La héros monstrueux
242 pages
Français

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La héros monstrueux , livre ebook

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Description

L'une des caractéristiques de l'univers imaginaire de l'oeuvre de Stendhal est sa cohérence autour de certaines figures obsédantes (celle du père, de la mère, de la maîtresse) aux sentiments contrastés ou ambivalents et qui suscitent chez le personnage principal des réactions de parfaite soumission parfois, mais le plus souvent de rejet, de révolte ou de violence. Autant d'attitudes symptomatiques de ce que le protagoniste reconnaît lui-même comme étant la somme de sa monstruosité ; une monstruosité morale, psychologique avant d'être physique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 34
EAN13 9782336382388
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Critiques littéraires
Critiques littéraires
Collection fondée par Maguy Albet

Dernières parutions

Aline LE BERRE, Théâtre allemand. Société, mythes et démythification, 2015.
Alya CHELLY-ZEMNI, Jean Giono. Du mal-être au salut artistique , 2015.
Francis IMBERT, Lire Rosie Carpe de Marie NDiaye , 2015. TONTONGI, La Parole indomptée / Pawòl an mawonnaj, suivi de Memwa Baboukèt / Mémoire de la muselière , 2015.
Moussa COULIBALY (dir.), Le roman féminin ivoirien , 2015.
Luis NEGRO ACEDO, Ecrivains espagnols exilés à Paris (de 1939 à nos jours), Un chapitre bilingue de la culture française , 2015.
Véronique DUFIEF-SANCHEZ, Musset. La Leçon des proverbes , 2014.
Daniel S. LARANGÉ, Sciences et mystique dans le romantisme social. Discours mystiques et argumentation scientifique au XIX e siècle , 2014.
Saadia Yahia KHABOU, Évocation de la peinture figurative classique dans quelques œuvres de Butor, Quignard et Bonnefoy , 2014.
Amadou OUÉDRAOGO, L’Univers mythique d’Ahmadou Kourouma. Entre vision et subversion , 2014.
Mohamed KEÏTA, Tierno Monénembo. Une approche psychocritique de l’œuvre romanesque , 2014.
Françoise NICOLADZE, Relire Jorge Semprun sur le sentier Giraudoux pour rencontrer Judith , 2014.
Shahla NOSRAT, Tristan et Iseut et Wîs et Râmîn. Origines indo-européennes de deux romans médiévaux , 2014.
Akiko UEDA, Relectures du Ravissement de Lol V. Stein autour de la différence sexuelle , 2014.
Neila MANAI, Poétique du regard chez Alain Robbe-Grillet , 2014.
Titre
Mamadou Ould D AHMED






Le héros monstrueux

*

Une lecture psychanalytique du personnage romanesque de Stendhal
Copyright


























© L’H ARMATTAN , 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73249-7
Dédicace


