Crowe
68 pages
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Crowe , livre ebook

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Description

Brusquement, votre soeur a prononcé cette phrase terrible: “Aujourd'hui, monsieur Constant, j'ai l'impression que ma tendre mère est morte pour la seconde fois, je ressens la même douleur, la même tristesse dans mon coeur de sel.” Puis elle a continué le cours comme si elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. J'ai l'impression que quelque chose la ronge de l'intérieur, car avant elle faisait des sourires timides. À présent je n'ai droit qu'à un regard fuyant et larmoyant. Bien sûr, je voulais vous faire part de mon inquiétude à son sujet, mais elle m'a fait promettre de ne rien vous dévoiler, que ce n'était rien et qu'elle ferait le nécessaire pour ne plus se trouver dans cet état devant moi. Subitement orphelines de mère et dans l'attente du retour de leur père qui navigue au loin, les soeurs Crowe doivent vivre ensemble, gérer le quotidien et composer avec leurs personnalités tranchées et contrastées. Et pour la sensible et fragile Tess, cette expérience ne se fera pas sans douleurs et mélancolie, souffrances et replis sur soi... Avec son atmosphère qui rappelle certaines grandes oeuvres de la littérature anglo-saxonne, Crowe met en scène, sous une forme proche du huis clos, une sororité mise à mal par ses propres dissensions... mais encore menacée par des dangers extérieurs et certains êtres violents... Et C. Potier de signer par la même occasion un récit tout en délicatesse et retenue sur l'entrée de quatre jeunes femmes dans l'âge des responsabilités et de la maturité...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2014
Nombre de lectures 21
EAN13 9782342017793
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Crowe
Cindy Potier Crowe
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118990.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
I
Les bourrasques violentes cassaient les branches les plus fragiles. Avec ses ondées passagères, la tempête fai-sait rage depuis bientôt deux jours et elle ne semblait guère faiblir, ce qui augmentait considérablement l’inquiétude générale des Crowe. La demeure familiale se trouvait sur une colline, une grande bâtisse de pierre ancienne où deux énormes statues d’anges trônaient devant l’entrée. Située entre la forêt Korgan et les champs de blé, complètement isolée, seul un chemin de terre pouvait mener la famille à la ville la plus proche. À la fenêtre du premier étage, une jeune femme obser-vait pensivement le parc, le regard larmoyant, en songeant au temps où sa mère était encore à ses côtés, ça s’était pas-sé si vite. Elle se souvenait de cette journée d’automne comme si c’était hier : ses sœurs et elle faisaient une lon-gue promenade avec leur mère, madame Crowe, une femme de caractère qui pouvait sembler à première vue hautaine et d’une grande sévérité, surtout avec les êtres qui lui étaient chers, mais cela n’était qu’une carapace qui dis-simulait en fait une grande tendresse. En rentrant, madame Crowe s’était plainte d’une im-mense fatigue ; Blanche lui suggéra alors d’aller se reposer avant le souper. Elle l’écouta, mais le lendemain sa fille aînée découvrit avec stupeur qu’elle avait de la fièvre. Elle partit donc en hâte chercher le médecin et son diagnostic fut sans appel : la mère avait une pneumonie, les plus jeu-nes sœurs ne savaient pas ce que cela signifiait. Madame Crowe et Blanche furent alors accablées par la tristesse, faisant tout pour ne pas pleurer devant les plus jeunes
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sœurs : elles savaient toutes les deux qu’elle ne pourrait survivre à cette affreuse maladie. Après une longue et terrible semaine d’agonie, lors de laquelle madame Crowe divagua à cause de la fièvre, elle interdit alors la porte de sa chambre à ses filles cadettes par peur que « ses petites poupées », comme elle les appelait, fussent contaminées par la maladie. Blanche seule pouvait entrer dans sa chambre pour lui apporter ses repas, elle exigeait toutefois que cette dernière mît un torchon blanc sur sa bouche ; elle le nouait derrière sa tête pour ne pas avaler de microbes et elle devait ensuite le brûler pour limi-ter le risque de contamination. Un matin où la fièvre avait baissé, la mère et la fille eurent une étrange conversation : — Blanche, mon enfant, entrez j’ai à vous parler de choses importantes. Elle s’installa près d’elle pour mieux l’entendre et lui prit la main ; même si elle faisait de grands efforts pour le cacher, Blanche savait qu’elle souffrait atrocement. — Vous savez tout comme moi que ma fin est proche, inutile de se cacher la vérité, je sens mes forces m’abandonner un peu plus chaque jour. Je te remercie, Blanche, pour ta dévotion envers ta pauvre mère. Comme tu le sais, ton père passe dix mois de l’année avec son équipage en mer. Je voudrais donc que tu me promettes, ma fille, qu’une fois dans l’au-delà, tu t’occuperas de tes sœurs comme moi je le faisais. Tu es la plus raisonnable de mes filles et l’aînée, je sais que tu sauras te montrer forte en ces temps qui s’annoncent difficiles pour la famille Crowe. Je sais déjà que tu as peur de ne pas parvenir à accomplir cette tâche mais n’oublie jamais, quoi qu’il arrive, que j’ai toute confiance en ton jugement. Catherine, malgré son impétuosité et ses grandes colè-res, cache une immense sensibilité ; tu sauras lui parler et la guider. Jane et son humour à toute épreuve, son im-mense gaieté qui déteint sur le reste de la famille Crowe et
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