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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 juin 2009 |
Nombre de lectures | 211 |
EAN13 | 9782296233256 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 18 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
É POPÉE DU F OÛTA- D JALON
LA CHUTE DU G ÂBOU
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-09498-7
EAN : 9782296094987
Fabrication numérique : Socprest, 2012
A MADOU O URY DIALLO
É POPÉE DU F OÛTA- D JALON
LA CHUTE DU G ÂBOU
Version peule de Farba Ibrâhîma Ndiâla
Collection Oralités
Sous la direction de Auguste Mbondé
Oralités
Collection dirigée par Auguste Léopold Mbondé Mouangué
La collection « Oralités » accueille tout projet de livre dont le thème se construit autour de l’oralité et des écritures qui s’en imprègnent. Elle s’inscrit régulièrement dans l’espace négro-africain, sans cependant exclure les productions d’autres aires culturelles. Elle a pour vocation de mettre en valeur la richesse, l’actualité et la vitalité d’une oralité plurielle, en perpétuelle mutation.
Déjà paru
Lilyan KESTELOOT, Dieux d’eau du Sahel. Voyage à travers les mythes de Seth à Tyamaba , 2007.
REMERCIEMENTS
Aux professeurs Amade Faye sous la direction de qui je travaille, Amadou Ly, Lilyan Kesteloot, Mamadou Ndiaye, Ibrahima Wane, qui m’ont aimablement lu, faitdes suggestions etremarques très pertinentes.
Référence de la photo de couverture :
Portrait d’Almâmy Oumar (10 è souverain du Foûta-Djalon) -dessin fait de Hadamar d’après Lambert dans La femme, la vache, la foi de Alfâ Ibrâhîm Sow, Paris, Julliard, 1966, p. 208 bis.
À ma sœur Manama Djélo Diallo,
À la mémoire de Tierno Samba Mombéyâ.
P RÉSENTATION
Cette très belle version de l’épopée peule du Fouta Djalon est l’œuvre d’un étudiant guinéen qui l’a proposée comme maîtrise de lettres, sous la direction du professeur Amade Faye, à l’Université de Dakar (2007).
À l’instar des études de M. Siré Ndongo, M. Abel Sy et A. Lamine Ngaïdé, nous avons jugé ces maîtrises dignes d’être publiées comme exemples du degré d’intérêt auquel certains jeunes chercheurs motivés savent porter leur recherche… et son résultat.
Est-ce un hasard si ces trois étudiants étaient peuls ? Tout comme l’auteur du présent document.
Voici la première publication en peul/français du royaume de Gabou royaume mandingue affronté au royaume du Fouta. Il en existait d’autres versions, anciennes, en mandinka/anglais éditées par le professeur Gordon Innes (London University, SOAS, 1976) et des versions non publiées recueillies par Bakari Sidibe (Centre de recherches de Banjul, 1980) et Mamadou Tangara (Université de Limoges, 2007).
Les événements furent si tragiques qu’on en conserve la date : 1867. on en connaissait l’existence certes, par des historiens la plupart africains : Lancine Kaba, S. M. Cissoko, Tierno Diallo, D. T. Niane, Mamadou Mane et B. Sidibe sont les principaux explorateurs des conflits de ces deux royaumes et leurs travaux sont indispensables pour avoir un coup d’œil objectif (?) et exhaustif sur les causes, moyens, et protagonistes de cette guerre ultime qui provoqua la chute du royaume mandingue avec la prise de Kansala, sa capitale.
Mais voici la première épopée qui en offre la « vision peule », et même si les principaux actes demeurent identiques, leur interprétation est bien différente ! Mais peu importe si le récit est splendide, l’épopée est la poésie de l’histoire.
Encore un mot pour le lecteur : le royaume de Gabou (15 e -19 e siècle) comprenait le sud-est du Sénégal, l’Est de la Guinée Bissao et le nord de la Guinée Conakry. Outre l’agriculture, il vivait de la mer et du commerce.
Le Fouta Djalon commence aux reliefs montagneux du sud Sénégal et comprend presqu’un tiers de la Guinée. Pour décrire cette région magnifique nous vous conseillons la lecture du roman de Tierno Monembo : le roi de Kahel (Seuil, 2008, prix Renaudot), qui conte sa découverte par le vicomte de Sanderval ; le dit Sanderval qui est aussi une des sources de Amadou Oury Diallo.
