Histoire du polar jeunesse
253 pages
Français

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Histoire du polar jeunesse , livre ebook

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Description

Enfin une histoire du roman policier pour la jeunesse, rendant compte avec précision de l'évolution, de la grande richesse et de la variété d'un genre finalement admis dans sa diversité et sa légitimité ! Non seulement le polar existe, mais il manifeste aujourd'hui une belle vitalité, tant par sa présence dans des collections "noires" et spécifiques que dans les collections généralistes où figure souvent l'étiquette policière.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 229
EAN13 9782296800809
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HISTOIRE DU POLAR JEUNESSE
Romans et bandes dessinées
Raymond Perrin
HISTOIRE DU POLAR JEUNESSE
Romans et bandes dessinées
L’Harmattan
Essais publiés :
Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans (1901-2000) à travers les romans, les contes, les albums et les publications pour la jeunesse, L’Harmattan, 2001, dernière édition revue en novembre 2006.
Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle. Esquisse d’un état des lieux, Enjeux et perspectives, L’Harmattan, 2007, dernière édition revue en 2008.
Fictions et journaux pour la jeunesse au XX e siècle,
Rimbaud Un pierrot dans l’embêtement blanc Lecture de La lettre de Gênes de 1878, L’Harmattan, 2009.
Participations à des ouvrages collectifs :
Dictionnaire encyclopédique des littératures de l’imaginaire (Direction, Jacques Goimard, Stéphane Manfredo et Nathalie Labrousse), Éditions de L’Atalante (à paraître).
Dictionnaire du roman populaire francophone (2007) (Direction, Daniel Compère), nouveau monde éditions.
Dictionnaire encyclopédique. Livre et littérature de jeunesse en France (Direction Isabelle Nières-Chevrel et Jean Perrot), Cercle de la Librairie (à paraître).
Pour Monique ,
Renaud et Catherine ,
Brice, Nathalie et Angèl e
Maquette et illustration de couverture : Renaud PERRIN
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54156-6
EAN : 9782296541566
Un premier aperçu rapide
Le fait que la physionomie du roman policier pour la jeunesse a bien changé depuis deux ou trois décennies est une raison de plus pour fouiller son passé puisque son Histoire, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas été écrite et il est temps de rendre compte de son évolution, de ses transformations et de sa diversité.
Comment l’Histoire du genre, dans le domaine juvénile, est-elle passée du stade où elle était méconnue, niée, masquée, voire méprisée, rangée sur le rayon commode et flou des « aventures » plus ou moins « mystérieuses », à sa reconnaissance presque unanime, au point que certaines de ses œuvres sont adoptées par l’Éducation Nationale, c’est ce qu’il convient de montrer.
Le panorama proposé est davantage chronologique que thématique. Il s’appuie le plus souvent sur l’évolution des séries et des collections, soit spécifiques, soit générales, tout en mettant en évidence quelques œuvres individuelles majeures. Pour mieux saisir au plus tôt cette évolution, cette introduction propose un rapide aperçu des étapes essentielles du polar jeunesse, de ses origines plutôt floues et modestes à l’explosion actuelle du genre, élargi à tous les âges et contaminé par d’autres genres comme le fantastique et la science-fiction, le roman historique, en plus du roman noir, du récit d’espionnage et du thriller.
Avant les années 80, difficile d’admettre que le genre policier juvénile n’est pas un pur fantasme mais une réalité, alors qu’on n’y voit que des récits édulcorés, limités au roman énigmatique et à la figure stéréotypée du détective.
Si l’image du détective est partout, dans la bande dessinée comme dans le roman, elle n’a pas toujours la même notoriété. Alors que John Strobbins Détective cambrioleur de José Moselli et Nat Pinkerton « détective le plus illustre de nos jours », suscitent plus que la méfiance des éducateurs, Sir Jerry détective , de Mad. H. Giraud rassure les familles. Les détectives des fictions romanesques sont légions, depuis Les Trois jeunes détectives , série attribuée à Alfred Hitchcock, jusqu’à Edgar Flanders, détective de l’étrange , de Noël Simsolo ou Hori , scribe et détective de Béatrice Égémar. Dans la bande dessinée, Bibi Fricotin détective , bien antérieur (de plusieurs décennies) aux Pieds Nickelés détectives privés, Le Petit Détective d’Arnould Galopin, Oscar-Bill le roi des détectives d’Erik, sont sans doute moins bien tolérés par les adultes que Mickey Détective de Walt Disney, Jo Kriss, prince des détectives d’Arsène Brivot, Pat’Apouf détective de Gervy ou l’ours Babou détective de Calvo… La plupart néanmoins défendent souvent la veuve et l’orphelin et en remontrent souvent à la police qu’ils ne craignent pas de ridiculiser parfois.
