Les enJEux de l autobiographie dans les littératures de langue française
299 pages
Français

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Les enJEux de l'autobiographie dans les littératures de langue française , livre ebook

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Description

Le présent ensemble d'articles s'interroge sur l'autobiographie, tant comme norme littéraire ancrée dans la culture occidentale, que comme problématisation postcoloniale de l'hydride et du genre. Il ne s'arrête pas à la constation d'une particularité des écritures francophones par rapport à une définition traditionnelle du genre autobiographique, mais se propose d'ouvrir de nouvelles pistes pour éviter le grand écart entre une dévalorisation des textes francophones face au modèle établi, et une surévaluation de leur spécificité, qui s'accompagne le plus souvent d'une nouvelle marginalisation.

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Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 223
EAN13 9782336261515
Langue Français

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Extrait

9782296005099
Les enJEux de l'autobiographie dans les littératures de langue française
Du genre à l'espace-l'autobiographie postcoloniale-l'hybridité

Susanne Gehrmann
Claudia Gronemann
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Les enJEux de l’autobiographique dans les littératures de langue française : Du genre à l’espace — l’autobiographie postcoloniale — l’hybridité L’Autobiographie antillaise : Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant — Déviance ou autobiographie symbolique ? La structure gémellaire comme paravent autobiographique chez Daniel Maximin et Édouard Glissant Nicole Brossard et Abdelkebir Khatibi : Corps - Écriture ou écrire comme la circulation infinie du désir Polyphonies mémorielles et identitaires chez Régine Robin Autofiction — Nouvelle Autobiographie — Double Autobiographie — Aventure du texte : Conceptions postmodernes / postcoloniales de l’autobiographie dans les littératures française et maghrébine « Jeux du Je » : Hybridité et dé-localisation dans l’oeuvre de Malika Mokeddem L’invention d’une identité: L ‘ Occidentaliste de Hani Hammoud L’autobiographie au Maghreb postcolonial : réécriture d’un genre littéraire Constructions postcoloniales du Moi et du Nous en Afrique : l’exemple de la série autobiographique de Ken Bugul Récit épique et autobiographie dans Histoire d’un enfant trouvé de Robert Zotoumbat Auto/Biographie(s) intermédiatique(s). Mises en scène dramatiques et cinématographiques de la vie et de l’œuvre de Frida Kahlo par Robert Lepage et Sophie Faucher (Canada) et par Paul Leduc (France/Mexique) Écriture autobiographique d’Isabelle Eberhardt : au-delà des cultures et des genres L’espace autobiographique dans l’œuvre de Driss Chraïbi Langue — Corps — Identité. L’écriture autobiographique dans l’œuvre d’Assia Djebar Vaste est la prison d’Assia Djebar ou l’autobiographie impossible Repérage de l’archétype du pére : Dans la tourmente de la dictature (Autobiographie d’un Poète), de Matala Mukadi Tshiakatumba Les collaborateurs et collaboratrices.
Les enJEux de l’autobiographique dans les littératures de langue française : Du genre à l’espace — l’autobiographie postcoloniale — l’hybridité
Claudia GRONEMANN. Université de Leipzig & Susanne GEHRMANN, Université Humboldt de Berlin.