Le Fouta était divisé en plusieurs seigneuries musulmanes dirigées par un Almamy. Des féodaux en somme et dont l’hégémonie allait alternativement à deux familles, qui s’unirent pour abattre le royaume de Gabou, voisin turbulent et païen de surcroît.
La vision peule et musulmane transforme cette épopée dynastique en épopée religieuse, et donc ici en djihad sous l’égide d’Allah et de son prophète. Cela n’enlève rien à la virulence du texte et des sentiments. Heureusement.
L ILYAN K ESTELOOT
IFAN
Université de Dakar
Système phonétique pulaar
Situation géographique de la Guinée
Le Fouta Djalon et le Gabou au Nord-Est
Oganisation territoriale du royaume du Foûta-Djalon
D’après Gilbert Vieillard, « Notes sur les Peuls du Foûta-DDjalon », Bulletin de l’institut Français d’Afrique Noire, n°1-2, Janvier, Avril 1940, tome2, Paris, Larose, pp. 87-210, cartes 1 et 3
I - PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE
Région montagneuse au relief accidenté, au climat tropical doux tempéré par l’altitude, aux savanes herbeuses et arbustives, aux vastes plaines, aux profondes vallées fertiles, aux plateaux herbus et latéritiques, aux eaux vives, aux paysages pittoresques…, le Foûta-Djalon est une curiosité de la nature tant par son étrange harmonie que par la douce variété de ses paysages.
Situé entre le 10°10 et le 10°30 de latitude nord et le 11°30 et le 13°30 de longitude ouest, le Foûta-Djalon, une des quatre régions naturelles de la Guinée-Conakry, peuplée presque exclusivement de Peuls, couvre une superficie de 81.952 km 2 . Mais le Foûta-Djalon d’autrefois était plus vaste, allant « du palmier à huile de Kakandi (Boké) jusqu’au fromager de Sareya (Kouroussa) {1} » ; autrement dit, des rivages atlantiques aux confins de la République du Mali.
1-1. LA STRUCTURE
Le Foûta-Djalon est un territoire que A. Bernard décrit comme « un fragment soulevé de la pénéplaine {2} précambrienne, recouverte d’un manteau de grès siliceux horizontaux, accidentés par des roches éruptives, diabases et gabbros à l’Ouest, granites au centre et à l’Est. Les grès ne forment pas un plateau continu, ils sont fractionnés en de multiples blocs isolés, limités sur leurs bords extérieurs par des falaises abruptes et séparés les uns des autres par des gorges profondes ; c’est une juxtaposition de cases de damier {3} ».
Ayant remarqué la ressemblance de la structure et du relief du Foûta-Djalon avec certaines parties du monde, J. R. Molard fait une description d’une étonnante précision dans laquelle apparaît l’étrange évolution géologique de l’écorce terrestre qui a modelé le Foûta-Djalon en l’apparentant à des pays aussi lointains que la Scandinavie et le Canada. Le Foûta-Djalon, selon J. R. Molard, « n’est qu’une partie, la plus originale sans doute, de la bande relevée qui borde la table d’Afrique occidentale sur 1.000 km, de la Guinée Bissau jusqu’au sud-est en Côte d’ivoire. Étrange singularité que cette ligne de reliefs extrêmement jeunes d’une immense plate-forme dont la monotonie est infinie ! Le socle du massif fut plissé, puis complètement raboté par l’érosion dès l’aube des temps géologiques. Déjà au début de l’ère primaire les sédiments tapissaient la pénéplaine ! Dès lors tous les efforts de plissements ultérieurs devaient échouer devant la rigidité de ce môle inébranlable. Aussi l’a-t-on justement comparé aux « boucliers » de Scandinavie et du Canada {4} ».
1-2. LE RELIEF
1-2.1. LES PLATEAUX
Disposés en paliers, séparés par des abrupts ou falaises impressionnantes, les plateaux, appelés « boowé », sont assez nombreux au Foûta-Djalon. Les plus élevés se trouvent dans le Foûta central entre la région de Mamou et la Préfecture de Mali.
Ils se repartissent en trois groupes :
Le plateau oriental : couvre Koyin, Bouriya, Fougoumbâ et Timbo ; son altitude moyenne est de 750 mètres. Voici comment Olivier De Sanderval décrit Fo