Du théâtre au cirque du monde
342 pages
Français

Du théâtre au cirque du monde , livre ebook

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342 pages
Français

Description

Se repérer dans la production artistique contemporaine demande de replacer les changements des formes de la représentation dans l'Histoire et les enjeux qu'elle nous a légués. Les œuvres en action ont pour effet une mobilisation du spectateur éprouvée dans l'œuvre d'art totale et sa version populaire, le cirque. Reconnaître que nous sommes passés Du Théâtre au Cirque du monde, c'est inévitablement questionner les conditions d'une échappée possible à cette captivité du spectateur dans les processus de l'action, pour encore se donner les moyens de choisir son camp !

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296511590
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ars esthétiques
Corine Pencenat
du théâtre au cirque du monde dramaturgie du hasard dans les arts en action une
DU THÉÂTRE AU CIRQUE DU MONDE
Une dramaturgie du hasard dans les arts en action
CollectionEsthétiques, dirigée par Jean-Louis Déotte Comité de lecture : Jacques Boulet, Alain Brossat (Culture & politique), Pierre Durieu, Véro-nique Fabbri, Daniel Payot, André Rouillé, Peter Szendy, Humbertus Von Hameluxen (Al.), Anne Gossot (Jp), Carsten Juhl (Scand.), Germain Rœsz (ARS), Georges Teyssot (USA), René Vinçon (It.), Suzanne Liandrat-Guigues Pour situer notre collection, nous pouvons reprendre les termes de Benjamin annonçant son projet de revue : Angelus Novus « En justifiant sa propre forme, la revue dont voici le projet voudrait faire en sorte qu’on ait confiance en son contenu. sa forme est née de la réflexion sur ce qui fait l’essence de la revue et elle peut, non pas rendre le programme inutile, mais éviter qu’il suscite une productivité illusoire. Les programmes ne valent que pour l’activité que quelques individus ou quelques personnes étroitement liées entre elles déploient en direction d’un but précis : une revue, qui expression vitale d’un certain esprit, est toujours bien plus imprévisible et plus inconsciente, mais aussi plus riche d’avenir et de développement que ne peut l’être toute manifestation de la volonté, une telle revue se méprendrait sur elle-même si elle voulait se reconnaître dans des principes, quels qu’ils soient. Par conséquent, pour autant que l’on puisse en attendre une réflexion – et, bien comprise, une telle attente est légitimement sans limites-, la réflexion que voici devra porter, moins sur ses pensées et ses opinions que sur les fondements et ses lois ; d’ailleurs, on ne doit plus attendre de l’être humain qu’il ait toujours conscience de ses ten-dances les plus intimes, mais bien qu’il ait conscience de sa destination. La véritable destination d’une revue est de témoigner de l’esprit de son époque. L’actualité de cet esprit importe plus à mes yeux, que son unité ou sa clarté elles-mêmes ; voilà ce qui la condamnerait – tel un quotidien – à l’inconsistance si ne prenait forme en elle une vie assez puissante pour sauver encore ce qui est problématique, pour la simple raison qu’elle l’admet. En effet, l’existence d’une revue dont l’actualité est dépourvue de toute prétention historique est justifiée… » Série «Ars», coordonnée par Germain Rœsz La collection Ars donne la parole aux créateurs. Du faire au dire, Ars implique les acteurs de la création (les fabricants ainsi que les observateurs de la fabrique) à for-muler - sur un terrain qui semble parfois étranger - leurs projets, leurs ambitions, leurs inquiétudes, leurs découvertes. Sur les modes analytiques, critiques, politiques, polémiques, esthétiques et dans les formes du journal, de l'essai, de l'entretien, du collage, il s'agit d'énoncer une parole du faire-créateur. Rendre manifeste, de la re-vendication à l'adhésion, ce qui tisse les contradictions et les débats de la création contemporaine. Une complémentarité nécessaire en quelque sorte de la collection « Esthétiques» Comité de lecture : Germain Rœsz (coordination), Janig Bégoc, Jean-François Ro-bic, Roger Somé
Corine Pencenat
DU THÉÂTRE AU CIRQUE DU MONDE
Une dramaturgie du hasard dans les arts en action
L’Harmattan
Ouvrages du même auteur Le Cirque du monde, une allégorie de la modernité, Belval, Circé, 2012 Le Cirque, un espace dramaturgique de la mobilité : Le Corps forain, Lola Montès ou l’anéantissement de la personnalité à trois pistes, Cahiers Recherche, Strasbourg, Université Marc Bloch, 2004 Corine Pencenat (dir.),Révérences : Stratégies du Retrait comme Geste artistique, Cahiers/Chroniques n°20, Strasbourg, UDS, 2011 Corine Pencenat (dir.),Au Milieu du Chemin … danse, scène, performance, Strasbourg, UDS, 2010 Corine Pencenat (dir.)De Strasbourg, Lettrisme et situationnisme, Hier et Aujourd’hui, Cahiers/Chroniques n°4, Strasbourg, Université Marc Bloch, 2005 Corine Pencenat (dir.),Le Circle, une scénographie des cinq sens, Strasbourg, École Supérieure des Arts Décoratifs, 2000
