MALGRE TOUT
208 pages
Français
208 pages
Français

Description

Claude Herbiet est un enfant de la république. Comme ceux de sa génération, dur au mal, attaché à la terre et, en même temps, aux valeurs républicaines, au sens du devoir et à la foi de ses aïeux. Les deux guerres mondiales avaient été des combats où le bien et le mal étaient clairement identifiables. Les uns, abusés dans leur confiance, ont suivi les ordre au-delà du tolérable, accomplissant l'inacceptable. Chez les autres, les Claude Herbiet, les grandes valeurs, inculquées par les instituteurs et incarnées par leur père, ont pris le dessus, malgré tout.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2000
Nombre de lectures 320
EAN13 9782296414747
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MALGRÉ TOUT
Du Valdahon à Figuig
Les pérégrinations d'un rappelé de 1956COLLECTION VIVRE ET L'ÉCRIRE
dirigée par Pierre de Givenchy
DÉJÀ PARUS
ECRITS DE JEUNES
100 LElTRES D'ADOLESCENTS
RESTE ENCORE UN PEU, J'AI PAS FINI DE GRANDIR
LE STYLO SAUVAGE
J'EN AI MARRE DE ME RETENIR
J'AIMERAIS BIEN AIDER LE MONDE À SE LEVER
LE LIVRE DE MES PENSÉES SECRÈTES
ICI, J'AI TOUT: LA MAISON, LE TRAVAIL, L'ÉCOLE
LES VISAGES INFINIS
RÉPONDS-MOI VITE
T'AIMER EN INVISIBLE
ECRITS D'ADULTES
SAISONS ADULTES
MERCI POUR LE TIMBRE
L'ENCRIER DES ESPÉRANCES
SOUS LES PIERRES MON CŒUR
DONNEZ-MOI DONC DE VOS NOUVELLES
VIVRE ET L'EcRIRE
J'EN AI CROISÉ RIEN DES CHEMINS
SANS ELLE? SANS AILES
Nous ALLONS SAUTER LES BARRIÈRES
MAXIME, 97 ANS
ECRITS DE RETRAITÉS
ECRIRE POUR NE PAS PERDRE LA MAIN
GRAlTEZ L'ÉCORCE
DES BAS BUISSONS AUX EAUX VIVES
VIVRE ET L'ECRIRE LIMOURS
QUE RESTE-T-IL QUAND IL NE RESTE RIEN?
EH! ÇA VA PAS?
LE PETIT CARNET
VAGUES D'ÉCRITS (VIVRE ET L'ÉCRIRE EN BRETAGNE)
ÇA BOUILLONNE DANS MA TÊTE
VIVRE ET L'EcRIRE TOURS
MON FRÈRE DES LIMBES
PAR MONTS ET PAR MOTS
VIVRE ET L'ECRIRE ORLÉANS
Eux, NOUS, ÉMOICLAUDE HERBIET
./
MALGRE TOUT
Du Valdahon à Figuig
Les pérégrinations d'un rappelé de 1956
Préface d'Annand LAOr
Vivre & l'Écrire Cosne et sa région
VIVRE ET L'ÉCRIRE
L' Harmattan(Ç)
L'Harmattan, 2000
5-7, roc de l'École-Polyrechniqoc
75005 Paris - France
L'Harmarran, Inc.
55, rue Sainr-Jacqocs, Monrréal (Qc)
Canada illY IK9
L'Harmarran, Iralia s.r.1.
Via Bava 37
10124 Torino
ISBN: 2-7384-9294-0Dédicace
1erAux ANCIENS d'AFN, notamment des et 35e régiments d'infanterie.
En France, en Allemagne, au Maroc, en Algérie, pendant cette période
particulière de 1952 à 1962, nous avons vécu ensemble dix-huit,
vingtquatre ou vingt-huit mois. Des heures ennuyeuses, difficiles, graves,
parfois tragiques. Mais aussi quelques bons moments positifs qu'il ne faut
pas oublier, grâce au brassage des milieux et des classes sociales que
générait la conscription. Des liens de camaraderie et même d'amitié se
sont tissés. Si le temps en a parfois distendu les fils, aujourd'hui, à l'heure
de la retraite, il ne faut pas bouder le plaisir de les resserrer et de revivre
les événements qui nous ont réunis il y a plus de quarante ans.
Aux anciens de ces régiments croisés lors de nos pérégrinations: le
5C Tirailleurs marocains, le 3e Hussards, le 3e Génie, les 43e, 44e
et 88' régiments d'infanterie.
Aux plus anciens du 14e Régiment de tirailleurs algériens et du
]2e Chasseurs à cheval qui, en 1938, du côté de Sedan, alors que j'avais
sept ou huit ans, m 'ont fait rêver d'être... soldat.
A ces camarades qui se reconnaîtront dans ce récit ou sur les photos,
dont j'ai oublié parfois les prénoms et les noms. Qu'ils veuillent bien me le
pardonner. Que tous sachent que j'aurai grand plaisir à les entendre ou à
les lire. Qu'ils n 'hésitent pas à venir partager la vive et saine émotion des
retrouvailles.
A part quelques dates essentielles, vérifiées aux meilleures sources, je
me suis fié à ma mémoire pour relater ces événements en les revivant,
grâce notamment à ces quelque quatre-vingts photos.
Claude Herbiet
Contact. Claude Herbiet,
103 rue de la Fontaine-Saint-Laurent, 58200 Cosne-sur-Loire.
Tél. : 03862699 72.Préface
«Tout être humain est porteur d'une parole », dit-on volontiers à « Vivre et
l'Ecrire ». Une conviction née de l'expérience et dont témoignent les livres,
tmqours plus nombreux, réalisés par des anonymes, invités à faire sortir cette
parole enfouie qui n'arrivait pas à se dire.
