Esprits voyageurs
234 pages
Français

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Esprits voyageurs , livre ebook

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Description

Ecoliers, collègiens, lycéens, étudiants, on nous a présenté autrefois une foule d'auteurs "au programme". Bien des années plus tard, à l'épreuve de la vie adulte, nos esprits de lecteurs se sont aiguisés jusqu'à devenir capables de mimer intérieurement des univers imaginaires entiers. Alors, comme surgi d'un répertoire ancien, chacun de ces créateurs s'est révélé à nos consciences en nous parlant du monde, simplement, à sa façon unique et passionnante, tel qu'il brille désormais pour chacun de nous, en vrai Voyageur de l'esprit.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296472549
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ESPRITS VOYAGEURS
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions
Ricardo Romera ROZAS, Jorge Luis Borges et la littérature française, 2011.
Deborah M. HESS, Palimpsestes dans la poésie. Roubaud, du Bouchet, etc., 2011.
Alexandre Ivanovitch KOUPRINE (Traduit du russe, introduit et annoté par Françoise Wintersdorff-Faivre), Récits de vie dans la Russie tsariste, 2011.
Pascal GABELLONE, La blessure du réel , 2011.
Jacques Pezeu-Massabuau, Jules verne et ses héros, 2011.
Samuel ROVINSKI, Cérémonie de caste (traduit de l’espagnol par Roland Faye), 2011.
Mirta YANEZ, Blessure ouverte , 2011.
Jean-Michel LOU, Le Japon d’Amélie Nothomb , 2011.
Serge BOURJEA, Paul Valéry, la Grèce, l’Europe , 2011.
Masha ITZHAKI, Aharon Appelfeld. Le réel et l’imaginaire , 2011.
Frantz-Antoine LECONTE (sous la dir.), Jacques Roumain et Haïti, la mission du poète dans la cité , 2011.
Juan Manuel MARCOS, L’hiver de Gunter, 2011
Alexandre EYRIES, Passage du traduire, Henri Meschonnic et la Bible , 2011.
Charles WEINSTEIN, Pouchkine. Choix de poésies , 2011.
Manuel GARRIDO PALACIOS, Le Faiseur de pluie. Roman , 2011.
Lucile DESBLACHE, La plume des bêtes. Les animaux dans le roman , 2011.
Elizabeth LEGROS CHAPUIS, Le Mexique, un cas de fascination littéraire au pays des chiens morts , 2011.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 2 : Écrits 1969-1980 , 2011.
Najib REDOUANE, Yvette BENAYOUN-SZMIDT (dir) ; L’œuvre romanesque de Gérard Etienne. E(cri)ts d’un révolutionnaire , 2011.
Jean-Marie Parent


ESPRITS VOYAGEURS
Au fil de nos réminiscences de lecteurs
De Blaise Cendrars à Edouard Glissant
Du même auteur

Passions à l’Œuvre, Editions Praelego, 2010


Blog littéraire de l’auteur : LegoBaladin
( jmparent6.blogspot.com )


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55559-4
EAN : 9782296555594

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Au lecteur mimétique
La langue est la peinture de nos idées

