de Dieu

Dominique Ngoïe-Ngalla

Description

Destin exceptionnel, sans conteste, qui fait du missionnaire un athlète pas comme les autres. Car l'athlète de profession finit toujours par se retirer; le missionnaire, jamais. Produits malgré eux d’une époque particulière, ces athlètes de Dieu appartenaient à un milieu qui avait ses préjugés et ses stéréotypes. Ils n’étaient certes pas toujours des héros, mais assurément des hommes de devoir. Cet ouvrage tente d’éclairer tant de zones d’ombre dans la merveilleuse épopée de cette poignée de religieux de la congrégation des Pères du Saint-Esprit qui affrontèrent la brousse du royaume de Loango, en Afrique centrale, à la fin du XIXe siècle. L’évangélisation, inextricablement liée à la colonisation, a toujours été sujet de polémiques. En adoptant une démarche de recherche scientifique, Dominique Ngoïe-Ngalla livre un passionnant travail d'historien, destiné à approcher la réalité de ces hommes d’Eglise. Subtile, tout en nuances, objective et remarquablement documentée, une plongée inédite au cœur d’une époque, d’une mentalité, d’un éventail d’aspirations.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 22
• EAN13: 9782748354362
• Langue: Français

Extrait

Au royaume de Loango, les athlètes de Dieu

Dominique Ngoïe-Ngalla Au royaume de Loango, les athlètes de Dieu 1880-1930 Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0112572.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010

Pour Mgr Louis Portella Etienne et Philippe. Le R.P. Joseph Gothar L’Abbé R. Mboko in memoriam

Avant propos Les athlètes de Dieu. Il ne s’agit pas d’une œuvre de fiction. Même si, par les dimensions démesurées du décor, l’éclat de la lumière projetée sur des caractères exception- nels en permanence défiant leurs carcasses rebelles aux exigences d’un labeur surhumain, ce travail qui est travail d’historien, y ressemble. Rien d’inventé dans ce décor ; et les caractères sont vrais. Pas du tout un roman donc. Il s’inscrit dans une démarche strictement de recherche scientifique qui tente d’éclairer tant de zones d’ombre dans la merveilleuse épopée de cette poignée de religieux de la congrégation des Pères du Saint-Esprit qui affrontè- rent la brousse du royaume de Loango, en Afrique centrale, à la fin du 19è siècle. La hauteur du rêve, l’ampleur de la vision et la hardiesse de l’action les défi- nissent. Royaume du Loango, évangélisation. Dès qu’on écrit ces mots, surgissent de la nuit qui tombe sur les dernières convulsions de ce pays depuis trois siècles livré à la vio- lence et au désordre le plus grand, les figures lumineuses de Monseigneur Carrie et de ses compagnons. Au bout de cinquante années de présence active, ces hommes que rien n’arrêtait quand il s’agissait d’annoncer la parole de Dieu marquèrent sur de longues générations, la sensibilité et ses formes d’expression d’un pays ravagé par trois siècles de traite atlantique féroce. Mais, pour que ce qui paraissait perdu progressivement reprît forme, il avait fallu à ces religieux sans réels moyens d’exécution de leur projet fou, beaucoup d’imagination, beaucoup de patience, une ex-

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ceptionnelle force d’âme pour résister à la tentation per- manente de tout abandonner. Il semble même que le caractère de leur labeur démesuré découplait leur courage. A la vérité, comparés aux colonisateurs relativement si bien équipés, on peut dire, qu’au départ, la chance n’était pas du côté des missionnaires. C’est pourtant d’eux que partit l’impulsion qui allait faire de la Cendrillon des colo- nies françaises d’Afrique, une des plus en vue. Le savent- ils, ceux là qui font tant de gloses malveillantes sur ces hommes dont la mémoire, bien au contraire, mérite d’être respectée et honorée ? Le procès qu’en général, on fait aux missionnaires, (pas seulement à ceux dont il est question dans ce livre) est le procès d’une cause mal instruite ; qu’on ne prend pas le temps et la peine d’instruire. Comment alors le verdict rendu serait-il équitable ? C’est une cause entendue d’avance. Né d’une historiographie de la décolonisation idéologiquement marquée, le préjugé facile traverse l’instruction du dossier. Prenons de la hauteur, et un temps, donnons congé à nos humeurs, pour nous poser cette question naïve : les missionnaires, tous, étaient-ils des Saints (ceux qui, en tout, agissent en conformité avec la loi morale) ? Personne, bien sûr, personne ne le préten- dra. S’il s’était dégagé d’entre eux une élite (forcément restreinte) qui s’efforça de mettre sa soif de Dieu en conformité avec ses actes, tous ses actes, et aima, ou du moins s’efforça d’aimer son prochain comme lui-même, en l’occurrence, les indigènes, en revanche, la majorité furent juste des hommes de bonne volonté, des braves gens, dans une position intermédiaire entre cette petite élite et la tourbe des fidèles qui vivent de façon plus ou moins mécanique leur foi. Et ce n’est pas rien, déjà. En tout cas, si dans une large majorité les hommes envoyés en service dans la colonie du Congo par la métropole étaient de sombres brutes, on ne peut en dire autant des mission-

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