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00458-7 EAN : 9782336004587
RemerciementsÀ Louis Marin sans la générosité duquel cet infléchissement de la recherche n’eût pu être possible À Marion Sauvaire pour le soutien à la DAP qu’elle a toujours porté à mes travaux À Jean-Pierre Criqui, qui crut au premier texte en 1990, annonciateur de cette recherche, et le publia À Élie Konigson qui me mit sur la voie des enjeux liés à la mobilisation dans l’action À Yves Michaud pour le renouvellement de ses encouragements, qui sut m’enjoindre à la patience À Éric Michaud pour ses dialogues constructifs dans les débuts de ce travail À Yan Ciret pour les nombreux échanges stimulants sur le cirque À Alain Girault, qui permit la publication de l’essai sur Duchamp et Baquié, ainsi qu’à Christophe Martin qui m’en offrit l’opportunité À Emmanuel Guigon pour les prêts de sa documentation pointue À Jean-Marc Réol, pour l’accueil en résidence à la Villa Arson, offrant les conditions de sérénité nécessaires à l’écriture À Germain Roesz, complice à l’Université de Strasbourg avec qui je montais trois collections éditoriales dont certains numéros jalonnèrent ce travail À Didier Semin, pour ses remarques constructives dans l’avant-dernière étape de ce travail Aux artistes Richard Baquié, Eric Duyckaerts, Dan Graham, Gilles Mahé, Michel Verjux, Philippe Thomas, pour le partage d’une parole qui, au cours de nos échanges, me permit d’affûter les questions qui animent cet essai. Que certaines des personnes citées ici aient disparu chemin faisant n’amoindrit en rien la reconnaissance que je leur dois, ni la persistance des effets de leurs actes et de leur parole. À mes amis Ève Dubreuil Hélion de la Guéronnière, Katarina Frostenson, Felice Varini avec lesquels le dialogue s’est toujours maintenu dans le cours d’une existence parfois incertaine.
Cet ouvrage est dédicacé à mon époux Marc Proulx qui n’a jamais failli dans l’accompagnement de cette longue marche, et à mon fils Léo qui me vit bien souvent enfermée dans mon bureau.
AVANT-PROPOS Cet ouvrage est né d’une convergence de situations. Il y a eu 1 l’élaboration d’une thèse qui confrontait dans les œuvres de Fernand Léger, un type de peinture émergeant au cours des années quarante caractérisée par la séparation de la couleur passée en aplats colorés, et du dessin effectué à l’aide d’un cerne noir. L’hypothèse développée était que ce style était né d’une préoccupation du peintre pour la trans-position du mouvement en deux dimensions dont le cirque était l’objet le plus représentatif.Au cours de ces années, je poursuivais une activité de critique d’art. Il a bien fallu me rendre à l’évidence qu’elle retenait principale-ment des œuvres post-conceptuelles et minimalistes dont le principal point commun était d’être issues de la peinture, mais de se donner à voir dans les trois dimensions. Lorsque la sculpture retenait mon atten-2 tion, il s’agissait de sculptures animées . À l’issue de ces sept années, un bilan s’imposait sur l’intérêt que je portais à ce type d’œuvres, et sur les enjeux dont elles pouvaient 3 être porteuses. Le mouvement était soit dans l’œuvre même, soit la forme l’imposait au spectateur. Cette caractéristique du mouvement, sur laquelle je travaillais pour la thèse n’était plus transposée, mais à vivre dans le temps de la présentation. Le temps de la perception de ces installations était celui du présent, le lieu n’était pas ailleurs que là où l’œuvre se donnait à voir, l’espace mis en jeu était un espace de type architectural. L’installation est « L’établissement d’un ensemble singulier de relations spatiales entre l’objet et l’espace architectural, qui force le 4 spectateur à se voir comme faisant partie de la situation. » Dans cette définition apparaît le terme de « situation » qui définit au théâtre un espace autant physique que mental. « Physique » car la situation con-cerne l’acteur qui est sur le plateau. « Mental », car il s’agit pour l’acteur de savoir pour quelles raisons le personnage qu’il incarne est
1 La thèse, dirigée par Louis Marin, a été soutenue à l’EHESS en 1990 2  Je citerai quelques noms d’artistes de cette époque comme Felice Varini, Philippe Thomas, Michel Verjux, Richard Baquié, Présence Panchounette... 3  Thierry De Duve, « Performances ici et maintenant, l’art minimal, un plaidoyer pour un nouveau théâtre », inEssais datés, Paris, ed. La Différence, 1987, p.197 4 Thierry De Duve, art. cit., p.197
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