De l autre côté de l amer
246 pages
Français

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De l'autre côté de l'amer , livre ebook

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Description

Contrairement aux études traditionnelles qui tendent à cerner le pied-noir dans le rapport incestueux qu'il entretient entre métropole et colonie et qui le réduisent au contexte caduque de la guerre d'Algérie, ce volume propose une analyse interdisciplinaire de l'identité pied-noir visant à en explorer la pluralité à travers ses représentations graphiques, littéraires et cinématiques, que celles-ci émanent ou non d'artistes pieds-noirs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2015
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336381350
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces Littéraires
Espaces Littéraires
Collection fondée par Maguy Albet


Dernières parutions

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Fatima AHNOUCH, Littérature francophone du Maghreb. Imaginaire et représentations socioculturelles , 2014.
Céline BRICAIRE, Une histoire thématique de la littérature russe du XX e siècle. Cent ans de décomposition , 2014.
Elisabeth SCHULZ, Identité séfarade et littérature francophone au XX e siècle , 2014.
Jelena NOVAKOVI Ć , Ivo Andrić. La littérature française au miroir d’une lecture serbe, 2014.
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André NOLAT, Les figures du destin dans les romans de Malraux , 2014.
Olivier-Pierre THEBAULT, Par-delà l’enfer et le ciel, Essais sur la pensée de Charles Baudelaire , 2014.
Titre
Jean Xavier Brager






DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’AMER


REPRÉSENTATIONS LITTÉRAIRES, VISUELLES ET CINÉMATOGRAPHIQUES DE L’IDENTITÉ PIED-NOIR
Copyright



























© L’H ARMATTAN , 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73146-9
Dédicace


À la mémoire de ma grand-mère, Virginie Péguin, qui a su m’enseigner que la nostalgie est le corollaire de l’espoir.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier ici chaleureusement mon directeur de thèse Dr. Jack Yeager de son enthousiasme indéfectible pour ce projet, depuis ses balbutiements en janvier 2007 jusqu’au marathon des derniers amendements. Je retiendrai son souci du détail, son écoute sans pareille, sa disponibilité, toujours, et toujours cet habile mélange qui lui est propre, celui de diriger avec conviction et précision tout en suggérant, par le détour d’une connaissance sans fond, des pistes de travail hors des sentiers battus et des rapprochements inattendus. La confiance dont il m’a fait preuve durant ces quatre années m’a permis de mener à bien cette recherche. Je lui sais particulièrement gré d’avoir perçu avant tant de finesse que cette étude se situait aux confins d’un parcours académique autant que personnel.
Ma gratitude va également aux quatre autres membres de mon comité, Dr. Kevin Bongiorni, Dr. Pius Ngandu Nkashama et Dr. John Protevi. Leurs commentaires pertinents et judicieux ont eu un énorme impact sur le produit final. Sans leur recul, leur curiosité intellectuelle et leur bienveillance à mon égard, mon travail n’aurait pu me satisfaire entièrement. Je leur témoigne donc ma reconnaissance et renouvelle, par ailleurs, mon admiration pour leur travail d’enseignants et de chercheurs.
Je remercie enfin tous les membres de ma famille proche, ma mère, ma sœur, ma tante et mon oncle d’avoir manifesté un intérêt renouvelé et authentique pour ce périple parfois douloureux. C’est en grandissant auprès d’eux, en faisant l’expérience de leur solitude et en analysant leur manière respective de se colleter à leur destin de Français d’Algérie qu’a sans doute germé mon goût pour l’entre-deux. C’est à eux que je dois l’hybridité de mon identité et, par conséquent, de mon écriture.
INTRODUCTION
À l’endroit des pieds-noirs, les représentations littéraires, iconographiques et cinématographiques postérieures à 1962 nous offrent le reflet d’un imaginaire collectif oscillant entre deux extrémités diamétralement opposées. D’une part, le pied-noir est perçu comme le bourreau responsable des maux que la métropole a subis en marge, ou en direct, du conflit qui a vu s’affronter durant plus de huit ans (du 1 er novembre 1954 au 19 mars 1962) les Français d’Algérie aux indépendantistes algériens. Ainsi, après s’être soi-disant enrichi sur des terres spoliées, après avoir bravé les droits de l’homme en faisant « suer le burnous », voilà que celui qui exploitait autrefois l’indigène est, à son tour, bouté hors de France par celui-là même à qui il refusait, avec tant de panache gallique, la nationalité française. En cela, le pied-noir nous est présenté comme l’aventurier sans vergogne de la Mitidja, méritant son sort ultérieur de colon déchu.
D’autre part, l’imagerie collective n’en finit pas de s’apitoyer sur le sort de ces Français d’outre-mer acculés à condenser en l’espace de quelques minutes et dans celui, confiné, d’une valise, le train modeste de leur existence, contraints de s’embarquer pour une terre que la plupart d’entre eux méconnaissent –en particulier, mais pas exclusivement, ceux qui, d’extraction étrangère, ont acquis la nationalité française– et dont ils craignent qu’elle ne leur offrira rien de semblable à la colonie, compte tenu des circonstances aussi précipitées que dramatiques. L’attente interminable d’indemnisations qui ne traversèrent parfois jamais la Méditerranée, l’accueil souvent glacial des métropolitains assorti des nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés ces expatriés dans leur propre pays font de cet épisode l’un des exodes les plus atroces depuis la seconde guerre mondiale et des pieds-noirs, les « rapatriés », une appellation qui, quoique relativement mal acceptée par les Français d’Algérie lui préférant celle, moins misérabiliste, de « repliés », met en exergue leur statut corollaire de victime. Nulle migration humaine ne déstabilisa autant la métropole, pas même lorsque les quelque deux cent mille Alsaciens-Lorrains choisirent de conserver la nationalité française après 1870, optant d’ailleurs souvent pour une réinstallation en Algérie.
Face à cette polarisation sinon manichéenne, du moins stéréotypée, il nous est apparu crucial d’apporter un éclairage nuancé en insistant sur l’hétérogénéité de la communauté pied-noir. Lorsque nous nous penchons sur les travaux en cours qui ont trait à son identité, nous sommes contraints de nous rendre à l’évidence suivante : l’amalgame est souvent de rigueur qui consiste à associer exclusivement le pied-noir à la guerre d’Algérie. Notre étude vise principalement à dépasser cette équation de base et à décliner la multiplicité des identités qui marquent ce peuple de l’exil. Pour ce faire, il nous a fallu nous inspirer des travaux incontournables de certains chercheurs. Sur le plan historique et culturel, Joëlle Hureau nous apparaît comme l’une des rares historiennes à attacher autant de poids aux événements historiques et politiques qu’aux traditions populaires. Son ouvrage détaillé La Mémoire des pieds-noirs nous a éclairé comme un phare dans la conduite de cette étude identitaire. Les travaux de Benjamin Stora, chantre de l’histoire du peuple pied-noir, nous ont permis de faire le lien entre passé et présent. Gourou devant l’éternel de la Guerre d’Algérie et des questions ayant trait à l’identité et l’exil, Stora éclaire notre compréhension de ce chapitre sanglant de l’histoire française par le biais de passerelles vers l’actualité et sa cohorte de polémiques, notamment celles autour de l’identité nationale, de l’immigration et de la politique d’intégration et d’assimilation. Ainsi, sa démarche rhizomatique permet le recul, sa connaissance des Etats-Unis, des parallèles pertinents auxquels nous sommes plus que redevables dans notre approche interdisciplinaire. En matière de littérature pied-noir, Lucienne Martini est sans doute celle qui nous a le

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