Pour que soit vraiment écornée l’image mythique du détective privé, il faut peut-être attendre 1996 et le récit de Jean-Philippe Arrou-Vignod, Agence Pertinax., quand l’adolescent Matt déclare : « Un détective privé, on l’imagine costaud, le menton taillé à la serpe, avec un imper et un chapeau tout cabossé . » Or, M. Pertinax, en plus d’être « un peu chauve », d’avoir « des sourcils épais comme des moustaches » et « un nœud papillon de travers », lui enlève ses illusions en déclarant : « Les crimes parfaits, les jolies filles, les poisons rares, tout ça n’existe que dans les livres. Notre clientèle ordinaire compte essentiellement des maris jaloux, des patrons souçonneux et des mémés paranoïaques qui croient qu’on en veut à leur chien ou à leur canari. »
Parler de roman policier pour la jeunesse, serait-ce proférer une incongruité monumentale ? Le monde supposé plein de bruit et de fureur violente que dévoile son intrigue ne doit-il pas être réservé aux adultes qui ont d’ailleurs peiné longtemps pour réussir à sortir le polar de son ghetto ? Comment pouvait-on oser pervertir des âmes innocentes en les plongeant dans un univers brutal où l’on bafouait les règles de la morale et dans des textes dont la teneur littéraire était loin d’être garantie ? C’est une des raisons pour lesquelles le roman policier, longtemps absent ou rare dans l’édition jeunesse, a connu un long intermède puisque ce « mauvais genre » était tout simplement accusé de publier des écrits qui n’étaient que des « semences de crimes ». Le fait que ce type de récit était souvent issu du roman populaire aggravait encore les préjugés, renforcés par le fait que les écrits policiers paraissaient dans des fascicules ou des illustrés imprimés sur du mauvais papier. C’était le cas, par exemple, des publications du groupe Offenstadt qui mettaient en évidence, toutes les semaines, dans le journal L’Epatant , les frasques des Pieds Nickelés de Louis Forton, bien avant celles de Bibi Fricotin. Comme l’écrit François Caradec dans son Histoire de la littérature enfantine en France, chez Albin Michel, en 1977 : « Traqués par les familles, les éducateurs et les pions, Les Pieds Nickelés avaient la saveur du fruit défendu » .
Même si Félix Juven puis Delagrave et Pierre Lafitte éditent pour la jeunesse au début du XX e siècle un roman de chacun des auteurs devenus aujourd’hui « classiques », Conan Doyle, Maurice Leblanc ou Gaston Leroux, leurs héros respectifs, Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Rouletabille , devront connaître un purgatoire plus ou moins long et des « glissements culturels » tardifs, avant d’accéder aux collections juvéniles, ce qui provoque un évident décalage dans une Histoire du polar jeunesse ainsi différée. Curieusement, en France où l’on est retard par rapport aux pays anglo-saxons sur les publications du genre, c’est d’abord à travers la parodie animalière et le pastiche que la jeunesse accède à la littérature policière, en 1908, grâce à Un Sherlock Holmes à quatre pattes de Gabriel Galland, illustré par Raymond de la Nézière et en 1911, dans l’illustré Mon Journal , grâce au récit de J. Jacquin et A. Fabre, Le Chien de Serloc Kolmès.
Rares sont les récits policiers parus avant la Deuxième Guerre mondiale et des censeurs, tels l’abbé Louis Bethléem ou Alphonse de Parvilliez, surveillent attentivement tout ce qui peut, selon eux, porter atteinte aux âmes enfantines.
Après la venue d’Allemagne en France, en 1931, d’ Émile et les détectives d’Erich Kästner, l’année 1935 semble une date-clé puisque paraissent, à la fois, le récit de Pierre Véry, Les Disparus de Saint-Agil , premier épisode de la série de Mad. H. Giraud, Sir Jerry détective , un détective adulte bon chic, bon genre, et Les Mémoires de Jules Barigoule, détective amateur de Marijac. L’&

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