L Autre ami - Tome 1
434 pages
Français

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L'Autre ami - Tome 1 , livre ebook

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Description

“La pesanteur et la grâce”. Pierre était la pesanteur et Léo était la grâce. C’est pour cela qu’ils avaient tellement besoin l’un de l’autre. Ils ont la vingtaine, Pierre et Léo, et se sont connus au lycée. À la frontière de l’adolescence et de l’âge adulte, à l’âge de tous les possibles, ces deux-là, comme la petite troupe qui gravite à leurs côtés, comme Hubert le bourlingueur un peu détaché, et alors que se dessinent leurs personnalités, se cherchent un chemin, entre études, premières amours, rencontres et quête de soi… Avec ce premier tome d’une ample saga, Rolland Fillod retrace, d’une plume élégante, les débuts d’une amitié autant que les souvenirs d’une époque révolue. Pierre, Léo, Hubert: trois amis, trois destins et trois tomes pour une saga au long cours, façon roman d’apprentissage, où l’érudition sans prétention le dispute à l’humanité vraie de personnages incarnés. Loin du roman nombriliste en vogue aujourd’hui, avec L’Autre ami, retrouvez ce qui fait le sel de la littérature: une langue choisie, précise et fluide, et une intrigue, une "histoire", surtout, dont on ne termine la lecture qu’avec regret, tant cette fiction sonne juste et épouse la réalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mars 2012
Nombre de lectures 24
EAN13 9782748380606
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0098€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Autre ami
Du même auteur
Baruch ou la persévérance2006 Ad patres2007 Les rendez-vous de K2007 Corps et âme2008
Rolland Fillod L’Autre ami Tome 1 – Pierre
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0116873.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
Pierre
Chapitre 1
Les lumières des cafés scintillaient sur les dalles glis-santes et mouillées du quai Cronstadt. Le vent d’Est faisait claquer les haubans des voiliers serrés les uns contre les autres comme pour mieux se protéger du froid des pre-miers jours de janvier. Au large, de lourds et noirs nuages semblaient surgir des eaux sombres de la Méditerranée. Pierre marchait rapidement, le visage penché vers le sol, le col de son caban relevé et fermé jusqu’au menton. Il avait si souvent arpenté le marbre usé du port que la seule vue de ses dalles irrégulières lui permettait de dire à coup sûr, sans même lever la tête, devant quel bar ou quel com-merce de souvenirs il se trouvait. Il sortit les mains de ses poches et regarda sa montre en sachant déjà qu’il était en retard. Sa dissertation de Français lui avait pris plus de temps que prévu. Il savait aussi que Léo devait l’attendre grillant cigarette sur cigarette, assis à « leur table », dans un coin de la terrasse fermée de « La Galère », leur lieu de rassemblement qu’il partageait avec quelques élèves de la classe de propédeutique. « La Galère », ils en riaient par-fois, parce que nulle part ailleurs ils ne se sentaient aussi libres et eux-mêmes que dans ce grand café où ils se ré-unissaient à tout propos depuis l’année de la seconde durant laquelle le groupe s’était formé peu à peu, intégrant certains, rejetant d’autres, sans autre critère que le senti-ment confus et partagé que celui-là y avait sa place et cet autre pas. Et puis, bien sûr, comme dans chaque groupe, il y avait ceux qui comptaient, qui pesaient plus lourd que d’autres, ceux dont la parole était plus écoutée, ceux dont l’absence laissait la petite bande désemparée, privée de sa
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force et de son élan. Au centre de ce cercle, il ne pouvait y en avoir qu’un et c’était Léo, parce qu’il semblait à lui seul résumer tous leurs rêves et toutes leurs craintes, parce qu’il faisait encore partie de leur monde d’adolescents tout en touchant déjà des contrées qui leur restaient inconnues. Et certainement, c’était dans les moments où il ne voyait plus ce qui le rattachait à l’adolescence qu’il avait besoin de prendre sa distance d’avec le groupe, sans toutefois l’abandonner, en y restant lié d’une manière ou d’une au-tre, par exemple, en se retrouvant seul à « leur table », ou comme ce soir en y retrouvant Pierre. Il y avait entre eux une complicité qu’ils ressentaient sans en comprendre vraiment l’origine. Rien, a priori, n’aurait dû les rappro-cher tant ils étaient différents.
Tout pour Léo semblait facile à comprendre et en même temps difficile à vivre. C’est certainement pour cette raison qu’il ponctuait chacune de ses interventions d’un rire amer, comme si l’éclair qui jaillissait de son es-prit pour éclairer les autres lui frappait aussitôt le cœur en mettant en évidence pour lui seul ce que son explication pouvait avoir de profondément désespérant. Son intelli-gence lui consumait le corps et cela se voyait dans le mouvement saccadé de ses mains fines et nerveuses et dans l’intensité de son regard qui semblait chercher un horizon à ses pensées. Une mèche blonde qu’il ramenait sans cesse en arrière d’un mouvement de la main lui bar-rait le visage. Un jour que Pierre lui avait fait remarquer qu’il ressemblait à Malraux, il lui avait répondu qu’il ne pouvait pas lui faire un plus grand compliment. Et comme pour le remercier, le lendemain, il lui avait apporté un dis-que rare où le grand écrivain lisait lui-même des passages de « L’espoir » et du « Musée imaginaire ». Pierre l’avait écouté si souvent qu’il était capable d’en réciter de longs extraits en imitant la voix emphatique et tremblante d’André Malraux : « Sans doute un jour, devant ces éten-dues arides et reconquises par la forêt, nul ne devinera
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