Chez Claude Herbiet la volonté de prendre la parole a été permanente.
Formé par la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne), et militant dans un
syndicat agricole minoritaire, il a régulièrement pris la parole et écrit dans
la presse régionale ou spécialisée. Ses photos sont souvent exposées dans
notre région. Réagissant sur le vif, saisissant l'instant furtif pour en faire des
images qui demeurent, il a gardé en mémoire une multitude de ces moments
qui font la vie. Parmi eux, ses souvenirs de «rappelé» en Afrique du Nord.
Nous qui l'avons faite et subie cette «Guerre d'Algérie », nous savons
comme il fut difficile de dire ou d'écrire ce que nous vivions alors. Chacun
pouvait bien raconter quelques anecdotes. Mais ce n'étaient que des îlots,
émergeant des fonds obscurs de la mémoire, de ces temps où tuer et risquer
d'être tué était pour toute une génération une réalité quotidienne.. où vous
aviez el «garder» des hommes entassés dans des cellules exiguës.. où vous
aviez el soigner, si vous êtiez infirmier, les brûlures de la triste «gégène ». Et
on vous citait cette phrase venue d'ailleurs: «Dans la guerre révolutionnaire
tout soldat est un drapeau »... Sur ces «drapeaux », so~if.flaient les vents
violents du drame de l'Algérie. Et dans cette tourmente se posait pour chacun
la question fondamentale: comment vivre humainement cette situation. Plutôt
que porte-drapeaux nous étions, je crois, porteurs de cette humanité commune
aux uns et aux autres. Humanité à vivre et à découvrir. Humanité en question.
Mais toutes ces choses qui ont longtemps dormi en nous,faute de pouvoir
se dire, ont besoin de sortir et d'être partagées. Dans ce livre, Claude Herbiet
va el la rencontre de ces événements passés qui demeurent tellement vifs pour
ceux qui les ont vécus. Racontant ses histoires, il rencontre aussi ceux qui
jitrent ses compagnons et les invite à reprendre la conversation, à poursuivre
la réflexion, à dire ce qui les habite. C'est dire que ce livre est bien à sa place
dans une collection de « Vivre et l'Ecrire ».
Armand Laot, «Vivre&l'Ecrire Cosne et sa région»J'ÉTAIS UN DISPONIBLE
LE 17 MAI,à moins que ce ne fût le 18, j'allai vers l'écurie pour remettre le
collier à mes deux juments, Sultane-l'Ardennaise et
Docile-IaPercheronne, lorsque j'entendis le bruit de la moto. Je l'attendais. Depuis
quelques mois, les gendarmes ne se promenaient plus par deux, chacun sur
son vélo de fonction. Ils m'apportaient l'ordre de rappel sous les drapeaux
annoncé depuis quelques jours pour la classe 52/2, la 53/1 étant repm1ie
depuis le début d'avril. Je devais être le 24 mai, à 12 h, quartier Vauban, à
Besançon, pour la reformation du 44e R.I.
Au café, les gendarmes de Saint-Amand-en-Puisaye me donnèrent les
noms de quelques camarades rappelés. L'après-midi, j'allai tout de même
faire l'attelée de charrue prévue sur les Hauts de Gariots, la butte qui
regarde Bouhy et surplombe Ciez, pour faire le maximum de travail
possible car je m'inquiétais pour mes parents qui allaient se trouver dans
une situation difficile, notamment pour la fenaison et la moisson qui
s'approchaient.
Une de mes sœurs s'était mariée en 1952 avec un agriculteur, voisin à
trois kilomètres, et je savais que le beau-frère, Maurice, serait là, ainsi que
son père, pour aider. Mais eux aussi étaient handicapés pm"l'absence de
Michel, le frère de Maurice, appelé sous les drapeaux depuis quelques mois
au 4e Zouaves, à Tunis. Ce n'était certes pas la mobilisation générale,
comme en 14 ou en 40. On pouvait donc espérer que les voisins restants
donneraient le coup de main de la solidarité paysanne, si souvent évoquée
dans le folklore et les discours.
En fin de soirée, dételant un peu plus tôt, je décidai d'aller aux
nouvelles pour savoir si d'autres rappelés des communes avoisinantes
étaient aussi affectés au 44e R.I. de Besançon. Je plis la «Rosalie », que
9nous avions achetée fin 1955. J'avais mon permis de conduire depuis le
début d'avril. J'allai jusqu'à Vailly, le village du beau-frère.
J'y appris par Victor, le père, que Guy Blanchard, d'Alligny, était
envoyé au 44e. Guy me cita d'autres gars devant aller à Besançon: Claude
Leroux, Michel CalToué, André Gatellier, mai

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