LA REPRÉSENTATION DE LA POLICE DANS LE CINÉMA FRANÇAIS (1965-1992)
480 pages
Français

LA REPRÉSENTATION DE LA POLICE DANS LE CINÉMA FRANÇAIS (1965-1992) , livre ebook

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480 pages
Français

Description

A travers une analyse méthodique et rigoureuse du contenu des films policiers français, cet ouvrage s'attache à dégager la signification socio-politique de la mise en représentation de la police et de l'action policière qu'ils comportent. Le film policier se révèle en effet comme un " film du politique ", qui contribue à justifier , à légitimer et à fonder " l'ordre " des sociétés, tout en reflétant aussi les interrogations que suscite la crise du lien social qui affecte les sociétés contemporaines. Le film policier a peut-être un rôle social plus important qu'on ne le pense habituellement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 1999
Nombre de lectures 217
EAN13 9782296400498
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA REPRÉSENTATION
DE LA POLICE
DANS LE CINÉMA FRANÇAIS
(1965-1992)@
L' Harmattan, 1999
ISBN: 2-7384-8501-4Olivier PillLIPPE
LA REPRÉSENTATION
DE LA POLICE
DANS LE CINÉMA FRANÇAIS
(1965-1992)
Préface de
Jean-Louis LOUBET DEL BAYLE
L'Hannattan L'Hannattan Inc.
5-7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques
75005 Paris -FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9Collection Sécurité et Société
dirigée par Michel Bergès et Jean-Louis Loubet deI Bayle
La collection Sécurité et Société publie, en relation avec les
activités du Centre d'Études et de Recherches sur la Poliee (CERP) de
l'Institut d'Études Politiques de Toulouse, les travaux de chercheurs de
toutes disciplines intéressés par les problèmes de sécurité.
Elle se propose d'aborder ces questions en toute liberté de
problématique et de méthodologie, en étudiant notamment le
développement des fonctions et des institutions policières et militaires,
les politiques publiques de sécurité intérieure et extérieure, les
manifestations de violence individuelle ou collective, les phénomènes
de réaction sécuritaire, les formes de corruption sociale, économique
et politique qui menacent les sociétés contemporaines, les risques
techniques et les systèmes de protection qu'ils suscitent.
Déjà parus
François DIEu, Laforce publique au travail, 1999. DIEu, Politiques publiques de sécurité, 1999.
Michel BERGES,Le syndicalisme policier en France, 1999.A mes parents
A Delphine et à Antonin
A Annie et Bernard Azam
A Jean-Louis Loubet del Bayle,
en témoignage
de reconnaissance
d'affection et d'admirationPREFACE
En entreprenant les recherches qui ont abouti à la
rédaction de cet ouvrage, son auteur se lançait dans une
entreprise risquée, en faisant un certain nombre de paris et en
relevant un certain nombre de défis. En effet, vouloir étudier,
en se plaçant dans une perspective de science politique, les
représentations de la police au cinéma, c'était s'aventurer sur
un terrain largement inexploré et dont la légitimité
scientifique pouvait faire question au regard des usages et des
habitudes, dont le poids contraignant est aussi fort dans le
domaine scientifique que dans d'autres, alors que pourtant la
capacité d'innovation constitue un ressort décisif du progrès
.de la connaissance.
En effet, ce travail concerne d'abord un objet - la police -
dont le statut scientifique est rien moins qu'assuré. Pendant
longtemps - ce constat est aujourd'hui devenu un lieu
commun - les institutions et les pratiques policières n'ont pas
retenu l'attention des chercheurs, qu'ils soient sociologues ou
politologues, alors que, pourtant, quelques instants de
réflexion suffisent pour prendre conscience de l'importance de leur
rôle dans l'organisation et le fonctionnement quotidien des
sociétés. Certes, depuis quelques années, la situation s'est
quelque peu modifiée et des sociologues ou des politologues
ont commencé à s'intéresser à ce champ de recherche. En
revanche, au niveau des disciplines, du chemin reste encore à
parcourir. Pour ne prendre qu'un exemple, il suffit d'ouvrir les
nombreux manuels de science politique pour constater que la
police est un aspect de la réalité politique qui reste
pratiquement ignoré, alors qu'il n'est par rare que, par ailleurs, un
certain nombre de ces manuels reprennent l'approche
weberienne du politique en faisant référence à "la monopolisation
de la violence légitime"! Il n'était donc pas évident pour un-8 -
