Le roman de Mohamed Toihiri dans la littérature comorienne
262 pages
Français

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Le roman de Mohamed Toihiri dans la littérature comorienne , livre ebook

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Description

Existe-t-il une littérature aux Comores ? Pour répondre à cette question, l'auteur a choisi le roman de Mohamed Toihiri pour matérialiser cette vie littéraire comorienne. Un roman qui, en plus d'être une spéculation verbale, porte, en son sein, une dimension sociologique, anthropologique et même politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 37
EAN13 9782296489332
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le roman de Mohamed Toihiri
dans la littérature comorienne
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

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François HARVEY, Alain Robbe-Grillet : le nouveau roman composite. Intergénéricité et intermédialité , 2011.
Brigitte FOULON, La Poésie andalouse du XI e siècle. Voir et décrire le paysage , 2011.
Jean-Joseph HORVATH, La Famille et Dieu dans l’œuvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux , 2011.
Haiqing LIU, André Malraux. De l’imaginaire de l’art à l’imaginaire de l’écriture, 2011.
Nassurdine Ali Mhoumadi


Le roman de Mohamed Toihiri
dans la littérature comorienne


Fiction d’un témoignage et témoignage d’une fiction


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96345-0
EAN : 9782296963450

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Pour Hatouoi, nos enfants et Naïma.
La première pour son soutien inconditionnel, les deuxièmes pour m’avoir accompagné tout au long de cette recherche (en me perturbant et en abîmant mes outils de travail !) ; la troisième pour avoir toujours cru en moi.
INTRODUCTION
UN BESOIN URGENT DE
DISCOURS CRITIQUE


Pourquoi être captivé par ce qui a l’air de susciter du désintérêt voire même du mépris ? Etrange et singulière démarche, non ? L’entreprise est excitante (pour celui qui s’intéresse aux marges) mais périlleuse (sur le plan universitaire et scientifique). Car dans la recherche, il est courant de s’appuyer sur les travaux existants pour aussitôt marquer leurs carences sans préciser suffisamment que la critique peut s’exercer difficilement sur le néant ! Mais il faut bien faire sa place dans le monde impitoyable des spécialistes ; il faut bien enfoncer les prédécesseurs pour s’ériger en spécialiste ; il faut bien mettre en valeur son apport neuf (qui ne saurait exister que parce qu’il y a de l’ancien !) . Ce sont les régies de l’art , comme dirait Pierre Bourdieu.
Je le confesse : il m’a fallu vaincre un triple obstacle pour entreprendre cette recherche. Le premier est lié à l’envie (toujours irrépressible chez moi) de continuer à étudier Senghor à qui j’ai déjà consacré un essai {1} ; le deuxième au peu d’intérêt que suscite la littérature comorienne dans la communauté des spécialistes des littératures francophones ; le dernier au vide documentaire qui entoure cette littérature – ceci s’expliquant par cela.
J’y ai trouvé cependant, et très rapidement, mon compte pour au moins deux raisons : le sentiment (certes naïf !) d’apporter quelque chose de véritablement nouveau et la promotion d’une littérature émergente.
Car la littérature comorienne née en 1985 avec la parution de La République des Imberbes reste, aujourd’hui encore, l’angle mort des recherches sur les Comores. D’où l’intérêt de combler ce vide : proposer un discours critique en mesure d’escorter cette littérature pour qu’elle puisse se développer comme domaine de savoir faute de quoi elle risque de rester la propriété réservée de quelques initiés – un domaine ésotérique.
Cette littérature écrite francophone, publiée par plus d’une dizaine d’éditeurs {2} , enseignée à l’université des Comores, comptant aujourd’hui des anthologies, récits, nouvelles, romans, pièces de théâtre, recueils de poèmes et essais, ne dispose toujours pas d’un discours critique solide qui, à défaut de mieux, l’inventorie. Les spécialistes des littératures de cette région du monde – l’Océan Indien – continuent le plus souvent de l’ignorer ou ne lui accordent, dans leurs études, que des strapontins quand ils réservent des confortables fauteuils aux littératures réunionnaise, malgache ou encore mauricienne ! Je précise tout de même que, périodiquement, la revue Cultures Sud (anciennement Notre Librairie ) rend compte des publications de L’Harmattan qui a été pendant une quinzaine d’années son seul éditeur.
Si Jean-Louis Joubert présente, en 1991, succinctement La République des Imberbes de Mohamed Toihiri comme étant « le premier véritable roman comorien {3} », si en 1993, le même critique expose un extrait de ce roman dans son anthologie en ajoutant que « la littérature comorienne a maintenant un avenir {4} », si Jean-François Samlong signale la publication des deux romans de Toihiri en affirmant qu’ils sont de « qualité assez inégale {5} », Martine Mathieu se contente d’indiquer qu’aux Comores, « […] quelques tentatives de création se font jour {6} ». Il est vrai qu’elle a ajouté à sa courte remarque quatre références bibliographiques {7} ! Jean-Michel Racault, bien qu’il dise souhaiter que l’Océan Indien soit un « […] un lieu d’échanges multipolaires entre plusieurs mondes […] {8} » n’accorde aucune place à la littérature comorienne dans son récent ouvrage ; Jean-Claude Carpanin Marimoutou ne fait pas mieux dans un numéro spécial de La Revue de littérature comparée qu’il a récemment coordonné {9} .
Mon ambition est de proposer le premier travail approfondi (je veux dire de niveau universitaire) sur la littérature comorienne en inaugurant un véritable discours critique.
L’étude portera seulement sur le roman de Mohamed Toihiri. Parce que c’est le père de cette littérature : c’est lui qui a signé son acte de naissance en publiant La République des Imberbes (1985) ; qui a récidivé, après cet acte d’inauguration, en faisant paraître en 1992 Le Kafir du Karthala ; c’est son seul représentant dans les manuels littéraires francophones bien qu’il existe d’autres écrivains comoriens. Et, pour défendre une cause, il vaut mieux s’appuyer, dans un premier temps du moins, sur les hommes connus. Et puis, il faut savoir rendre hommage à un fondateur ! Et pourquoi cette restriction générique alors que Mohamed Toihiri a écrit également des pièces de théâtre {10} ? Par attachement et pragmatisme : attachement (sentimental) à ce roman fondateur ; et par sa matière assez dense à même d’être soumise à l’observation rigoureuse d’un travail de niveau qui se veut élevé.
Il s’agit pour moi, dans l’étude de ce roman, d’observer de plus près ce que dissimule l’écriture de l’histoire récente des Comores ( La République ). Autrement dit, avons-nous affaire seulement à une transcription neutre des événements (si tant est qu’on puisse parler d’une écriture neutre) ? Ou l’écriture de l’histoire comorienne va-t-elle servir de prétexte à une réflexion sur d’autres sujets ? Que camoufle véritablement l’affrontement qui oppose le personnage principal du Kafir du Karthala à la société comorienne ? S’agit-il de la confrontation classique individu/société du roman réaliste ? Ou bien là encore s’agit-il d’un prétexte pour développ

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