Énonciation et narration dans Le mineur détourné de Boubacar Sy

Marceline Teyabe-Dama

Description

Cet ouvrage analyse l'oeuvre de Boubacar Sy des points de vue pragmatique et narratif. L'analyse des divers éléments contribue à la facilitation de la compréhension de certains aspects du vécu africain, à l'instar de la relation enfant/enfant, ami/ami, le conflit entre la civilisation africaine et celle occidentale, pour aboutir à un meilleur choix éducationnel des jeunes.


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Sujets

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2016
• Nombre de lectures: 45
• EAN13: 9782140019852
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Marceline T EYABE D AMA

ÉNONCIATION ET NARRATION DANSLE MINEUR DÉTOURNÉ DE BOUBACAR SY

PréFace de Barnabé Mbaa Ze

Énonciation et narration dansLe mineur détourné de Boubacar Sy

Marceline T EYABE -D AMA

Énonciation et narration dansLe mineur détourné de Boubacar Sy Préface de Barnabé Mbala Ze

© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-05027-0 EAN : 9782343050270

À mes chers enfants Edwin, Daniela Joyce, Manuel et Élisée Salomon.

Qu’ils trouvent ici un encouragement à emprunter le chemin de la recherche.

PRÉFACE La littérature de jeunesse est un genre qui, chaque jour, conquiert et renforce son autonomie. Elle naît au cœur d’un paradoxe apparent : les adultes écrivent pour les jeunes tout en s’efforçant de choisir des centres d’intérêt susceptibles d’accrocher le public-cible. On voit bien émerger en toile de fond la vocation éducative des générations adultes chargées de montrer la bonne trajectoire à une jeunesse le plus souvent désemparée et ballottée au gré des influences et des idéologies. À l’heure où la dépravation des mœurs est de plus en plus visible, criarde à la limite, et où les éducateurs et les parents ont presque démissionné de leur rôle principal d’éducateurs et de pédagogues, l’ouvrage de Marceline Teyabé-Dama arrive à point nommé pour décrypter les problèmes que rencontrent les différentes couches sociales, en particulier les jeunes qui sont le plus souvent tiraillés entre les valeurs fondamentales de la tradition et les apports hétéroclites du monde dit moderne ou postmoderne. C’est le récit du Sénégalais Boubacar Sy,Le Mineur détourné, qui fournit à l’analyste des exemples vivants qui servent à étayer ses aperceptions de spécialiste des sciences du langage et des textes. Ce décryptage se fait à partir de la pragmatique, de la sémiotique et de la narratologie. Le but recherché n’étant ni l’étalage ni l’avalanche d’une métalangue qui éblouit beaucoup plus qu’elle n’éclaire. Cet éclectisme méthodologique vise tout simplement à rendre compte de la complexité des questions doctrinaires et méthodologiques d’une part, et de fonctionnalité des concepts opératoires qui fécondent l’intelligibilité du récit étudié d’autre part.

Les auteurs convoqués, à l’instar d’Émile Benveniste, Catherine Kerbrat-Orecchioni, François Armengaud, Dominique Maingueneau, Algirdas Julien Greimas sont des théoriciens qui font autorité et fournissent des éléments tout à fait pertinents aux discours d’escorte ou aux métadiscours. Ils lui ont permis de mieux asseoir son cadre théorique et de procéder à une analyse rigoureuse et à fleur de texte, toutes options qui rendent cet essai crédible et

digne d’être salué à sa juste valeur comme une marque de maturité scientifique et de pertinence heuristique. L’application de ces courants méthodologiques à une œuvre non pas de l’Hexagone ou de l’Occident, mais bien du Sud, atteste, s’il en est encore besoin, de l’universalité du discours épistémique et met en évidence quelques problèmes que rencontrent les jeunes, peu importe leur origine.

De la première page de couverture à la quatrième, en passant par toutes les indications paratextuelles liées à l’auteur, à l’éditeur et à la réception critique, elle aboutit à une mise à plat dialectique du procès de signifiance centré sur le triptyque : production, texte, réception. Aucun pan de lecture ni d’interprétation n’est négligé. L’exploration iconologique que propose l’analyste démontre à suffisance que le recours à l’intermédiarité et à l’intersémioticité participe de la recherche d’une plus-value interprétative et cognitive de l’œuvre étudiée.

Les résultats auxquels Marceline Teyabé-Dama est parvenue sont probants. Elle met en lumière les éventuelles causes de l’égarement juvénile et les solutions préconisées par l’auteur : le recours à la religion, l’importance de certaines valeurs issues de l’axiologie traditionnelle et l’intégration positive des valeurs d’ailleurs. L’actant social qu’est la famille est ainsi appelé à assumer son rôle d’adjuvant. L’analyse des dialogues des personnages révèle la vision du monde de l’auteur qui jette un pont solide entre narrativité et argumentativité. On n’écrit pas pour rien, on écrit pour communiquer une morale, une expérience, une émotion, à travers la plurivocité et la polyphonie, etc. Ainsi les êtres de papier amplifient et diversifient les points de vue relatifs aux topiques abordées, comme le dit si bien Escarpit (2008, 245) :En proposant au lecteur des solutions aux problèmes qu’il affronte ou qu’il peut avoir à affronter, à travers des anti-héros, il (l’auteur) veut l’aider à résoudre ces conflits psychologiques, affectifs, familiaux, sociaux et idéologiques. Il se veut un moyen d’intégration de la jeunesse dans la société. À partir de cette étude, le rapport narrateur/personnages, d’une part, et personnage/personnage, d’autre part révèle celui entre l’auteur et les lecteurs potentiels, puisque l’auteur pose des problèmes que

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rencontre sa cible, au travers de son récit, et lui propose des solutions. Fort de ce qui précède, le travail de l’auteur est d’une contribution somme toute appréciable qui s’enrichit au demeurant d’une touche féminine faite d’élégance et de sensibilité, de doigté et de tact, tous ressorts indispensables pour atteindre les sommets de la jouissance littéraire ! Barnabé MBALA ZE Professeur

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