La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 septembre 2012 |
Nombre de lectures | 18 |
EAN13 | 9782296500723 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 5 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
LE FANTASTIQUE ET LA
SCIENCE-FICTION EN
FINLANDE ET EN
ESTONIE
Collection « Bibliothèque finno-ougrienne »
Publiée par l’Association pour le développement des études
finno-ougriennes (ADÉFO), 2 rue de Lille, 75343 Paris Cedex 07
http://www.adefo.org/ adefo@adefo.org
Volumes parus
1. Fanny de Sivers : Les emprunts suédois en estonien littéraire, 1974 :
8 €.
2. Béla Bartók vivant : souvenirs, études et témoignages, 1984 : 13 €.
3. Autour du Kalevala, 1986 : 9 €.
4. Le monde kalévaléen en France et en Finlande, 1987 : 22 €.
5. Regards sur Kosztolányi, 1988 : 18 €.
6. Un chant épique de la prairie : autobiographie versifiée d’un poète
hongrois du Canada, 1989 : 25 €.
7. Jean Gergely et Jean Vigué : Conscience musicale ou conscience
humaine ? Vie, œuvre et héritage spirituel de Béla Bartók, 1990 : 20 €.
e
8. Actes du IV colloque franco-finlandais de linguistique contrastive :
24 €.
9. Béla Bartók : Éléments d’un autoportrait, 1995 : 22 €.
e
10. Erzsébet Hanus : La littérature hongroise en France au XIX siècle,
1996 : 24 €.
e
11. Erzsébet Hanus : La littérature hongroise en France au XIX siècle :
anthologie choisie et commentée, 1997 : 24 €.
e12. Bernard Le Calloc’h : Le X siècle et les Hongrois, 2002 : 25 €.
13. Dávid Szabó : L’argot des étudiants budapestois, 2004 : 27,50 €.
14. Jean Perrot : Regards sur les langues ouraliennes, 2006 : 30 €.
15. Outi Duvallon : Le pronom anaphorique et l’architecture de l’oral en
finnois et en français, 2006 : 32 €.
16. Art Leete : La guerre du Kazym : les peuples de Sibérie occidentale
contre le pouvoir soviétique (1933-1934), 2007 : 27 €.
17. Jean-Pierre Minaudier : Histoire de l’Estonie et de la nation
estonienne, 2007 : 34 €.
18. Les Komis, questions de langue et de culture, 2010 : 21 €.
19. Antoine Chalvin : Johannes Aavik et la rénovation de la langue
estonienne, 2010 : 29,50 €.
20. Jaan Kross, bilan et découvertes, 2011 : 15,50 €.
21. Katre Talviste : La poésie estonienne et Baudelaire, 2011 : 29,50 €.
22. Deux écrivains autochtones de Sibérie : Érémeï Aïpine et Iouri Vella,
2012 : 37 €.
BIBLIOTHÈQUE FINNO-OUGRIENNE — 23
LE FANTASTIQUE ET
LA SCIENCE-FICTION
EN FINLANDE ET EN
ESTONIE
ACTES DU COLLOQUE
19-20 novembre 2010
Recueil publié sous la direction
de Martin Carayol
L’Harmattan Adéfo
Traductions du finnois et de l’estonien :
Martin Carayol
© 2012, ADÉFO
2, rue de Lille ; 75343 Paris Cedex 07
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-99413-3
EAN : 9782296994133
Martin CARAYOL
PRÉFACE
Depuis environ deux décennies, il semble que les littératures de
l’imaginaire connaissent un véritable âge d’or en Finlande et en
Estonie, grâce à des écrivains de premier plan comme Johanna
Sinisalo, Leena Krohn et Jyrki Vainonen en Finlande, Indrek
Hargla et Andrus Kivirähk en Estonie : autant de personnalités qui
ont la particularité de recueillir des suffrages tant dans le milieu
parfois trop fermé des amateurs de fantastique et de science-fiction
que parmi les critiques littéraires et les lecteurs de littérature
générale. Alors que pendant longtemps, et encore aujourd’hui dans
certains pays, le fait qu’une œuvre ressortisse aux littératures de
l’imaginaire a suffi à la rendre suspecte aux yeux des instances
légitimantes, ces écrivains sont parvenus dans une certaine mesure
à rompre la solution de continuité entre littérature populaire et
littérature légitime.
