L enfer et le paradis terrestres dans la littérature française du XXe siècle
226 pages
Français

L'enfer et le paradis terrestres dans la littérature française du XXe siècle , livre ebook

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226 pages
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Description

La grande littérature française, de Marcel Proust à Michel Houellebecq, avec les chefs d'oeuvre d'André Gide, Samuel Beckett, Nathalie Sarraute, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Jean Giraudoux, Eugène Ionesco, Marguerite Yourcenar, Bernard-Marie Koltès, ou Enzo Cormann, reflète la condition humaine dans le monde des valeurs stables et celui de la modernité liquide décrite par Bauman. Ses interrogations concernent l'homme, confronté à l'Histoire, en proie au doute sur le Moi aussi bien que sur les religions.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2015
Nombre de lectures 45
EAN13 9782336368870
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

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Extrait

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Krystyna Modrzejewska
L’enfer et le paradis terrestres dans la littérature française e du  siècle
L’enfer et le paradis terrestres dans la littérature française e du XX siècle
Krystyna Modrzejewska
L’enfer et le paradis terrestres dans la littérature française e du XX siècle
Du même auteur - Kondycja człowieka w literaturze francuskiej XX wieku, 2010, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. e - L’art de la séduction dans le théȃtre français du XXsiècle, 2009, L’Harmattan, Paris. - Postaćmęska we francuskim dramacie XX wieku, 2004, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. - Postaćkobieca we francuskim dramacie XX wieku,1999, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. - Współczesny teatr francuski w Polsce w latach 1945-1970, 1993, Wyższa Szkoła Pedagogiczna, Opole. Comme rédactrice : - Dystynkcje kulturowe w przekładzie z języka francuskiego na język polski, redakcja Anna Ledwina, Krystyna Modrzejewska, 2013, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. - La condition humaine dans la littérature française et francophone. Études rassemblées et présentées par Krystyna Modrzejewska, 2011, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. - L’art de séduire dans la littérature française.rassemblées et Études présentées par Krystyna Modrzejewska, 2008, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. - La condition masculine dans la littérature française.Études rassemblées et présentées par Krystyna Modrzejewska, 2005, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. - La femme dans la littérature française – symbole et réalité. Édition établie par Krystyna Modrzejewska, 1999, Wydawnictwo Uniwersytetu Opolskiego, Opole. © L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04517-7 EAN : 9782343045177
Liste des abréviations dans le texte
A –Antigone, Jean Anouilh C –La chute, Albert Camus Ch –Les chaises, Eugène Ionesco D –La dernière bande, Samuel Beckett E –Électre, Jean Giraudoux En –En attendant Godot, Samuel Beckett. Enf –Enfance, Nathalie Sarraute F –Fin de partie, Samuel Beckett J –Judith, Jean Giraudoux L –J’étais dans la maison et j’attendais que la pluie vienne, Jean-Luc Lagarce M –Les mouches, Jean-Paul Sartre Ma –Macbett, Eugène Ionesco N –La Nausée, Jean-Paul Sartre O –Oh, les beaux jours, Samuel Beckett On –Ondine, Jean Giraudoux R –Roberto Zucco, Beranard-Marie Koltès S –LesSéquestrés d’Altona, Jean-Paul Sartre SG –Sodome et Gomorrhe, Jean Giraudoux Si –Silence, Nathalie Sarraute T –Toujours l’orage, Enzo Cormann
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Avant-propos
L’homme a ses miroirs dans la littérature française du e XXsiècle, le miroir informant, déformant ou confirmant, le miroir qui reflète la condition humaine, la condition qui s’inscrit dans ce monde de transformation, le monde passant des valeurs stables de Sartre à la modernité liquide de Bauman, la modernité où une chose est indubitable : rien n’est sûr.
Cette grande littérature l’est moins par ses réponses que par ses interrogations. L’homme confronté à l’Histoire, en proie au doute sur le Moi aussi bien que sur les religions, des grands systèmes inventés par l’homme qui prétendent tout expliquer, tout justifier. Le Bien en dépit de la mort, de la maladie, de la vieillesse et du désespoir qui arrivent à la triade : Moi, le Monde et Autrui. Souvent la littérature est en avance sur son temps. Toutes les œuvres se terminent par une interrogation. Les grandes questions n’ont que des réponses qui aident à vivre, ou à mourir, elles ne sont jamais définitives. L’existence même est une question, comme l’est l’identité de chacun pour chacun. L’Autre est le problème. Sa différence inquiète, obsède, dérange. Il faut le dominer, le posséder, l’écarter, l’acheter. Le mal est l’orgueil, quand on se prend pour Dieu. L’âpreté caractérise la volonté de posséder le monde. Les drames du désir, le personnage fait de l’amour une arme de destruction. Les trois composantes du péché originel qui les caractérisent, l’orgueil, la cupidité et la soumission au désir, ainsi que les passions qui en découlent, emportent les êtres et finissent par les détruire. Volonté de puissance, éradication de la différence, instrumentalisation de la personne humaine par la maîtrise de son corps,
