Bye-bye boss

Marc Lapierre

Description

Dans ce petit coin du Canada, au bord de la baie de Hillborough, la poissonnerie Hergé est une institution. Indispensable aux pêcheurs et aux restaurants, centre de la vie économique, elle tire sa force et son essence de ses employés qui sont à l’image de ce bout du monde: sauvage et beau, convoité et farouche. Et quand les difficultés débarquent au port, elles révèlent des personnalités aussi extraordinaires qu’insoupçonnées… "Bye-bye boss" est une véritable aventure collective, une utopie réalisée. Au-delà de l’aspect cocasse de son dénouement, c’est un patchwork de personnages et de parcours superbement plantés par la plume de Marc Lapierre, incisive et pure comme la glace des lacs canadiens. Une aventure sociale qui entraîne le lecteur au cœur de rapports humains où la solidarité et l’entraide valent bien plus que le pouvoir ou la gloire.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 15
• EAN13: 9782748370614
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Bye-bye boss

Marc Lapierre Bye-bye boss

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0116513.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Sophie, mille fois merci pour ton soutien indéfectible.

26 mai 2005

Dans l’Île-du-Prince-Édouard, aux confins d’une petite route sinueuse en terre battue appelée Rocky Point, opère une vieille bicoque de transformation de poissons. Elle ne paie pas de mine avec ses lambris de cèdre patinés par l’air salin et son toit de chaume. De l’avis unanime, elle a toujours fait partie du paysage. Sa situation géographique est idéale pour le commerce : elle est juste à l’entrée du port de Charlottetown et, qui plus est, elle donne directement sur la baie Hillsborough d’où arrivent les pêcheurs avec leurs prises quotidiennes. On y accepte le maquereau, le hareng, l’églefin et la morue – mais pas le tacaud, trop peu estimé –, lesquels sont abondants à l’année longue. Quand ils se font rares, heureusement juste quelquefois dans l’année, on y tolère, quoique de mauvais gré, les huîtres ou les moules, car la tâche est beaucoup plus salissante et les profits moindres. Les homards, crevettes, pétoncles et autres fruits de mer trouvent preneur dans de grandes usines robotisées avec lesquelles Hergé ne peut rivaliser. Sa clientèle est principalement constituée des nombreux restaurants, relais touristiques, auberges etbed and breakfastenvirons qui viennent s’approvisionner des chaque jour. Le reste, si tant qu’il y en ait, est vendu au rabais aux passants. La boutique, nommée « Poissonnerie Hergé », est la propriété d’un couple dans la soixantaine avancée, plus ou moins bien assorti car le propriétaire, Raymond-Georges, est acariâtre et autoritaire, alors que son épouse, Marie- Alice, est un ange de douceur et d’empathie. Georges, et

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non pas Hergé (RG) comme on surnommait son père dans le temps dans la plus complète ignorance du concepteur de Tintin, est un homme de petite taille qu’il compense par un comportement dictatorial qui se traduit par une sorte de complexe de Napoléon. Il est convaincu de détenir le monopole de la vérité et personne, surtout pas Marie-Alice qui le connaît trop bien, n’ose même envisager le contredire. Les employés le craignent bien plus qu’ils ne le vénèrent. Mais Georges n’y voit que ce qu’il veut bien y voir, c’est-à-dire du respect ! Tous deux ont hérité (contre une mise de fonds négligeable) de la PME de Raymond-Georges père au dénouement de la Seconde Guerre mondiale. Le patriarche était usé jusqu’à la corde et se désintéressait des affaires depuis longtemps. Il fut soulagé de passer les rênes à son fils et ne se souciait pas le moins du monde de comment les affaires évolueraient. Avec son pactole, il gagna la province voisine avec son épouse et ne donna plus jamais signe de vie. Georges prit donc, avec une main de fer inflexible, les commandes de la PME qui surfait depuis longtemps sur une rentrée stable de denrées brutes et un rendement financier somme toute confortable. Mais, paradoxalement, autant il en voulait plus, autant il était réticent à investir le moindre denier. Il envisageait dorénavant d’optimiser les opérations afin d’augmenter les profits en conservant les mêmes ressources. « Alice, je pense sérieusement que nos employés pourraient en faire plus. Ils se contentent d’accomplir leur petite routine sans plus. Qu’en penses-tu ? On vit confortablement, mais je ne dirais pas non à des revenus additionnels. — Ben voyons, ce sont des employés loyaux, dévoués et si peu exigeants. Ça fait des années qu’on augmente leur salaire tout juste assez pour couvrir l’inflation. En as-

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