Le postmodernisme dans le roman africain
258 pages
Français

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Le postmodernisme dans le roman africain , livre ebook

258 pages
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Description

Qu'est-ce qui motive un livre sur le postmodernisme littéraire en Afrique ? Loin des débats philosophiques d'une postmodernité africaine, mais acceptant le contexte postmoderne global, les contributeurs se sont livrés à un exercice de lecture du roman africain, avec des outils postmodernes, et ont travaillé à interroger les frontières mouvantes et l'identité rhizomatique de ce roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 298
EAN13 9782296480575
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le postmodemisme dans le roman africain

Formes, enjeux et perspectives
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

Bogdan GHITA, Eugène Ionesco, un chemin entre deux langues, deux littératures , 2011.
Debroah M. HESS, Maryse Condé : mythe, parabole et complexité , 2011.
Armelle LACAILLE-LEFEBVRE, La Poésie dans A la Recherche du Temps Perdu de Marcel Proust , 2011.
Vera CASTIGLIONE, Emile Verhaeren, Modernisme et identité générique dans l’œuvre poétique , 2011.
Jean-Pierre FOURNIER, Charles Baudelaire. Quand le poème rit et sourit , 2011.
Jean Léonard NGUEMA ONDO, Le roman initiatique gabonais , 2011.
Chantal LAPEYRE-DESMAISON, Résonances du réel. De Balzac à Pascal Quignard , 2011.
Saloua BEN ABDA, Figure de l’altérité. Analyse des figures de l’altérité dans des romans arabes et francophones contemporains , 2011.
Sylvie FREYERMUTH, Jean Rouaud et l’écriture « les yeux clos ». De la mémoire engagée à la mémoire incarnée , 2011.
François HARVEY, Alain Robbe-Grillet : le nouveau roman composite. Intergénéricité et intermédialité , 2011.
Brigitte FOULON, La Poésie andalouse du XI e siècle. Voir et décrire le paysage, 2011.
Jean-Joseph HORVATH, La Famille et Dieu dans l’œuvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux , 2011.
Haiqing LIU, André Malraux. De l’imaginaire de l’art à l’imaginaire de l’écriture , 2011.
Fabrice SCHURMANS, Michel de Guelderode. Un tragique de l’identité , 2011.
Connie Ho-yee KWONG, Du langage au silence , 2011.
V. BRAGARD & S. RAVI (Sous la direction de), Ecritures mauriciennes au féminin : penser l’altérité , 2011.
Sous la direction de

Adama COULIBALY
Philip Amangoua ATCHA
Roger TRO DEHO


Le postmodernisme dans
le roman africain

Formes, enjeux et perspectives


L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56648-4
EAN : 9782296566484

