Humour et crises sociales
216 pages
Français

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Humour et crises sociales , livre ebook

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Description

Dans les contextes de crise, l'humour peut-il avoir un rôle subversif ? Peut-il bousculer les opinions et les valeurs dominantes ? Mais, tout d'abord, comment décrire l'humour ? A-t-il des formes propres à une culture ? Cet ouvrage aborde, dans des perspectives différentes (analyse du discours, pragmatique, sémiologie, argumentation et rhétorique littéraire), l'étude de l'humour, en confrontant la théorie à l'analyse de textes littéraires et journalistiques en France et en Espagne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296472488
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Humour et crises sociales
Sous la direction de
María Dolores Vivero García


Humour et crises sociales
Regards croisés Franœ-Espagne
Illustration de couverture : La gran derecha , peinture de Santiago Racaj Romero. Nous remercions l’auteur de nous avoir autorisé à reproduire ici ce tableau.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56557-9
EAN : 9782296565579

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Avant-propos
Par María Dolores Vivero García

Dans les contextes de crise comme celui que connaissent actuellement nos sociétés, l’humour peut-il avoir un rôle subversif ? Peut-il bousculer les opinions et les valeurs dominantes ? Mais, tout d’abord, comment décrire l’humour ? Comment catégoriser les différents procédés ? L’humour a-t-il des formes propres à une culture ? La comparaison des modes d’apparition de l’humour dans les contextes socio-culturels français et espagnol est un moyen non seulement de caractériser ce qui les distingue et ce qui les rapproche, mais encore de mieux comprendre et de mieux décrire les fonctionnements de la parole humoristique.
Entre 2000 et 2003, un groupe de recherche franco-espagnol essayait ainsi de répondre à quelques unes des précédentes questions, notamment à celles qui touchent au problème des catégories, en adoptant une approche comparative. Ses résultats ont donné lieu à un ensemble d’articles réunis en 2006 dans le dossier « Humour et médias » de la revue Questions de communication 10, dont celui d’Anne-Marie Houdebine-Gravaud et Mae Pozas sur les dessins de presse espagnols et français traitant du 11-Septembre, celui de Manuel Fernandez et María Dolores Vivero García sur les chroniques journalistiques ou celui de Patrick Charaudeau, sur les catégories de l’humour. Celui-ci {1} propose de distinguer les catégories énonciatives (l’ironie, le sarcasme et la parodie) et les catégories descriptives (l’insolite, l’absurde et le paradoxe), qui combinées entre elles et associées à des thèmes et à des effets de connivence variables (critique, ludique ou cynique), permettent de décrire et de contraster les diverses formes d’humour.
S’appuyant sur ces premiers résultats, l’actuel projet de recherche « Humor e interrogación de la doxa en tiempos de conflicto o de crisis. Estudio comparativo (francés-español) del humor en la prensa y en la literatura contemporánea » (FFI2009-08499) prolonge et approfondit ce travail en lui donnant un nouveau tournant, plus relié aux crises sociales, des institutions et des idéologies que nous vivons et à la confrontation des valeurs, que l’humour peut contribuer à renforcer ou à renverser. C’est dans le cadre de ce projet que s’inscrit le présent ouvrage collectif {2} .
La première partie propose une réflexion théorique sur la conceptualisation de la parole humoristique et sur les catégories dont il est nécessaire de se doter pour décrire ses manifestations discursives et leur rapport à la doxa. Le premier chapitre, « Des catégories pour l’humour. Précisions, rectifications, compléments », rédigé par Patrick Charaudeau, commence par un rappel des positions de l’auteur sur le langage et sur l’humour, puis reprend les catégories proposées en 2006 pour en montrer la validité tout en les révisant et en y apportant des précisions ; il présente, pour finir, une définition de la doxa et une réflexion sur les relations entre humour et doxa. Dans le deuxième chapitre, « L’ironie, le sarcasme, l’insolite… peuvent-ils bousculer les valeurs dominantes ? », María Dolores Vivero García, poursuit cette réflexion sur les catégories et sur leurs différentes aptitudes à remettre en cause la doxa , en s’appuyant sur des analyses de textes littéraires et journalistiques. Dans le chapitre 3, « Ironie, paradoxe et humour », Marion Carel essaye de montrer ce qui distingue, d’un point de vue énonciatif mais surtout d’un point de vue argumentatif, la lecture ironique et la lecture paradoxale d’un même enchaînement. Elle étend ensuite ces remarques et propose une redéfinition de l’ironie et du paradoxe.
