L Ecole des flammes
196 pages
Français

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L'Ecole des flammes , livre ebook

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Description

A Mirepaillou, petite bourgade du sud-ouest, les langues vont bon train. L’objet de cette agitation, des commérages et des supputations les plus diverses? La présence, en ville, de deux jeunes, espèce peu observée, munis de curieux appareils de mesure et de repérage… La curiosité de chacun et chacune atteint son comble quand la secrétaire de mairie vend la révélation qu’elle a innocemment entendue dans le bureau du maire qui recevait les étrangers: un dépôt de munitions allemandes datant de la dernière guerre se trouverait sous l’école et menacerait, depuis soixante ans, d’exploser à tout instant… Dès lors, ça se met à remuer dans les rangs des administrés où certains, loin de penser à se montrer solidaires, vont voir en cette opportunité le moyen de s’assurer le poste, prochainement vacant, de maire… Il leur faudra toutefois composer avec un élu qui cède aux sirènes de l’argent et s’accommode assez bien d’une transformation de la bombe à retardement en attraction, ou encore avec un homme floué par un ancien ami, prêt à prendre sa revanche. Relatant l’imbroglio politico-économico-amoureux qui s’empare d’un village suite à la découverte des risques qui pèsent sur ses têtes blondes, "L’Ecole des flammes" se compose d’une galerie de personnages tous plus burlesques les uns que les autres, qui dévoileront les aspects les moins reluisants de leur personnalité. Vénalité, incompétence, lâcheté, ambition, fourberie, inconscience: tels sont les défauts, propres à l’Homme, que pourfend ce récit savoureux et délicieusement cruel. Une petite comédie humaine acide et impitoyable!

Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
EAN13 9782748349429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’École des flammes
Daniel Zié-Mé L’École des flammes
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0) 1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114067.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
Chapitre premier La petite salle de réunion de la mairie de Mirepaillou était pleine à craquer. Ses murs de crépi blanc repeints de frais et rehaussés de lambris acajou lui donnaient un petit air pimpant qui convenait bien au style joyeux des habi-tants du village, pétris de bonne humeur et de douceur de vivre. Jamais cette brave Marianne n’avait vu autant de monde réuni pour une célébration de la démocratie directe et participative. Représentée par son buste de plâtre blanc posé sur la poutre de chêne qui soutenait le tablier de l’immense cheminée, elle arborait toujours le beau visage de Brigitte Bardot, les maires successifs ayant estimé, tou-tes tendances politiques confondues, que l’argent du contribuable avait mieux à faire que de modifier la repré-sentation matérielle de ce symbole de la République. D’autant que les jeunes personnes qui avaient, par la suite, posé pour le sculpteur officiel, n’avaient pas toutes le même pouvoir de séduction que notre icône des années cinquante. Car Mirepaillou, petit village encastré dans la vallée du Gave, quelque part entre Pau et la station de ski de Gou-rette, vivait essentiellement des trois mamelles de la France rurale en ce début de XXI° siècle dans la région : le maïs, le foie gras et le tourisme. Le maïs était en perte de vitesse. Non qu’il n’y ait plus de consommateurs pour en accommoder les épis sous les différentes formes commercialisées dans les supermarchés de notre belle patrie, mais la France citadine, qui se voulait écologique, avait découvert, entre la poire et le fromage,
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que cette culture nécessitait un énorme apport d’eau alors que les saisons des pluies se faisaient de plus en plus cour-tes. On ne parlait plus que de réchauffement climatique, de couche d’ozone et d’économies d’énergie. Les lacs de la région, réservoirs abondants il y a quelques décennies en-core, voyaient leur niveau de remplissage descendre d’année en année, au point que les pêcheurs eux-mêmes s’en inquiétaient. Le brochet se faisait rare, le gardon bou-dait les appâts qui lui étaient proposés et la truite s’était réfugiée dans les lacs de haute montagne, plus accueillants pour elle parce que moins accessibles aux acharnés de la mouche et de l’épuisette. Dans ces conditions, les grands systèmes d’arrosage aux immenses bras tournants se fai-saient rares et les épis de maïs commençaient à laisser la place à des cultures moins avides de ce liquide devenu précieux entre tous : l’eau. Le foie gras, de son côté, subissait la concurrence des productions venues d’Europe de l’Est : Hongrie, Rouma-nie, Bulgarie et autres anciens paradis communistes recyclés dans l’économie de marché. De plus en plus inté-grés à l’Europe, ces pays pouvaient se permettre, grâce à des coûts de production beaucoup plus bas, d’inonder les supermarchés de la région de leurs bocaux sous vide et de leurs boîtes de conserve versiondiscount. Les producteurs locaux, avec leurs tarifs prohibitifs pour cause de protec-tion sociale et d’impôts en tous genres, devaient donc viser une clientèle plus haut de gamme, « Fauchonisante » ou estampilléejet-set, donc beaucoup plus rare. Le tourisme, par contre, se portait plutôt bien, merci. Cette même sécheresse qui pénalisait les agriculteurs avait pour effet d’apporter un ensoleillement annuel qui, conséquence inverse, poussait les citadins à déserter les villes dès qu’ils le pouvaient et, comme les moutons des montagnes avoisinantes, à se précipiter en troupeaux à quatre roues vers les campagnes de la région, pour la plus grande joie des villageois.
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