politologue de prendre le rzsque d'aborder sous cet angle
l'étude du politique.
Le second pari impliqué par cette recherche concerne
l'orientation consistant à s'intéresser aux représentations de la
police et, plus particulièrement, aux
iconographiques de type cinématographique. Certes, l'étude des
représentations n'est pas étrangère aux préoccupations des
politologues, mais leurs travaux se cantonnent le plus souvent
aux discours et aux textes écrits, en laissant de côté les
images, dont, pourtant le rôle est de plus en plus important dans
les sociétés contemporaines. Aussi les conseils n'ont pas
manqué pour mettre en garde Olivier Philippe, en soulignant le
caractère "prématuré" de travaux s'appuyant sur l'analyse du
matériau filmique, dans le contexte d'une discipline jeune - la
science politique - à l'histoire torturée et à l'avenir hésitant,
au sein de laquelle les effets de mode tiennent une place que
l'on peut considérer comme excessive. Il faut savoir gré à
Olivier Philippe de n'avoir pas tenu compte de ces contraintes
et d'avoir persévéré dans la voie que l'incitaient à choisir sa
vocation de politologue et sa passion pour le cinéma, en
négligeant les prudences auxquelles auraient pu l'inciter ce qui
pouvait apparaître comme les injonctions d'un
"scientifiquement correct".
Ce choix fait, Olivier Philippe a du affronter un troisième
défi tenant au caractère novateur de sa démarche et au vide
méthodologique qui en était la conséquence. Quels procédés,
quelles techniques mettre en œuvre pour une recherche de ce
type, notamment pour la faire échapper aux risques d'une
approche impressionniste et intuitive et lui donner la rigueur
et l'objectivité nécessaires à une étude scientifique? Ici
encore, la réponse n'était pas évidente et il faut souligner la
qualité de la réflexion épistémologique et méthodologique qui
a conduit à la mise au point d'un certain nombre d'outils, à
l'occasion de laquelle a pu s'exprimer l'inventivité
méthodologique qui a déjà caractérisé plusieurs travaux antérieurs de
l'auteur.
Dans cette perspective, il convient de souligner
l'importance de l'annexe méthodologique qui, pour des raisons
éditoriales, est présentée avec une typographie peu
attrayante, mais qui mérite que l'on s'y arrête pour plusieurs
raisons. D'abord, parce qu'elle permet de prendre conscience
de l'importance considérable du travail de collecte et de
traitement des données qui constitue le soubassement
empirique caché des analyses présentées dans le corps du-9 -
texte, en rappelant, par exemple, que chacun des quarante
films du corpus de l'étude a fait l'objet de quinze visionnages
méthodiques aboutissant au rassemblement de prés de 25000
informations quantifiées. Ensuite, parce que s'y manifeste la
rigueur de la réflexion de son auteur, aussi bien pour donner
le maximum de validité aux outils utilisés que pour bien
préciser les limites de celle-ci. Enfin, cette annexe pourra
servir de source d'inspiration à tous ceux qui envisagent de
réaliser des études filmiques ou téléfilmiques et qui sont à la
recherche d'une approche méthodologique pour les effectuer.
On notera aussi, parmi les sources de ce travail, les
entretiens approfondis réalisés auprès d'une dizaine de
metteurs en scène. On ne sait si c'est la conséquence du talent
de l'interviewer, mais les résultats de ces entretiens sont d'une
très grande richesse, révélant de la part de ces réalisateurs
une réflexion beaucoup plus profonde qu'on ne l'aurait
imaginé sur la dimension sociale et politique des phénomènes
policiers qu'ils mettent en images, et dont pourraient tirer
profit bien des sociologues ou des politologues. En tout cas,
la confrontation du contenu de ces entretiens avec l'étude
qualitative et quantitative du matériau filmique et de ses
modes de structuration manifestes ou latents constitue une
illustration éclatante de l'intérêt que présente pour le
politologue l'étude des représentations de la police au cinéma. En
effet, bien que ses créateurs s'en défendent, le film policier
apparaît bien, au terme de l'analyse de l'auteur, comme un
film du politique. Mais c'est un media dont le message
s'exprime et se diffuse par des voies et avec des orientations
qui pourront sembler surprenantes, à l'issue d'une
démonstration dont le brio amène le lecteur non seulement à réfléchir
sur la nature du film policier mais aussi sur la signification
sociale de celui-ci

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