La Merde, c est plus c que c était
74 pages
Français

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La Merde, c'est plus c'que c'était , livre ebook

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Description

Du sang peau-rouge, une âme de baroudeur: Kaput Chinie a un caractère bien corsé et n’a peur de rien. Si bien que lorsqu’elle reçoit un message d’urgence de Louis, son confrère et amant, la journaliste se précipite dans le grand Nord sur ce qui sent le coup fumant. Mourmansk, ses déchets radioactifs, sa mafia, ses trafics: l’invitation est trop tentante, et la reporter plonge bientôt dans un monde trouble où criminels et services secrets dansent le Kazatchok au bord du gouffre… Cynique et rentre-dedans, désabusé et léger à la fois, La Merde, c’est plus c’que c’était surprend par sa liberté de ton et réjouit par sa galerie de portraits hauts en couleur. Forte de sa verve immersive et de ses formules désarmantes, Michèle Delpech signe avec autant de force que d’humour un thriller au charme polaire résolument accrocheur.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 12
EAN13 9782748363265
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Merde, c’est plus c’que c’était
Michèle Delpech La Merde, c’est plus c’que c’était
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0116236.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011
Chapitre un Je me présente : Kaput Chinie, descendante de Cochise, le grand chef Chiricahua. Je n’ai pas connu les grandes plaines des États-Unis. Même mes aïeux ne savent pas que j’existe. De fait, dans sa nombreuse descendance, Cochise a semé de la graine de pirates, de la graine de paisibles agriculteurs, mais aussi de journalistes avides de connaître le monde. C’est dans cette dernière voie que mon père est né, lui-même enfant d’un peau-rouge exilé par soif d’aventure, et parce qu’il avait appris à voler sur un Stearman, dans l’escadrille de Jean Salis. Il est natif de Paris, en France. Moi, je suis journaliste free lance. Présentement, je m’emmerde dans un rade de Saint-Michel, à Paris. Je re-garde les autres clients. Ils discutent, fument leurs clopes, boivent leur café. On est lundi ; il est six heures. Les pou-les d’eau, dans la petite rivière qui longe mon champ, en Normandie, doivent commencer à s’agiter. J’ai arrêté de fumer depuis des années et ne m’en trouve pas plus mal. Seulement, mon métier m’oblige à respirer la merde des autres. Alors, de temps en temps, je tousse. Pour l’instant, j’attends un courrier ; mon radier est aussi ma boîte à lettres. C’est convenu comme ça parce que je lui ai évité, un jour, de se faire éventrer par un sa-laud armé d’un tesson de bouteille. Il ne s’attendait pas à ce qu’une gonzesse vienne lui chier sur le râble. Mais bon, à force de rouler ma bosse sur la peau de la terre, je m’étais imprégnée de quelques prises imparables.
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Ça m’a bien arrangée, ce point d’ancrage, parce que Pa-ris, je ne connaissais pas. Quoique mon père fût originaire de cette ville, ce n’est que tardivement que j’eus vent de son histoire. Il ne savait même pas que j’existais. J’arrive donc de ma Normandie avec mon sac à dos, en stop. Ce petit matin de printemps m’a donné du punch. Quand je pense que mon toubib m’avait prédit, dix ans plus tôt, une catastrophe au niveau des artères, parce que je biberonnais sec, à l’époque. Lorsque je le reverrai, il verra où il pourra le mettre, son diagnostic à la gomme. Maintenant, je prends systématiquement un thé, quelle qu’en soit la provenance. J’en bois des litres, pour effacer l’ardoise bibine. En attendant le facteur, je mets de l’ordre dans mes no-tes. Depuis Tchernobyl, je sais que la radioactivité est mortelle, même lorsqu’elle est civile. Je sais aussi que les sous-marins nucléaires, à Mourmansk, se font un sang d’encre dans leur fjord, en Mer de Barents. Ils rouillent et se désagrègent à petit feu, entassés les uns sur les autres, formant un monceau de ferrailles radioactives, un bouillon de culture mortel pour la chaîne alimentaire. Merci les ruskofs. À travers les carreaux, un orage fait des ravages au mi-lieu des ordures balancées sur le trottoir. Paris sera toujours la ville la plus dégueulasse de l’Europe. Même l’Italie, dans ce domaine, a fait d’énormes progrès. Pour tout dire, quand on traverse une rue, à Vérone où ailleurs, les conducteurs font attention à votre personne. Magnifi-que, non ! Encore deux heures à attendre ! Les clients ont changé. Ils sont plus agités. On sent les commerciaux qui cher-chent pitance. La nervosité dont ils ne se départissent pas, même devant un verre de rhum, les rend imprévisibles.
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