Les Années d insouciance
98 pages
Français

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Les Années d'insouciance , livre ebook

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Description

Lucien est un jeune fils d’instituteur du Cantal; il vit sa jeunesse à la fin des années cinquante, dans une campagne douce et pittoresque, à l’ambiance inimitable. On découvre ainsi la pêche au vairon et à la truite, les jeux d’enfants dans une cour de récréation exclusivement masculine, la fascination pour la grande batteuse… Une atmosphère nostalgique pour un roman par lequel on se laisse porter avec plaisir. Georges Mouly serait-il nostalgique? Nul ne le sait, mais ce qui est sûr, c’est qu’il nous livre ici un ouvrage entre témoignage d’une époque qui s’efface et roman purement fictif. On apprécie la douceur de vivre décrite, qui semble être contagieuse…

Informations

Publié par
Nombre de lectures 13
EAN13 9782748349443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Années d’insouciance
Georges Mouly Les Années d’insouciance Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0) 1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114113.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
Le décor
Tout a commencé vraiment dès le début de la seconde moitié des années cinquante, à Cayrols, dans ce solide pilier de laïcité, cette grande bâtisse communale fichée sur une légère proéminence du relief, l’école primaire. Côté bois, la cour des filles, au bas de laquelle trônait, majes-tueux, un magnifique marronnier dont l’ombre portée constituait l’été un havre de fraîcheur. Il était fréquenté au printemps par des chardonnerets dont le plumage aux cou-leurs vives ne laissait pas indifférent et dont les cris signalaient la présence d’une nichée. Mais les autorités ayant fait la leçon comme quoi il était interdit de toucher aux oeufs au risque d’éloigner définitivement les parents, cette consigne était généralement respectée par des enfants obéissants, même si, juchés sur un escabeau, il leur arrivait d’aller les voir de près. Côté route, la cour des garçons, plantée de quelques til-leuls qui embaumaient à la floraison. La ségrégation s’arrêtait là, hormis pour les wc, à la turque : des fourmis volantes dans ceux des filles en été, des balles perdues dans les fosses septiques chez les garçons, que s’ingé-niaient à aller récupérer les auteurs des coups malheureux, en allongeant désespérément le bras ou en utilisant une épuisette… Les deux cours, en pente, n’étaient pas goudronnées en ce début des années cinquante et l’eau de pluie y creusait des rigoles avant d’aller se perdre dans le fossé de la route nationale 122, en contrebas du mur de soutènement qui supportait la cour des garçons, ou encore dans le récepta-cle grillagé du puits. Mais l’absence d’un revêtement
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autorisait le tracé de routes sur lesquelles, Lucien, son frère La Miche et quelques autres camarades s’amusaient beaucoup en faisant évoluer des voitures miniatures. L’un d’entre eux, fils de pompiste, apportait des découpages de stations services que devaient laisser les représentants de commerce. Chacun dressait ainsi son garage que fréquen-taient les véhicules des autres. De ce puits partait le mur de séparation des deux cours, surmonté d’une grille. Le tout ne dépassait pas 1,60 mè-tres, hauteur idéale pour faire office de filet de badmington, au cours de mémorables parties. L’élément liquide nécessaire à la maisonnée était extrait à l’aide d’un volant comparable au gouvernail d’un gros bateau et que faisait tourner en grinçant à l’aide d’une manivelle, la mal-heureuse préposée à la corvée d’eau, la bonne, le plus souvent. Ensuite il fallait monter les seaux à l’étage par l’un des deux grands escaliers centraux aboutissant aux appartements. Un véritable chemin de croix ! De part et d’autre du bâtiment central, deux préaux ap-portaient leur aile protectrice en cas d’intempérie. Sous celui des garçons, Lucien, déjà âgé, dont la détente n’était pas la moindre des qualités physiques, avait pris l’habi-tude, en s’élançant contre le mur du fond, d’y rebondir sur sa jambe droite pour se propulser verticalement. D’une main aguerrie, il saisissait alors la poutre faîtière et tel un singe suspendu entre ciel et terre, il se balançait un mo-ment avant d’effectuer un rétablissement. Il se retrouvait alors à califourchon sous les hourras des quelques rares spectateurs qui assistaient admiratifs à ses démonstrations. Là ne s’arrêtaient pas ses exploits. Encouragé, il se dressait sur la poutre, à quatre mètres du sol, et entamait une promenade d’équilibriste en baissant la tête aux ex-trémités pour ne pas toucher le toit. Un jour, il perdit l’équilibre et se retrouva, bien malgré lui, à cheval sur la poutre avec une énorme douleur au bas-ventre. Il décida
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