Rivarol
LE LECTEUR ET SON DOUBLE UNE MUE FECONDE
Toute lecture est un voyage qui nous tend ses mots sur un chemin. Ecolier, collégien, lycéen, étudiant, nous avons été présentés autrefois à une foule d’auteurs « au programme ». Poètes, romanciers, philosophes, gens de théâtre se sont pressés à la revue, en multitude anonyme, avec la raideur et l’absence d’une armée de soldats de plomb prêts à des batailles sans âme. Il est même arrivé que leur sidération nous gagne, nous aussi. Le désir de co-naître s’est brusquement évanoui, et avec lui la clé des songes. La littérature est restée lettre morte. Chercher à comprendre et à aimer est un luxe que permet peu l’urgence d’exister conforme et productif à tout prix. La vie est passée par là.
Ce n’est que longtemps après, comme au détour d’un sentier de montagne noyé dans une brume tenace, que le « voile de Maya » s’est enfin déchiré, découvrant à nos yeux encore vierges des paysages neufs, inconnus, des récits d’initiation sculptés au stylet de la pensée et de ses myriades de nuances colorées. La foule des auteurs autrefois entrevus est soudain réapparue à notre regard converti. Nos esprits s’étaient aiguisés entre-temps à l’épreuve de la vie. Nous étions devenus capables de mimer intérieurement des univers imaginaires entiers.
Alors, comme surgi d’un répertoire ancien, chacun de ces créateurs s’est mis à nous parler du monde, simplement, à sa façon, unique et passionnante. Chacun s’est révélé à nous, telle une étoile pétillant au cœur des constellations de la pensée. Là où il brille clairement pour nous, désormais, en vrai Voyageur de l’esprit.
Durablement fasciné par la vision de ce ciel étoilé, le lecteur surpris peut parfois sentir se lever en lui des aspirations intimes pour ces délicieux dédales que déploient de concert les échos multiples de la langue alliés aux mystères de récits infiniment chatoyants. Parcours féconds que ceux menés dans les arcanes de ce temps-ci et de ce silence-là… La posture suspensive familière au lecteur, porteuse d’explorations littéraires renouvelées, vaut bien tous les lingots d’or-refuge modélisés par nos économies hystériques. Et bientôt peut advenir l’heureux moment, pour ce lecteur comblé, de déposer sa mue toute fraîche aux pieds d’un auteur neuf. Joie muette, puissante, des passages secrets.
Tout écrivain vit une double aventure : celle du récit qu’il narre et de la langue qui porte ce récit. Il ouvre ainsi au lecteur de vrais chemins de liberté où laisser souffler l’esprit qui l’anime. Il sait, enfin, générer ces petites musiques du silence qui résonneront en nous comme autant d’éclats de voix singuliers.
Analogie des formes : la pensée naît et prend son essor dans l’espace du pas, de la foulée. Intervalle, lien, elle est éclat d’une lame, métaphore frayant des chemins. Elle est cette flèche à la fois fugace et franche décochée du lieu mystérieux d’une inspiration. Par la pensée partagée, nous appartenons au monde.
Il arrive que le lecteur longe, entre sable et mer, une plage écumeuse semblable à la pliure délicate du livre qui s’ouvre. Il se sent là au bord d’un parcours qui l’aspire vers une ligne d’horizon cachée. Suivant les traces assurées de l’écrivain, le lecteur se fait à son tour pionnier d’espaces neufs.
On écrit comme on respire, comme on marche, comme on arpente. Dans le déroulement de traits fugitifs, dans l’arabesque déliée du mouvement de la plume. Et s’il peut arriver à l’auteur que le phénix de son inspiration manque un temps des ailes de la liberté, le marcheur, lui, continue d’éprouver la joie secrète de sentir flotter dans l’air de fines lumières gorgées de vérités légères. Le livre ouvre un chemin multiple et disponible à des milliers de relations intimes simultanées. Rencontre des esprits, aventure insolite infiniment déployée.
Présence aux interférences du monde. Silence, recueillement. Echappée belle au-devant d’une éternité physique et volatile. Pourrait-on, sans littérature, faire pièce à l’invasion des stéréotypes de la pensée unique, et continuer à penser le monde séparément du besoin qu’on en a ?… Toute démarche de lecture/écriture a droit de cité dans un panthéon littéraire sans frontières : dès lors qu’elle se fait l’écho d’une voix singulière, elle incarne la joie simple de se sentir exister dans le labyrinthe immobile de l’intériorité.
DANS LES FAILLES DE L’ENTRE-MONDE
La Nature est un Temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles
Baudelaire
Que renvoyer à Stéphane Mallarmé se désolant d’avoir lu tous les livres ?… sinon sa propre réponse, contenue dans le vers qui suit : « Je sens que des oiseaux sont ivres parmi l’écume inconnue et les cieux !… » L’homme contemporain demeure muet face à la finitude, comblée en apparence, de ses mondes connus. A l’ouest comme ailleurs, rien de nouveau. Cela signifie-t-il pour autant qu’il nous faille accepter, à l’aune de cet épuisement programmé, une issue simultanée à nos périples imaginaires ?… Ce serait d’abord imposer une limite bien étriquée à notre rapport au monde. Ce serait encore faire fi des forces imaginatives qui nous habitent, en contrepoids vital aux impératifs souvent contraignants de la connaissance. Albert Einstein le clamait haut et fort : « L’imagination est plus importante que le savoir. » Ce serait enfin frapper d’une ignorance coupable nos « espaces du dedans », ces épaisseurs vivantes de ressenti et d’émotions, mises à jour par notre capacité à inventer d’autres chemins.
Notre pouvoir existe bel et bien d’aborder aux rives de « cet autre en soi » ; il s’agit ni plus ni moins, pour ce faire, que de dresser les éléments volatiles d’une cartographie personnelle. En exerçant notre regard sur le monde, il peut nous être donné d’étendre notre champ de con

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