LITTÉRATURES FRANCOPHONES : LANGUES ET STYLES
272 pages
Français

LITTÉRATURES FRANCOPHONES : LANGUES ET STYLES , livre ebook

272 pages
Français

Description

Ce colloque propose une analyse critique de la diversité stylistique des littératures francophones, sous l'angle de la linguistique, la sociolinguistique, la stylistique, l'histoire littéraire, la critique littéraire… Ces communications fournissent une introduction inédite à l'un des phénomènes culturels majeurs de ce temps : les usages singuliers du français littéraire, par les Histoires et les Géographies colonisées ou fortement marquées par la France.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2001
Nombre de lectures 493
EAN13 9782296214279
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UNIVERSITÉ PARIS XII - VAL DE MARNE
CENTRE D'ÉTUDES FRANCOPHONES
LITTÉRATURES FRANCOPHONES.
LANGUES ET STYLES
Actes du Colloque international
Organisé par Papa Samba Diop
L'Harmattan L'Harmattan Inc. L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques Hargita u. 3 Via Bava, 37
(Qc)75005 Paris Montréal 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE CANADA H2Y lK9 HONGRIE ITALlE@
L'Harmattan, 2001
ISBN: 2-7475-0723-8Je tiens à témoigner ma gratitude à
Madame Patricia Pol, Vice-Présidente
chargée des Relations Internationales à
l'Université de Paris XII, pour
l'important concours apporté à la
réalisation de ce colloque.
Que soit également remerciée Madame
Marie-Rose Gauvin pour son
dévouement.
(P.S.Diop)TABLE DES MATIÈRES
(3-4). Table des matières:
~ Arguments:
. Delas, Daniel (Université de Cergy-Pontoise):
(5-12)
De quelle voix parlent les littératures francophones?
~ Communications:
. Ngalasso, Mwatha Musanji (Université de Bordeaux III):
De Les soleils des indépendances à En attendant le vote des bêtes sauvages. Quelles
évolutions de la langue chez Ahmadou Kourouma? (13-47)
. Nissim, Liana (Istituto di Lingua e Letteratura Francese e dei Paesi Francofoni, Milano):
1968-1998: Ahmadou Kourouma, des Soleils des indépendances au Vote des bêtes
sauvages (49-65)
. Ngandu Nkhasama, Pius (Louisiana State University, Bâton Rouge):
(66-82)Les écailles du ciel de Tierno Monénembo
. Bisanswa, Justin (Université de Liège et Institut Supérieur Pédagogique de Bukawu, Zaïre):
Littérature et représentation chez Sony Labou Tansi (83-100)
Sorbonne):. Ngal, Georges (Université Paris IV -
(100-106)Style, sens et non-sens chez Sony Labou Tansi
. Kakpo, Mahougnon (Université Nationale du Bénin):
La vie et dentie. L'Archaïque et le Baroque dans le roman négro-africain d'expression
française (107-117)
. Batie (de la), Bernardette (Université de Melbourne):
Déplacements linguistiques dans Une enquête au pays, La mère du printemps et Naissance
à l'aube de Driss Chraïbi (119-124)
. Zékri, Khalid (Université de Paris XIII):
Le style du commencement dans L'Honneur de la tribu de Rachid Mimouni (125-134)
. Marty, Anne (Université Paris XII):
La revendication d' «étrangeté» des héroïnes de quelques romans féminins haïtiens
(135-143). Porra, Véronique (UniversiHit Bayreuth):
Les voix de l'anti-créolité? Le champ littéraire francophone entre orthodoxie et
subversion (145-153)
. Mouralis, Bernard (Université de Cergy-Pontoise):
(155-166)Le «classicisme» de Mongo Béti
. Gbanou, Sélom Komlan (Universitat Bremen):
En marge de la grammaire-pénitence: Écriture du Même dans la poésie de Gnoussira
Analla (167-179)
. Chitour, Marie-Françoise (Université d'Angers):
Une esthétique textuelle négro-africaine: Le mélange des genres dans Elle sera dejaspe et
de corail de Werewere Liking (181-189)
. Derive, Jean (Université de Savoie-LLAN):
Style et fictions d'oralité dans la narration de quelques romans francophones
(191-201)
Sorbonne):. Chevrier, Jacques (Université Paris IV -
(203-212)Les voix narratives dans œuvre romanesque de Williams Sassinel'
. Halen, Pierre (Universitaire Instelling Antwerpen et Université de Metz):
Les stratégies francophones du style: l'exemple de quelques sauvages du Nord
(213-227)
. Sanvee, Mathieu (Université Paris IV):
(229-236)Langue et création littéraire: Le défi identitaire
Institut Cheikh Anta Diop):. Biyogo, Grégoire (Université de Libreville -
Grammaire (s) de la littérature francophone. Vers un modèle transversal
(237-249)
~ Autres arguments:
. Diop, Papa Samba (Université de Paris XII):
(251-257)Littératures francophones: Langues et Styles
(259-260). Table des matières:
4Arguments:
DE QUELLE VOIX PARLENT LES LITTÉRATURES
FRANCOPHONES?
Daniel Delas
(Université de Cergy-Pontoise)
L'enseignement du français fait aujourd'hui en France l'objet d'une réflexion critique
d'importance et de nouveaux programmes profondément renouvelés sont en train de se
définir et de se mettre en place au niveau des deux années du lycée. Les propositions
formulées dans ce cadrelse donnent comme objectif central de donner de l'autonomie à
l'élève dans le débat d'opinions; pour atteindre ce but, les programmes acceptent l'idée
qu'on ne pourra plus enseigner le patrimoine littéraire complet mais qu'il faudra faire
des choix: mieux vaut en effet ne lire que six œuvres dans l'année, à condition de les
bien lire, que d'en survoler des dizaines. Parallèlement les programmes mettent l'accent
résolument sur le sens et proposent de lire en cherchant d'abord le sens et d'écrire pour
produire du sens et pas seulement pour commenter, comme cela se pratiquait
majoritairement jusqu'ici dans l'enseignement secondaire français. Ce sont donc les
processus discursifs qui font sens que les enseignants et les élèves seront invités à
travailler, tant à l'oral qu'à l'écrit.
La notion de discours fait ainsi une entrée en force dans la terminologie officielle, à côté
de texte et de langue. On ne peut que s'en réjouir dans la mesure où aujourd'hui encore,
pour beaucoup de professeurs de lettres et d'universitaires littéraires, l'emploi de la
notion de discours est hésitant, flottant, parasité par la rémanence des expressions
discours direct/discours indirect ou par des connotations d'oralité restant attachées au
mot. Or, le discours, au sens de Benveniste, est tout simplement la mise en action de la
langue par un sujet, selon des codes, selon des stratégies, dans une situation historique
donnée et en vue d'une certaine action sur le monde et les autres hommes.
Ce sujet, ces codes, ces stratégies énonciatives, comment les appréhender concrètement
dans le cadre du discours? Dans la mouvance de Foucault ou de la pragmatique, on a pu
parler de formations discursives ou de pratiques discursives. Alain Viala, qui est un des
animateurs littéraires de cette entreprise de refondation de la discipline «lettres», a
cherché des termes plus usuels et, répugnant à l'emploi de style, proposé d'utiliser, en
complément du terme genre, celui de registre. Qu'il commente en ces termes: «Voilà un
1 Voir les divers numéros que L'Ecole des Lettres (3,4,7,11,12,13) a consacrés à ces propositions et à leur
analyse.autre mot qui est sans doute imparfait. Mais tonalité est insuffisant. Un registre (le
tragique, le comique, le polémique, le didactique, le lyrique...), c'est une attitude face
au monde, à l'existence, aux autres, (et pas seulement une inflexion, comme "tonalité"
le laisserait croire). Aussi cet enjeu se retrouve dans toutes les rubriques, tantôt au
premier plan, tantôt au second, et partout il fait sens»2.
Le recours au terme registre surprend au premier abord. D'abord parce qu'il a déjà une
acception usuelle dans les grammaires, qu'elles soient normatives et traditionnelles
commecelle de Grevisse3 - celui-ciexplicitela notion de registreen distinguantregistre
familier, très familier versus registre soutenu et très soutenu ou recherché et il y ajoute
les variétés professionnelles - ou descriptives et modernes comme celle d'Arrivé,
Gadet, Galmiche qui expliquent que le terme permet de «rendre compte du continuum
de la variation, à la fois stylistique et sociale»4. Cette acception sociolinguistique a été
souvent reprise et étendue par les stylisticiens : Mazaleyrat et Molinié définissent ainsi
registre dans leur dictionnaire comme «l'aire des associations socioculturelles dans
lesquels se définit le champ d'un terme»5. Il me semble risqué de vouloir redéfinir un
terme déjà largement vulgarisé dans une discipline donnée.
Quoiqu'il en soit, les exemples de registre que donne Alain Viala entre parenthèses
semblent indiquer qu'il s'agit dans son esprit de variétés sémantiques, historiquement
reconnues, de genres littéraires. Un roman (lequel est une forme notoire du genre
narratif) peut se caractériserpar une tonalité tragique ou - mieux, pour Alain Viala -
s'installer sur le registre tragique ou le registre lyrique, adjectifs reconnus, situés dans
l'histoire de la littérature et correspondant à une certaine relation au monde. Les genres
étant des formes

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