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Introduction
On pourra se demander ce qui motive un livre sur le postmodernisme littéraire en Afrique. Tout est dans ce titre. Si sur le postmodernisme, on a beaucoup écrit ailleurs, cette floraison n’a pas donné une unanimité indiscutable, de sorte que ce qui caractérise le postmoderne, c’est plus la difficulté de cerner ses contours paradigmatiques que sa réduction à une formule comme « l’incrédulité à l’égard des métarécits ». Le succès de cette thèse de Lyotard est peut-être dû au fait qu’elle entre dans un processus métaphorique fécond qui permet de cristalliser une crise sociale profonde et qu’elle se diffuse à des champs aussi variés que l’architecture, la littérature, la peinture, la musique, les sciences humaines et même la religion.
Synthétiquement, on peut définir ainsi le postmodernisme comme une crise des valeurs liée aux limites de la Raison, de la Science, de l’Esprit et, par extension, des symboles de la représentation comme l’image du Père, du Patriarche, l’image du Mythe, mais aussi les valeurs comme la Famille, le Mariage. Une telle approche est bien sommative au regard des nombreuses nuances {1} données çà et là par la critique.
Sous cet angle, le postmoderne recouvre un sens large, ouvert, dont le dénominateur commun est la remise en question de ce qui fait les valeurs du passé. Aussi, l’extension littéraire prend-t-il force de complément qui précise. Le projet de cet ouvrage porte sur le postmodernisme littéraire. Cette remise en question qui ne s’installe pas dans une logique de la table rase des mouvements modernistes qui l’ont précédé, décline une critériologie où la déconstruction est à la fois systémique, structurelle et systématique. Elle engendre ainsi la surprise, la provocation, la subversion, la transgression…
Aussi, si les querelles terminologiques des années 80 et 90 se sont maintenant apaisées pour admettre le postmoderne comme un terme générique décliné en « postmodernité » (notion philosophico-historique) et en « postmodernisme » (discours esthétique autour des productions de cette périodisation postmoderne), c’est l’affectation même d’une charge postmoderne (dans le double sens du mot pour l’Afrique) qui pose problème en Afrique.
Ainsi des sociologues, dont André Akoun, ont répudié la validité de la notion de postmodernité pour l’Afrique. Pour eux, « les sentiments d’impuissance et de désabusement qui imprègnent notre culture ne représentent pas une « rupture » d’avec la modernité, ils ne suggèrent pas la notion de postmodernité. Ils seraient simplement un avatar de celle-ci » {2} .
Une telle argumentation qui laisse entendre que l’Afrique est encore dans la modernité, peut être renforcée par le fait que le projet initial de Lyotard s’intéressait aux « sociétés avancées et post-industrielles ».
En littérature en 1986, dans une excellente étude, Léo H. Hoek {3} donnait un panorama de la littérature postmoderne qui embrasse les littératures européennes, nord-américaines, canadiennes, latino-américaines, oubliant la littérature africaine. En 1994, le volume N° 27 des Etudes littéraires {4} , entièrement consacré à la problématique postmoderne, renforçait une analyse sur « les poïesis des Amériques, ethos des Europes » {5} .
De fait, une abondante littérature existe qui analyse le courant du postmodernisme dans le giron occidental. Et, le constat est une exclusion, un oubli de l’Afrique noire du débat qui se déroule alors que Marc Gontard {6} lit l’éclosion d’une écriture postmoderne du Maghreb notamment dans le roman marocain. En effet, après la place importante de la revue Souffles (créée en 1966) dans l’optique de « l’orientation et le développement au Maroc d’une littérature postcoloniale française » {7} qui faisait le pari outre de « penser l’identité nationale, mais surtout de faire tomber, de déconstruire la notion très occidentale de genre romanesque » {8} , cette littérature prend le virage du postmodernisme (d’une écriture postmoderne) dans les années 80 notamment avec des auteurs comme Abdellatif Laâbi ( Les rides du lion en 1989) ou de Katibi ( Un été à Stockholm , 1990) et surtout Tahar Ben Jelloun ( L’enfant de sable en 1985 et La nuit sacrée en 1987).
Plus sereinement, l’Afrique est rangée du côté de la post-colonialité ou du postcolonialisme. « Dans les sociétés dites postcoloniales, c’est la notion même de postmodernisme qui est problématique » révèle André Lamontagne {9} en traçant les frontières des « territoires postmodernes ».
Dans les sphères où la lecture postmoderniste (au sens critique) des œuvres d’Afrique noire est émergente, une certaine approche endogène de la critique autorise à se demander si, au fond, « ce qu’on nomme postmoderne n’est pas ce que l’Afrique faisait depuis toujours sans le savoir ».
Une tentative de lecture de la question postmoderne dans le roman africain peut, d’emblée, poser les interrogations de la transférabilité de la notion du postmoderne dans la culture ou, même, dans la littérature africaine au sud du Sahara tant il est vrai que l’Afrique n’a pas connu une histoire qui passe par une modernité pour déboucher sur une postmodernité. D’où le projet de ce livre de savoir s’il y a un postmodernisme littéraire africain et quels pourraient en être les traits, les lignes de force et les points de faiblesse. Cette démarche repose bien sur le principe cognitif de fixation d’un certain nombre de traits qui, ailleurs ont été donnés pour postmodernes pour tenter de tracer les contours de la spécificité de ce qui se décline ici.
Connaître implique de fixer, de catégoriser mais, par essence, l’analyse prospère sur la ligne épistémologique que le postmoderne n’est ni une théorie mais bien un discours, et n’a pas de maître à penser mais des auteurs-contributeurs qui ont travaillé à fixer ses frontières mouvantes et son identité rhizomatique…
C’est pourquoi l’ensemble des contributions réunies ici ne s’inscrit pas a priori dans la perspective d’endosser les cl

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