Calixthe Beyala
140 pages
Français

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Calixthe Beyala , livre ebook

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Description

Charles Salé procède à l'autopsie des structures narratives de l'oeuvre et du sens qui découle de l'architecture formelle du roman. Il opte pour le décodage des aspects de l'écriture de Beyala qui est essentiellement dissidente et iconoclaste. Avec une indéniable rigueur scientifique, il dévoile le parti-pris contestataire de l'oeuvre sur les normes du roman classique.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2005
Nombre de lectures 130
EAN13 9782336252919
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Approches littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Peggy RAFFY, L’univers d’Axel Gauvin, 2005.
Aminta DUPUIS, L’Initiation de Faust et de Parzival. La quête du Graal. Une voie moderne de connaissance et d’amour, 2005.
Abdelhaq ANOUN, J.-M. Le Clézio. Révolutions ou l’appel intérieur des originels, 2005.
Sabine van WESEMAEL, Michel Houellebecq. Le plaisir du texte, 2005.
M. M’RAIHI, Ismaïl Kadaré ou l’inspiration prométhéenne, 2004.
Y. PENG, La Nation chez Alexandre Dumas, 2003.
Valéria VANGUELOV, MEMORABILIA, Récit des origines de l’œuvre de Michel Fardoulis-Lagrange, 2003.
Murielle Lucie CLEMENT, Houellebecq, sperme et sang, 2003.
Philippe NIOGRET, Figures de l’ironie dans A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, 2003.
Calixthe Beyala
Analyse Sémiotique de Tu t'appeleras Tanga

Charles Salé
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747597166
EAN : 9782747597166
Sommaire
Approches littéraires - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre Page de Copyright Dedicace PRÉFACE AVANT-PROPOS INTRODUCTION GÉNÉRALE PREMIÈRE PARTIE - ANALYSE DES STRUCTURES NARRATIVES
CHAPITRE I : LE SYSTÈME PÉRIGRAPHIQUE CHAPITRE II : LE RÉCIT ET SON ORGANISATION CHAPITRE III : LE SYSTÈME DES PERSONNAGES
DEUXIÈME PARTIE - DES TECHNIQUES D’ÉCRITURE AUX ENJEUX DU SENS
LE CONCEPT D’ÉCRITURE CHAPITRE I : FORMES ET MANIFESTATIONS DE L’ÉCRITURE DANS L’OEUVRE CHAPITRE II : DES CARACTÉRISTIQUES AUX FONCTIONS DE L’ÉCRITURE CHAPITRE III : SIGNIFICATION ET STRATÉGIE DU SENS
CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE Approches littéraires - à l’Harmattan
À mon père...
PRÉFACE
Si tant est que le roman soit « moins l’écriture d’une aventure que l’aventure d’une écriture » (Jean Ricardou in Problèmes du nouveau romain ), il n’en demeure pas moins vrai que l’analyse de l’aventure de l’écriture romanesque s’apparente à une véritable gageure. Autant il est aisé de décoder les péripéties de l’aventure narrée, autant il est difficile de décrypter l’armature cachée de l’écriture. Cette « morale de la forme » dont parle Roland Barthes dans Le degré zéro de l’écriture, constitue la véritable « substantifique moelle » de l’œuvre d’art.

C’est ce pari que relève avec brio Charles Salé dans Calixthe Beyala, analyse sémiotique de Tu t’appelleras Tanga. L’essayiste opte pour le décodage des aspects de l’écriture de Beyala qui est essentiellement dissidente et iconoclaste. Avec une indéniable rigueur scientifique et une grille de lecture éprouvée qui décèle l’organicité interne du texte, Charles Salé procède à l’autopsie des structures narratives de l’oeuvre et du sens qui découle de l’architecture formelle du roman.

Avec une incontestable maîtrise de la langue française et du méta-langage de la sémiologie textuelle, le critique littéraire dévoile le parti-pris contestataire de l’œuvre. Contestation des normes du roman classique dont l’apogée fut l’œuvre d’Honoré de Balzac mais qui avait déjà jailli avec La Princesse de Clèves.

D’emblée, à partir du paratexte, Beyala choisit le registre anti-balzacien. Au syntagme nominal habituel (« Le Pére Goriot », « Illusions perdues », « Splendeurs et misères des courtisanes ») que vont privilégier les grands romanciers négro-africains (« Une vie de bay », « Mission terminée », « L’aventure ambiguë », « L’Enfant noir », « Un piège sans fin », « Le devoir de violence », « Les soleils des indépendances », « Le fils d’Agatha Moudio » etc.), Beyala préfère le noyau phrastique avec, fait rarissime, l’emploi de la deuxième personne du singulier et du futur de l’indicatif.

