Le Coeur d hirondelle
176 pages
Français

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Le Coeur d'hirondelle , livre ebook

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Description

Les Policastro, originaires de Calabre, décident de fuir un quotidien économique difficile. Exit la terre sèche, la mer, la chaleur du climat méditerranéen… les parents et leurs cinq enfants émigrent à Chambéry dans les années soixante. Ils s’installent dans le quartier italien, où résonnent les dialectes calabrais et napolitain, et où on hume à toute heure les parfums du parmesan et de la sauce tomate mijotant sur le feu. Le narrateur se rappelle avec émotion l’intégration des membres de la famille, l’apprentissage de la langue française, l’école républicaine et laïque, les rencontres avec les autochtones. Mais l’attachement à la Calabre reste toujours présent et le narrateur, adulte, part redécouvrir ses origines. Dans une langue chatoyante, l’auteur nous plonge dans le quotidien de ceux qui ont abandonné leur patrie pour offrir une meilleure vie à leurs enfants. Récit intime avant tout, le texte prend parfois une dimension politique, reliant l’expérience vécue et la situation actuelle des immigrés en France. Mais il exprime peut-être avant tout le profond attachement aux racines et la découverte amoureuse des charmes de la nouvelle patrie.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782748357189
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Cœur d’hirondelle
Carmine Policastro Le Cœur d’hirondelle
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0115179.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
L’auteur Carmine Policastro est né à Rocca Imperiale (Italie), en 1956. Il passe son enfance dans la province de Cosenza, en Calabre. Ses parents – un père maçon et une mère couturière – émigrent en France alors qu’il n’a que dix ans. Après un début de scolarité atypique en raison de son âge, il entre, bac en poche, dans la vie active et s’illustre particulièrement dans le monde du commerce et de la distribution spécialisée. Littérateur à ses heures perdues, Carmine Policastro est charmé par l’écriture, moderne et authentique à la fois, d’Albert Camus. Marié et père de trois enfants qu’il a élevés en France, il reste très attaché à ses origines, parle encore le dialecte calabrais et s’intéresse à la culture et à l’histoire et de son peuple. « Ce livre a pour but de faire toucher du doigt les dilemmes intérieurs de celui qui grandit et vit loin de sa terre et ses racines, nous dit-il. Les souvenirs les plus anciens de mon enfance reprennent vie et agissent comme des marqueurs génétiques identitaires, forts et indélébiles. »
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Introduction Un peu partout dans le monde, le combat au quotidien, pour subsister dignement et honnêtement, commande aux plus courageux, inconscients ou désespérés, de sacrifier leur famille et de quitter leur terre contre la promesse d’un avenir fantasmé, issu de leurs rêves les plus fous. L’émigration est une vaste roulette russe : ceux qui ne réussissent pas à gagner l’autre rive y laissent leur peau. Les heureux vainqueurs, eux, rêveront, seuls et nostalgiques, pendant des années, à un hypothétique retour. Unesoledadqui, sans le savoir, viendra poursuivre jusqu’à l’épuisement les générations suivantes à la recherche d’un monde et d’un pays qui n’existaient que dans la tête de leurs parents. Les listes de l’exode sont longues de tous ceux qui ont embarqué : pères, enfants seuls et perdus, familles non e moins désorientées, qui, depuis la fin du XVIII siècle, ont quitté les ports de Naples, Reggio di Calabria, Palerme, Messine, Gênes ou Ancône, avec pour tout bagage un maigre baluchon et la peur au ventre. Mais aussi avec la certitude, au fond de ces cales infâmes, que leur avenir était ailleurs, le plus loin possible. C’est sûr, ils ne reviendront jamais plus sur ces terres n’ayant pu nourrir les leurs, qui n’augurent plus à leurs yeux que soumission, misère et privation, prison ou mort violente. Pourtant, au plus profond de leur être, ils ne peuvent se résoudre à cette cassure et continuent tout au long de leur vie à entretenir l’utopique espoir qu’un jour, enrichis, ils mettront fin à leurs souffrances intérieures et retourneront au pays pour ne faire qu’un avec leur terre.
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Étrangement, les émotions et les souvenirs de celui qui est atteint par le « mal du pays » sont idéalisés à tel point que le retour au pays vous laisse souvent un goût amer. Loin de retrouver ses anciens et lointains repères, on se sent perdu face aux changements opérés. Souvent même, on a la triste sensation que notre vieux village devenu coquet, a effacé nos traces et nos anciens repaires. Que contrairement à nous, qui rentrons ravagés, il a très bien vécu sans nous. Nous livrons parfois une guerre sourde contre cette terre chérie qui nous a foutus dehors et obligés à vivre loin d’elle. Cette terre, incapable de manifester le moindre signe d’affection qu’un enfant attend naturellement de sa mère lorsqu’il est de retour à la maison, cette terre, l’espace d’un instant, on se surprend à la détester. L’indigne, elle a eu l’audace de nous oublier, alors que, chaque jour passé ailleurs, nous nous sommes consumés d’amour pour elle, durcissant nos cœurs pour ne pas pleurer. Émigré : ce nom raisonne comme celui d’un condamné coupable d’un crime qu’il n’a pas commis, un crime dont tout le monde l’accable tant sur sa terre d’origine que sur sa terre d’accueil. Et puis, par magie, ou peut-être à l’occasion d’un retour, les couleurs, les odeurs et les nourritures, ce langage oublié ne tardent pas à réveiller ce petit enfant qui, abandonné par cette mère ingrate et après une longue quête, harassé, la retrouve enfin. Et qui, sans essayer de comprendre, recommence à l’aimer, quêtant le point de départ de cet amour fusionnel et protecteur, début de son existence et d’une innocence que le ventre de sa mère lui avait promis. J’entends raisonner cette fable que tant de fois l’immigré se raconte, seul, loin de chez lui, pour ne pas sombrer : « Il était une fois… et il revint riche parmi les
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