La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à des analyses de données journalistiques. Elles articulent la théorie aux études de corpus et permettent d’apporter des éclairages sur les catégories descriptives ainsi que sur les fonctionnements discursifs concrets de l’humour en France et en Espagne.
Les deux premiers chapitres portent sur les dessins dans la presse espagnole et française. Ils proposent deux études qui s’interrogent sur l’aptitude des caricatures à utiliser ou déconstruire des stéréotypes relatifs aux femmes. Dans le chapitre 4, Anne-Marie Houdebine analyse les représentations concernant le « monde des femmes » dans le dessin de presse (dans le Monde, Libération et Sud-Ouest ) ; elle met en évidence les stéréotypes sous-jacents à la représentation du monde des femmes, et la façon dont les caricaturistes les dénoncent plus ou moins ironiquement ou sarcastiquement. Elle contribue, en même temps, à la réflexion sur les formes d’humour décelables et leurs effets, non sans souligner la difficulté de trancher parfois entre les catégories proposées.
Parallèlement, dans le chapitre 5, Mae Pozas s’intéresse au « chiste gráfico » dans les journaux espagnols ABC , El Mundo et El País pour étudier les représentations sociales et les imaginaires sur des femmes comme Margaret Thatcher, Angela Merkel ou l’Espagnole Esperanza Aguirre, ainsi que sur des sujets controversés comme la religion, la laïcité, le port du foulard islamique et l’éducation. L’étude permet de dégager certaines différences entre le dessin de presse français et l’espagnol.
La culture du jeu de mots semble être une particularité française. En effet, si les jeux de mots ne sont pas exclus de la presse espagnole, ils sont surtout caractéristiques de la presse française et, notamment, des titres de Libération , qui font, dans cette deuxième partie du livre, l’objet de deux études présentées successivement dans les chapitres 6 et 7.
Le chapitre 6, rédigé par Catherine Kerbrat-Orecchioni, « De la connivence ludique à la connivence critique : jeux de mots et ironie dans les titres de Libération », propose une analyse sémantique et rhétorique de la façon dont ces titres exploitent de manière exhaustive toutes les possibilités de jeux sur la langue. L’auteur distingue l’humour, fondé sur les jeux de mots et lié à une connivence ludique, et l’ironie, envisagée comme une catégorie relativement large qui serait associée à une connivence critique. Elle s’interroge également sur le pouvoir de l’humour de mettre en cause la doxa. Dans le chapitre 7, Sara Huertas Martín met à l’épreuve les types de procédés discursifs proposés par Charaudeau. Elle montre, en particulier, comment les jeux de mots, en tant que procédés langagiers, peuvent relever de catégories discursives comme la parodie, l’ironie, le sarcasme, l’insolite ou le paradoxe.
La troisième partie du livre est consacrée à l’humour dans la littérature française et espagnole. Le chapitre 8, « Visée ludique, visée ironique dans le roman contemporain espagnol et français », rédigé par Montserrat Cots Vicente, propose une réflexion sur le rôle de l’ironie chez Eduardo Mendoza, Juan José Millás, Amélie Nothomb et Michel Houellebecq. Ses analyses de la polyphonie énonciative dans des textes de ces auteurs mettent en évidence la dimension sociale fondamentalement critique de cet humour qui cherche avant tout à faire réfléchir.
Dans le chapitre 9, M a Luisa Burguera Nadal étudie, dans une perspective littéraire, l’humour chez Antonio Mingote et son évolution à travers les différentes étapes d’un parcours marqué par le contexte artistique et culturel espagnol ; en se centrant sur ses écrits dans la presse satirique et sur sa production littéraire à partir de 1980, elle met en évidence le recours, chez cet auteur, aux jeux de la parodie et de l’intensification des incohérences ou des absurdités du monde, qui rattachent l’humour de Mingote à la tradition de Cervantès.
Le chapitre 10, rédigé par Anne-Marie Houdebine-Gravaud et par María Dolores Vivero García, « Quatre romancières face à la doxa. Étude de l’humour chez Palom

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