Mongo Béti ne s’aventurera dans l’univers de ce noyau phrastique que sur le tard (« Trop de soleil tue l’amour » paru en 1999, alors que son premier roman — Ville cruelle - date de 1954) et dans la création romanesque camerounaise, les auteurs qui ont choisi ce mode paratextuel ne sont pas légion (Charly Gabriel Mbock avec Quand saigne le palmier, Benjamin Matip avec Afrique nous t’ignorons, No-kan avec Violent était le vent, Daniel Ewandé avec Vive le Président, Basseck Ba Khobio avec Les eaux qui débondent etc.). Qui plus est, Tu seras de jaspe et de corail de Were Were Liking et Tu t’appelleras Tanga figurent parmi les quelques romans négro-africains constitués du futur de l’indicatif et de la 2 ème personne du singulier. Et il n’est pas inutile de souligner qu’il s’agit de deux romancières à la fois talentueuses et scripturalement rebelles.

En plus du titre ancré dans le futur, le récit lui-même participe d’une logique langagière futuriste : l’intrigue n’est pas linéaire et chronologique, le récit abhorre le traditionnel passé-simple (derrière lequel se cache toujours un narrateur « démiurge, Dieu ou récitant » pour reprendre Roland Barthes). La troisième personne du singulier qui « fournit à ses consommateurs la sécurité d’un fabuleux crédible et pourtant sans cesse manifestée comme fausse » (Barthes) est peu usitée. Le temps du récit est souvent anhistorique. L’occurrence des analepses est inférieure à celle des prolepses, signe d’un récit tourné vers le futur et annonciateur des temps nouveaux qui valorisent l’enfant et la femme, deux segments sociaux humiliés et marginalisés sinon martyrisés. N’oublions pas que l’actant principal est une personne de sexe féminin qui a été violée par son propre père à douze ans et a été poussée à se prostituer, par sa mère, à dix-sept ans.

La contestation de l’écriture classique aboutit donc à la contestation du système social dominé par une phallocratie cynique et sado-masochiste. En définitive, Charles Salé dissèque le roman de Beyala avec tellement de justesse qu’il passe aisément de l’analyse de la forme à celle de la substance sémantique.

Certes, avant Beyala, il y a eu, dans le roman négro-africain, une écriture dissidente : Les soleils des indépendan ces d’Ahmadou Kourouna, Le cercle des tropiques d’Alioum Fantouré, Un fusil dans la main, Un poème dans la poche d’Emmanuel Dongala, Le Devoir de violence de Yambo Ouologuem, etc. Mais, avec Beyala, l’écriture féminine jusque là arrimée à la tradition pudique et classique (« La brise du jour » de Lydie Dooh Bunya, « Rencontres essentielles » de Thérèse Kuoh Moukouri , « Sous la cendre, le feu » d’Evelyne Mpoudi Ngollé etc.) réalise un saut qualitatif vers la libération à la fois syntaxique, lexicale, morphologique, sémantique et thématique (plus de mots impurs ou tabous, plus de pudeur, mais un pur jaillissement étincelant de phrases porteuses de thèmes libidineux et lubriques).

Le mérite de Charles Salé est d’avoir saisi la nouveauté de l’écriture de Beyala dans son foisonnement subversif et imaginatif. Son analyse est claire, précise, rigoureuse. On sent bien que Charles Salé appartient à la catégorie des lecteurs qui, par la gymnastique cérébrale, accèdent au plaisir du texte en se délectant de la beauté de celui-ci, véritable ambroisie que l’écrivain met à la disposition du narrataire averti. Et l’on ne saurait résister à la tentation de penser à Goethe dans sa lettre à J.F. Rochlitz le 13 juin 1819 que cite Hans Robert Hauss dans La jouissance esthétique : « il y a trois sortes de lecteurs : la première jouit sans juger ; la troisième juge sans jouir ; la moyenne juge en jouissant et jouit en jugeant. Cette dernière recrée à proprement parler l’œuvre d’art ».
Pr. Jacques FAME NDONGO Ministre de l’Enseignement Supérieur
AVANT-PROPOS
Ce livre est né d’un projet de recherche doctorale. Malgré sa première destination et le temps qui a coulé depuis la conception de ce projet de thèse (12 ans), le roman de Calixthe Beyala garde toute sa substance et sa fraîcheur : il reste d’actualité. C’est pourquoi, soucieux de saisir l’itinéraire pédagogique de la romancière camerounaise en particulier, et de la littérature féminine dans le cadre de l’évolution de la pensée moderne en général, nous avons estimé utile de le porter à un public large et divers.

En effet, il se révèle, à partir de l’examen des thèmes récurrents qui nourrissent le discours sur l’épanouissement social africain, que le rôle de la femme gagne davantage de l’espace.

Mais dans cette « échauffourée » littéraire, il n’est pas toujours aisé de déterminer la manière propre aux femmes de pe

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