Babeuf le tribun

Philippe Riviale

Description

Collection : A la recherche des sciences sociales

La gloire de Robespierre contraste avec l'obscure carrière de Babeuf. Loin de pousser à la violence armée, à la terreur, Babeuf voulut conjurer la misère. Il publia deux journaux, le Journal de la liberté de la presse et Le Tribun du peuple, ou le défenseur des droits de l'homme. Dans le premier, aveuglé par sa détestation de la tyrannie, il témoigne de l'événement majeur qui ruina la Révolution, et qu'une lecture mensongère falsifia. Le second le révéla à lui-même. Des piètres lecteurs et à des hâbleurs notoires affirment que Babeuf a évolué, de thermidorien à ultra anarchiste. Il ne fut ni l'un ni l'autre.

Sujets

• Biographie
• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2015
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782336366494
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Philippe Riviale

Babeuf le tribun

Essai sur le journalLe Tribun du peuple

À la recherche des sciences sociales

Babeuf le tribun

A la recherche des sciences sociales Collection dirigée par Philippe Riviale et Bruno Péquignot Cette collection veut faire connaître au lecteur d’aujourd’hui, étudiant, enseignant, chercheur, ou curieux des chemins divergents pris par cet ensemble, que nous nommons aujourd’hui sciences sociales, des ouvrages, et donc des auteurs méconnus. Que ces ouvrages soient méconnus ne veut pas dire qu’ils sont médiocres. Encore moins sont-ils dépassés. Car une discipline, science ou pas, se bâtit sur une succession de bifurcations. Elle laisse de côté des pensées, qui avaient fait sens dans un contexte socio-historique basculé depuis dans le bas-côté. Là, parmi les vestiges innombrables du passé, on peut reconstituer, à la façon de l’archéologue, des voies ébauchées, des espoirs perdus, des tentatives trop précoces pour leur temps, des cris de révolte au nom de principes, que jamais on n’aurait dû oublier. On trouvera aussi les précurseurs de la liberté du commerce, de l’apologie de la propriété, des apôtres de la différence sociale. Ceux-là avaient été mis au placard pour la gêne qu’ils auraient causée, parce qu’il est des choses qu’on fait, et qui ne sont pas à dire. Ces auteurs, ces pensées, ne s’inscrivent pas dans unehistoire des idées,:entreprise perdue d’avance par ses présupposés mêmes qu’il y ait un sens et une continuité dans les idées, que l’histoire sociale résulte d’une accumulation intellectuelle, chaque contribution appelant la suivante. Des auteurs ont été en vérité retenus, parce qu’ils convenaient. On entendra par là que le savoir académique pouvait s’édifier sur ces piliers-là. Aussi ont-ils été métamorphosés en lieux de mémoire, en patrimoine commun, en convention. L’objectif de cette collection est de rappeler à nous les pensées écartées, les auteurs qu’on ne connaît que par leurs critiques, c’est-à- dire généralement leurs censeurs, qui les ont pesés et jetés à la fosse, trop légers pour la lourdeur dugros animalqu’est le social ou trop lourds pour être soutenus par la légèreté d’un temps insouciant, qui ne voulut pas porter son fardeau. Philippe RIVIALE,La Révolution française dans l’infortune de la finance, 2013. Philippe RIVIALE,Lamennais, de la différence en matière de religion, 2006 Philippe RIVIALE,Les infortunes de la valeur, 2006.

Philippe Riviale

Babeuf le tribun

Essai sur le journal Le Tribun du peuple

© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] ISBN : 978-2-343-04476-7 EAN : 9782343044767

Pourtant il y a une certaine façon nécessaire dont les choses doivent nous apparaître à tous, en raison de la constitution de notre nature ; et en tant que nos repré- sentations s’accordent avec cette forme nécessaire de la faculté de connaître, nous pouvons aussi les appeler objec- tivement vraies, — en entendant par objet non pas la chose en soi, mais une chose nécessairement déterminée par les lois de notre faculté de connaître et par celles de l’intuition (un phénomène). En ce sens tout ce qui est constitué suivant une perception exacte par les lois néces- saires de notre faculté de connaître, est vérité objective.

J. G. FichTe Considérations destinées à rectifier les jugements du public sur la Révolution française(1793), tràd. JULES BàrnI, PàrIS, 1859, p. 22-23.

La religion de la pure égalité, que nous osons prêcher à tous nos frères dépouillés et affamés, leur paroîtra peut- être encore neuve à eux-mêmes, quelque naturelle qu’elle soit ; elle leur paroîtra, dis-je, peut-être encore neuve, par la raison que nous sommes tellement vieillis dans nos barbares et tortueuses institutions, que nous avons peine à en concevoir de plus justes et de plus simples.

GRacchus BaBeuF Le Tribun du Peuple, nº 35.

AVANTPROPOS

l’àCtIVIté proprEmEnt réVoLUtIonnàIrE dE BàbEUf fUt d’àbord ConSàCréE â Son pàyS, LE sàntErrE. c’ESt ContrE LE màIntIEn dE droItS féodàUx, dES CorpS prIVILégIéS, àInSI qUE dES ImpôtS ànCIEnS,provisoirementqU’IL màIntEnUS, SE SIgnàLà pàrtICULIèrEmEnt. là formàtIon IntELLECtUELLE dE BàbEUf à rEtEnU LES HISto- rIEnS : LECtUrES pHILoSopHIqUES, oU formàtIon pràtIqUE, pàr LESluttes socialesEn PICàrdIE ? DérIVEr LE CommUnISmE dE BàbEUf dES tràdItIonS CommUnàUtàIrES pICàrdES, CommE LE fàIt G. lEfEbVrE, àUtrEmEnt dIt y VoIr Un rEtoUr àUx formES ànCEStràLES, ESt ContràdICtoIrE àVEC LE projEt dE fErmES CoLLECtIVES, EnVISàgé dèS 1786. aUtrE ErrEmEnt, CELUI dE LIEr BàbEUf â Màràt, En UnE ContInUIté dU prIn- CIpE dEdictature de classe. QUànt â Là ConnàISSànCE dES IdéES dE BàbEUf â tràVErS Là LECtUrE dE BUonàrrotI, dont L’oUVràgE, pàrU En 1828, donnE Un poInt dE VUE qUI ESt, non SEULEmEnt CELUI dE BUonàrrotI LUI-mêmE, màIS EnCorE dE BUonàrrotI En 1828, CàrbonàrIStE Et répUbLICàIn. JE nE pàrLE pàS dES SImpLES ràContàrS SELon LESqUELS BàbEUf fUt UnE CréàtUrE dE FoUCHé, Et àUtrES SottISES dE CEt àCàbIt. DommàngEt InSIStà SUr LE CommUnISmE dE BàbEUf ; IL SUSCItà Un débàt, InépUISàbLE CommE toUtES LES Contro- VErSES portànt SUr L’àbStràIt : CommE nUL nE pEUt dIrE CE qUE SIgnIfiE pràtIqUEmEntcommuniste, tànt qU’àUCUnE

9