À la mémoire de ma grand-mère
À la mémoire de mes regrettées tantes
À mes frères
À mes enfants
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements vont d’abord à mon professeur, Monsieur BAKKALI-YEDRI MOHAMMED qui a dirigé ce travail, lorsqu’il était au stade de thèse pour l’obtention du Doctorat de troisième cycle, soutenue à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Mohamed V de Rabat, Royaume du Maroc.
Je voudrais aussi exprimer mes vifs remerciements à Monsieur Sidi Ould Mohamed Abdellahi, Président de l’Université de Nouakchott, à Hmoudi Ould Hamadi, doyen de la Faculté des Lettres ainsi qu’à tous les membres du Groupe de Recherche en Littératures africaines francophones (GRELAF) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Nouakchott, Mauritanie.
Je saisis cette occasion pour remercier sincèrement les membres du Laboratoire LLA CREATIS de l’Université de Toulouse2 Le Mirail et particulièrement Madame Emmanuelle Garnier et Mme Catherine Mazauric.
Je remercie le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France en Mauritanie pour son appui à la recherche à travers, en particulier, le Projet AFRAM.
Mes remerciements vont particulièrement à mes cousins, amis et collègues : Sidi Mohamed Ould Jyed dit Nemine, Saidou Diouf, Aida Ba, Marième mint Ahmed, Coumba Camara, Sidina Ould Isselmou, Houcein Ould Ahmed El’Khair, Brahim Ould Koueiry, Hacen Ould Ahmed, Wane Mohamédoun dit Doudou, Mamadou Kalidou Ba, Abderrahmane Ould Oumar, Idoumou Ould Mohamed Lemine, Bah Ould Zein, Hademine Ould Isselmou, Mohamed Ould Boyah, Aichetou mint El’Hassen, Dia Alassane, Mohamed ould Saleck, Samba ould Salem, Mohamed Abderrahmane Ould Bagga, Dr. Brahim ould Ahmed, Hassen ould M’Beirick Mohamed Sidibé, Hafedh ould Sleimane, Abderrahmane Ould Brahim, Ahmed ould Brahim, Addi ould Mohamed, Hassen Bakayoko (bayo), Yahya ould Moulaye Idriss, Djibril M’Bareck, Mohamed Ould Mahmoud…
INTRODUCTION
On s’embarrasse depuis quelque temps devant « le cas Stendhal », cet homme qui a désiré se maintenir par l’écriture en lui abandonnant le plus intime de lui-même, et qui ne voulut cependant que rester homme, la plume à la main.
Il s’est considéré, dès l’âge de vingt ans, comme « l’instrument d’une chose plus grande que lui : écrire ». A trente ans, cette absorption du vécu par l’écriture l’inquiète : « Ton affaire, se dit-il, est-elle de vivre ou de décrire ta vie ? ». L’homme inquiète, l’écrivain intrigue. Pourtant, on ne finit pas d’explorer la personnalité de l’un et l’univers imaginaire de l’autre. La critique ne lui tient pas rigueur sur ses paradoxes. Et ce n’est certes pas parce qu’il exige une lecture toujours en éveil, qu’on se détourne de lui. Il suscite toujours la curiosité et l’intérêt. Il a sans doute gagné son pari sur la postérité quand il comptait rencontrer son véritable public parmi les lecteurs de 1880 ou de 1890. La postérité lui a su gré en célébrant pompeusement son bicentenaire en 1983.
Lorsque Stendhal publie son premier roman Armance en 1825, il ne rencontre, d’abord, que l’incompréhension d’une critique aveuglée par son idéologie. Le réquisitoire du maître à penser de l’époque, Sainte-Beuve, est foudroyant ; son verdict est sans appel, comme le cite Armand Caraccio: « roman énigmatique par le fond et sans vérité dans le détail qui n’annonce nulle invention et nul génie ». On comprend la gêne et l’embarras du critique : il est choqué par l’énigme du héros, qui fait l’énigme du roman et conclut à la débauche de l’auteur. L’immoralité du Rouge et le Noir devait confirmer pour Sainte-Beuve l’exactitude de ses premières vues : un écrivain qui a pu concevoir le caractère abominable de Julien Sorel devait être lui-même un abominable individu car « il savait qu’il créait un monstre ».
« Enigme, monstre », on ne sort pas de la catégorie de l’incompréhensible et de l’insaisissable, de l’anormal, de ce qui sort des codes. Quel que soit l’accueil qui sera réservé par la suite, l’œuvre romanesque est apparue comme une production subversive et condamnée irrémédiablement par une critique aveuglément résistante, aux noms des sacro-saints principes de la bienséance, de la vraisemblance, du goût et de la clarté.
Le mérite de la critique sociologique et marxiste en particulier, et son tort aussi, c’est d’avoir accueilli Stendhal comme le promoteur d’un réalisme social nouveau, sans songer que ce « privilège » lui ôtait ne serait-ce que le droit à être écrivain. Le goût de Stendhal pour les « petits faits vrais », ce qu’il appelle « les pilotis » pour bâtir ses fictions, devait favoriser une confusion fâcheuse : la transposition romanesque se trouvait alors occultée au profit de la croyance à un réalisme encombrant. Les sous-titres, les épigraphes par lesquels Stendhal marquait ses obligations envers le réel prenaient alors une importance capitale. On oublia que les personnages de fiction ne sont que « des composés de plusieurs modèles, ou des greffes d’imagination sur de la réalité, celle-ci ayant la valeur d’un point fixe, d’un ancrage qui soutient et encourage l’invention » 1 .
Les précurseurs de la critique stendhalienne font donc régner ou un climat de suspicion autour de l’œuvre, ou alors une incompréhension qui non seulement la rend insaisissable, mais l’écarte du domaine de l’art. Mais ce discrédit et cette ambigüité ne sont-ils pas dus justement au fait qu’on juge cette œuvre à travers des paramètres qui ne lui conviennent pas ; qu’on lui applique des règles et des normes qui la dépassent comme elle les dépasse, qu’on la plie à des recettes de genre ou d’époque contre lesquelles elle se rebelle. En effet, cette œuvre annonce même le doute qui s’est emparé des Lettres dans les années cinquante et que Nathalie Sarraute dans son essai, L’Ere du soupçon , ne fait que reprendre à une citation de Stendhal lui-même : « Le génie du soupçon est venu au monde. Nous sommes entrés dans l’ère du soupçon ».
Percer le secret d’une heureuse rencontre entre mémoire et imagination, entre le vécu et l’écrit, entre l’objectif et le subjectif, devait être le mérite de Jean Prévost qui, le premier, a eu l’intuition d’inscrire l’œuvre de Stendhal dans une « perspective d’ensemble ». On regrettera seulement que la psychologie prudente de ce dernier l’empêche de reconnaître la prééminence du phénomène qu’il décrit si pertinemment, au risque de se contredire. Il écrit :
« Le roman de Stendhal est nourri et animé presque impromptu,

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