Introduction
La problématique des écritures autobiographiques dans les littératures de langue française a suscité, surtout à partir des années 1990, l’intérêt de la recherche internationale, 1 mais la relation entre les pratiques textuelles et la notion d’autobiographie n’a pas encore été élucidée de façon systématique en tant que question théorique dans ses relations épistémologiques avec les concepts du postcolonial et de l’hybridité. D’une part, on constate fréquemment un lien étroit entre la représentation du transculturel et de l’autobiographique ainsi que l’importance, même la qualité fondatrice, du discours autobiographique pour les littératures de langue française — maghrébine et caraïbe, mais aussi pour celles du contexte africain, québécois et libanais. D’autre part, ces manifestations littéraires du Moi ne coïncident pas avec les conceptions spécifiques de la culture occidentale du sujet et de l’auteur, de l’écriture et du texte ainsi que de l’Histoire et de la mémoire. Ce qui nous amène à une réflexion plus approfondie sur la problématique de l’autobiographie dans les écritures francophones pour démontrer leurs particularités culturelles et leurs points communs.
Pour contribuer à l’avancement du débat, le présent volume vise à éclairer la relation de cause à effet entre les manifestations de l’autobiographique et de l’hybride et entame une systématisation des approches méthodologiques dans le contexte des discussions actuelles. Dans ces paradigmes multiformes, nous voyons prioritairement le reflet de différentes possibilités de penser et réfléchir la constitution du réel ainsi que la manifestation textuelle de l’autobiographique, de l’identité et de ses composantes culturelles.
Les articles réunis dans le présent volume ont comme point de départ la perception des particularités des textes francophones par rapport à l’autobiographie comme modèle générique, ancré culturellement dans la pensée occidentale. En même temps, il faut signaler l’ambivalence d’une telle évocation dans la mesure où la constitution historique du genre même en tant que norme littéraire n’a pu se réaliser qu’en subordonnant ou même en excluant toutes les formes “divergentes”, considérées comme l’Autre, le tout autre de l’autobiographie : c’est le cas, de manière quasi générale, des écritures non européennes, mais aussi des autres écritures dites “marginales” comme par exemple les écritures féminines et homosexuelles. Toutes ces pratiques se trouveraient exclues de la norme établie basée sur l’idéal d’un sujet blanc, masculin, hétérosexuel, et ont été considérées par conséquent presque exclusivement comme le résultat d’une altérité. En raison d’une telle subjectivité divergente par rapport au Je cohérent, stable et autorisé dans la conception classique idéaliste et ignorant les traditions poétiques non européennes, ces textes autobiographiques ont été marginalisés et, systématiquement, exclus du canon.
La diversité des manifestations du Je dans les littératures de langue française n’a pas pu être saisie jusqu’à aujourd’hui autrement qu’au travers d’une pensée de la différence, de l’écart et de l’altérité ce qui conduisit à une hiérarchisation des modèles de type colonial. La référence permettant de marquer et de construire cet autre en tant que tel a été dans ce cas l’Histoire, c’est-à-dire la condition coloniale. Les écritures du Moi québécoises, africaines, antillaises et maghrébines émergent d’un fond historique comparable — quoique bien distinct selon les conditions géopolitiques — et elles s’effectuent dans le contexte d’une expérience coloniale avec des conséquences historiques sur le long terme. Cet état a produit des situations et expressions transculturelles qui se manifestent dans des formes littéraires spécifiques, difficiles à comprendre au moyen de la pensée occidentale. Pour éviter une nouvelle appropriation ou soumission de la culture du colonisé, cette fois à travers la valorisation de ses représentations, la théorie postcoloniale — inspirée épistémologiquement par la pensée postmoderne qui a entamé la remise en question de la prétention universelle du savoir occidental — a ouvert le chemin d’une réécriture critique des systèmes de pensée occidentaux, parmi eux l’idée des normes littéraires pré-établies.
Correspondant à cette réflexion sur le rapport entre le genre de l’autobiographie et sa problématisation postcoloniale, y compris la question de l’hybridité, les interprétations et les conclusions méthodologiques que les auteurs du volume en tirent, représentent tout le spectre des approches théoriques du débat actuel. La diversité des stratégies autobiographiques dans ces littératures a provoqué un pluralisme des paradigmes méthodologiques qui peuvent entrer en conflit ou même franchement se contredire. Visant à systématiser ces positions conflictuelles en tant que base d’un débat scientifique pas encore clos, nous avons préféré organiser notre volume non pas de la manière habituelle selon des régions géopolitiques conformément à la provenance des auteurs ou suivant la focalisation de différents aspects autobiographiques (spécificité sexuelle, inter-/médialité, technique ethnographique entre autres), mais à partir de critères méthodologiques, qui se réfèrent à la conception autobiographique sur laquelle se fonde chaque analyse (notion du genre, théorie postcoloniale, hybridité). Bien que quelques contributions ne discutent pas en premier lieu ou de manière explicite la problématique de l’autobiographie, les interprétations des textes francophones réunies dans le présent volume permettent une classification en fonction de l’idée de l’autobiographie sur laquelle s’appuie l’auteur de chaque article.
Une tendance visible ressort tout de même de l’ensemble des différentes positions des chercheurs en littérature de langue française : il s’agit de questionner de plus en plus le modèle mi-métique de l’autobiographie traditionnelle et de chercher à établir de nouveaux concepts ouverts comme la notion de l’autobiographie postcoloniale, afin de considérer l’hybridité comme un nouveau concept permettant de caractériser quelques écritures autobiographiques spécifiques sans recourir au système traditionnel des genres : l’autobiograph

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