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asservissement de ses sentiments, tout y est. On parle de la nature humaine au pire d’elle-même. Vivre son corps sans jamais s’y réduire, vivre avec le corps qu’on a, le miracle de la rencontre – l’amour, l’amitié et les autres en général nous offrent la possibilité d’un dépassement, d’un prolongement. L’incontournable problématicité du Moi, du rapport au Monde et aux Autres – les vérités de tout temps, mises à mal par notre temps, ce sont les vérités de base, que la littérature actualise. Les problématiques classiques, éternelles, elles parviennent à ouvrir la porte sur une nouvelle manière de voir qui met l’attitude interrogative au cœur de la pensée et de l’action. Nos filtres et nos philtres de cette lecture, ce sont les témoignages d’Edgar Morin, de Zygmunt Bauman, d’Alain Finkelkraut et de Pierre Bourdieu. Notre objectif est de passer par ce territoire balisé pour en sortir les grandes questions qui deviennent de plus en plus pertinentes. Et pourtant la conclusion nous paraît une, seule et incontestable – c’est la relation avec l’autre qui fait de notre vie l’enfer ou le paradis. C’est aussi l’enjeu de cette monographie, un grand enjeu que de prouver que la littérature dans ce qu’elle a de plus authentique, cherche par le langage à retrouver cette immédiateté qui ne se trouve ni dans le savoir ni dans l’expérience même. L’œuvre se construit comme son propre dépassement vers le monde, restituant en cela à sa nudité notre relation au monde qui est une ek-stase comme disait Sartre. La finesse de la relation avec l’autre, la relation qui fait que notre vie devient le paradis ou l’enfer, la littérature française la reflète d’une manière exceptionnelle. La rencontre avec la grande littérature, l’expérience de nos lectures nous permettront de passer sur un autre plan de la parole que le texte dévoile : la profonde humanité, l’amour des autres, l’écrivain de l’espérance dans un monde désespéré, l’écriture concise, cinglante sans négliger la profondeur, la grande imagination, un style étincelant, les
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grands mythes européens « revisités », le mal et le bien, la tolérance, la justice, le pouvoir, la maladie, la mort, l’argent, le mariage et l’amour, le sens de l’existence, Dieu, la morale. Les œuvres évoquées montrent comment les hommes affrontent les problèmes les plus profonds de leur temps pour e refuser la désespérance duXXsiècle. L’optimisme, la présence du Bien qui permet à l’homme de vivre et d’entrevoir l’espérance. Et pourtant, derrière cette grande diversité de thèmes, la littérature présente une certaine unité. e Les traumatismes subis par l’Europe auXXsiècle – la question fondamentale de savoir si le Bien est encore possible. Le Bien se cache au creux de cette universalité de la condition humaine et dans la volonté d’agir en conséquence. Il y a la mort, la détresse, l’amour et la joie qui dépassent tous les clivages et marquent les hommes, quelles que soient leurs différences. Et pourtant la littérature n’a pas l’ambition de proposer des solutions, mais seulement des réponses. Dans le monde d’aujourd’hui, toute réponse, même la plus évidente, finit par éclater pour ce qu’elle est : l’énigme de notre être, des choses, des autres, le mystère profond qui s’y joue en creux.
La réflexion s’organise en trois volets. Les relations dans la famille, famille heureuse ou toxique, où l’enfant est soumis à des épreuves aussi différentes que difficiles, l’ouvre. Les rapports à la mère dans la relation fondamentale, qui influencera toute la vie ainsi que l’amour et la tendresse qu’on attend de la mère et qui donneront la force nécessaire à ses enfants pour tous les combats dans lesquels il leur arrivera de se battre, et de gagner. La relation avec le père, l’emblème de la norme et l’ordre du monde influencent la vie humaine d’une autre façon. Imposer la discipline, définir les enjeux, prouvant l’ambition humaine, cela résulte de cette relation dans laquelle rien n’est gratuit, toutes les louanges doivent être méritées. Et les relations avec les frères et les sœurs, très importantes, car elles permettent à l’homme de
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