On voit l’originalité de cette situation, surtout comparée aux
points de vue qui continuent de dominer en France quant aux
littératures de l’imaginaire. En Finlande, les revues littéraires et les
quotidiens nationaux, tels les Helsingin Sanomat, mêlent
allègrement littérature réaliste et littératures de l’imaginaire sans reléguer
ces dernières dans des rubriques spécifiques, tenues par des
journalistes spécialisés ; en France, c’est l’inverse, on semble considérer
que les lecteurs d’un genre donné ne lisent pas de livres relevant
d’un autre genre, et l’on fait des rubriques séparées, laissant le
fantastique et la science-fiction à des spécialistes de ces genres, non à
des journalistes littéraires généralistes. Si par hasard un roman
critiqué dans une rubrique généraliste de la presse française relève
au moins en partie du fantastique ou de la science-fiction, le
journaliste se sent obligé de préciser soit qu’en réalité ce n’est pas
du vrai fantastique ou de la vraie science-fiction (si par exemple il
n’y a pas de monstres ou pas d’extra-terrestres…), soit que le
8 MARTIN CARAYOL
roman « dépasse » par son style ou son ambition le genre auquel il
emprunte des éléments de détail pour mieux le « subvertir ».
En Finlande, le prix littéraire le plus prestigieux, le prix
Finlandia, a été donné en 2000 au premier roman d’un auteur, Johanna
Sinisalo, qui auparavant n’avait publié des nouvelles que dans des
fanzines de science-fiction, et en Estonie le prix Friedebert-Tuglas
de la nouvelle a souvent récompensé des auteurs fantastiques ou de
science-fiction ; en France, il paraît inimaginable de voir des prix
littéraires d’importance décernés à des auteurs écrivant dans des
1« mauvais genres » .
Il y a bien évidemment en France des exceptions, la plus visible
étant Antoine Volodine, largement reconnu comme un des
écrivains les plus originaux et les plus importants de la littérature
française d’aujourd’hui, quand bien même ses œuvres ressortissent
nettement au domaine de la science-fiction. On pourrait également
citer Georges-Olivier Châteaureynaud pour ce qui est du
fantastique. On ne peut en tout cas que constater leur rareté — surtout en
comparaison du nombre d’écrivains fantastiques finlandais et
estoniens parfaitement intégrés au paysage littéraire de leur pays — et
le fait que ces rares exceptions ne changent en rien l’atmosphère
générale d’ostracisme, qui fait que des auteurs classés comme
« populaires » en raison par exemple du positionnement de leur
maison d’édition, et qui pourtant ont des qualités littéraires
manifestes (citons Philippe Curval, Roland C. Wagner), ne sont jamais
traités par les critiques littéraires dominants.
On le sait, les élites culturelles françaises privilégient nettement
les divers courants réalistes, tant en littérature qu’au cinéma, et une
œuvre appartenant aux littératures de l’imaginaire ou au cinéma
« de genre » a beaucoup de mal à être considérée avec sérieux par
certains des canaux critiques les plus établis. Il est vrai que la
situation semble en passe de changer, et que de récentes
publi2cations universitaires sur le fantastique et la science-fiction , des
colloques comme ceux qui furent organisés à l’ENS de la rue
1
Le premier prix Goncourt, accordé à John-Antoine Nau en 1903, est
une exception fameuse.
2
Comme le livre d’Irène Langlet, La Science-fiction : lecture et
poétique d’un genre littéraire, Armand Collin, 2006.
PRÉFACE 9
d’Ulm dans le cadre du « mois de la science-fiction »