L écriture singulière de François Cheng
224 pages
Français

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L'écriture singulière de François Cheng , livre ebook

224 pages
Français

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Description

L'histoire de François Cheng est celle d'un jeune Chinois de dix-neuf ans exilé en France, dont il ignore la langue, et qui, au fil du temps, devenu traducteur, essayiste, poète, romancier, construit une oeuvre qui l'impose parmi les plus grands et le mène à l'Académie française. Cet itinéraire singulier a de quoi fasciner. C'est l'écriture de l'auteur et le dialogue instauré au confluent des cultures orientale et occidentale qui ont fourni le thème de ce colloque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296474123
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Écriture singulière
de François Cheng
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.f

ISBN : 978-2-296-56423-7
EAN : 9782296564237

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Textes réunis par
Françoise Hanus, Claude Herly
et Marie Louise Scheidhauer


L’Écriture singulière
de François Cheng

Un dialogue fécond


ASSOCIATION EUROPÉENNE
FRANÇOIS MAURIAC
Ouvrages de l’Association Européenne
François Mauriac


François Mauriac, écrivain de Malagar
Bichelberger, un éveilleur d’aurore
Les Villes d’Europe inspiratrices des écrivains
Littérature européenne et spiritualité
La Quête du Graal chez les écrivains européens contemporains
Enracinement et dépassement chez les écrivains européens contemporains
L’Expression du bonheur dans la littérature européenne d’aujourd’hui
La Rencontre des cultures dans la littérature européenne contemporaine


Publiés chez l’Harmattan
Masque et carnaval dans la littérature européenne
Sylvie Germain, rose des vents et de l’ailleurs
L’Enfance inspiratrice, éclat et blessures
Andreï Makine : La Rencontre de l’Est et de l’Ouest (dans la collection "Rencontres de la Cerisaie")
Andreï Makine : Perspectives Russes (dans la collection "Rencontres de la Cerisaie")
Art et Littérature : Regards sur les auteurs européens contemporains
Andreï Makine : Le sentiment poétique (dans la collection "Rencontres de la Cerisaie")
Terres mythiques du Nord de l’Europe
Le présent ouvrage est le fruit des échanges qui ont eu lieu à Strasbourg durant le Colloque de l’AEFM du 2 au 5 juillet 2009 au Centre Culturel Saint Thomas, 2, rue Carpe Haute 67000 Strasbourg.
Introduction
D’où jaillit-elle cette écriture singulière, celle de François Cheng, qui irrigue la littérature française d’une eau de source vivifiante ? Où va-t-il ce chant de célébration, à l’infinie résonance, d’« une vie qui s’offrira sans fin paumes ouvertes » ?

François Cheng était présent à travers son œuvre. Son message avait été lu en prélude au colloque : « Veuillez tenir compte de ma poésie : Le livre du Vide médian et A l’Orient de tout ». Et sans doute, chacun des participants a-t-il été en quête des mots susceptibles de traduire la résonance, en lui, de sa parole poétique. Car c’est bien de résonance qu’il s’est agi. De dialogue où les partenaires se répondaient. Il a d’abord été question du dialogue intérieur à l’auteur, du dialogue entre deux langues, entre deux cultures. Mieux, d’une osmose selon les termes même de François Cheng :

Entre le terreau ancien et toutes les nouvelles plantes que j’y ai fait pousser, s’est opéré, à n’en pas douter, un fécond va-et-vient. L’osmose est à ce point intime que, faute d’une lucidité suffisante, je suis incapable de faire la part des choses, hormis justement des éléments lexicaux que j’ai traités plus haut ( Le Dialogue , p.60).

Faire la part des choses a en effet été impossible. Mais lever un peu le voile a tenté plus d’un lecteur, même si le premier dialogue s’est doublé de dialogues « à tous les niveaux du vivant, depuis les éléments jusqu’à la transcendance » (Ibid., p.71).

François Cheng a accompli un voyage dans l’espace, depuis l’Orient extrême jusqu’à la terre du milieu que constitue la France. Ce faisant il a engagé un voyage intérieur bien plus conséquent encore depuis son sol natal jusqu’à ce ciel d’accueil où il a poussé son propre cri, depuis sa terre d’origine jusqu’à ce lieu d’exil où il a néanmoins trouvé « sa pierre de jade », son être le plus intime. Les communications de Daniela Fabiani, de Monique Grandjean et de Marie Louise Scheidhauer développent chacune quelques aspects de ce voyage. Elles rendent compte de l’effort que celui-ci a demandé à l’auteur pour comprendre son nouveau pays, pour y être compris, pour y être accepté. Elles étudient les frontières qu’il a fallu traverser : linguistiques, culturelles, humaines. Mais elles mettent aussi l’accent sur l’extraordinaire richesse que le poète a apportée dans ses bagages : calligraphie, peinture, poésie chinoises. Echange d’une infinie fécondité. Possibilité d’ouverture aux manifestations de l’autre. Offrande de traductions dans les deux sens. Rencontres essentielles des uns et des autres. F. Cheng a ainsi croisé V. Segalen qui a fait le voyage en sens inverse et qui en a rendu compte dans ses écrits : conversion, retournement. Monique Grandjean met en évidence la suite ininterrompue de hasards, de surprises, de coïncidences qui jalonnent le mouvement de l’un vers l’autre.

Ainsi l’écriture de François Cheng s’inscrit au sein même d’un échange comme le montre la communication de Monica Balestrero. Engageant un entretien avec d’autres artistes et scientifiques, à la recherche d’une voie intérieure à travers l’expérience du yoga, l’écrivain en fait le socle de Cinq méditations sur la beauté. On sait par ailleurs que F. Cheng a rencontré de nombreux poètes et romanciers. Et d’abord à travers ses lectures, lieux de dialogue. Ce n’est pas sans surprise que nous entendons Margaret Parry soutenir que, de jardin en jardin, le roman de F. Cheng, intitulé L’éternité n’est pas de trop , contient de nombreuses réminiscences de A la Recherche du Temps perdu de Marcel Proust. F. Cheng a aussi traduit de nombreux poètes français en chinois ce qui suppose une fréquentation intime de leurs œuvres. Barbara Bottari s’est plus spécialement intéressée à cette forme supérieure de dialogue que René Char a appelée « commune présence » et qui trouve son expression dans des poèmes très proches, par leurs choix de mise en espace et d’images, chez l’un et chez l’autre. Inversement, et comme le poète le laisse entendre dans l’un de ses entretiens avec B. Pivot, le chinois chante en sourdine dans son français des berceuses.

Dans cette musique intertextuelle apparaissent des motifs universels. Ainsi le thème de l’éternel retour ou de l’éternel amour qui traverse l’Occident comme l’Orient, depuis les anciennes ballades en passant par Tristan et Yseult, Orphée et Eurydice, Dante et Béatrice, et Lan-ying et Dao-sheng. Taras Ivassioutine souligne en particulier les similitudes mais aussi les différences entre ces derniers amants et ceux imaginés par Stefan Zweig dans Le Voyage dans le passé . Nina Nazarova étudie au contraire ce qui fait la spécificité orientale de l’amour entre les amants de L’éternité n’est pas de trop, en exposant les relations charnelles qui vont s’établir entre le médecin-guérisseur et la malade et qui trouvent leur expression la plus dense dans la scène de quasi-résurrection de Lan-ying par Dao-sheng

Le dialogue entre les œuvres produit donc une écriture singulière comme est singulier le regard que François Cheng pose sur la Joconde dont il propose une lecture renouvelée. Multiples regards croisés dont Marinella Mariani rend compte. Le regard énigmatique de Mona Lisa croise celui du spectateur mais il est aussi à la hauteur du monde harmonieux créé par Léonard de Vinci. Le spectateur est un lieu de confluence. La notion de dialogue qui estampille l’œuvre de F. Cheng, qui est pour ainsi dire une marque de fabrique, peut néanmoins caractériser d’autres œuvres dont les auteurs se situent à la frontière de deux cultures et qui les ont conjuguées, conférant ainsi à leur écriture une singularité issue de l’imbrication de deux entités. Patrick Gormally montre la richesse de cette expérience. Nadia Jammal fait entendre, à travers de multiples exemples, issus de l’œuvre de Farjallah Haik, poète libanais, ce qui se passe au confluent de deux cultures, ce qui reste spécifique, ce qui est communicable. Giulia Latini Mastrangelo propose, au contraire, un regard sur l’universalité de la poésie, même issue de cultures lointaines, ce que tend aussi à prouver la communication de Thaïs Fernandez qui rapproche les mondes de F. Cheng et de Julio Herrera y Reissig.

CR

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