Mamâ ya Bâna
246 pages
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Mamâ ya Bâna , livre ebook

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Description

1962. Libreville s’enflamme après un match de football opposant le Gabon au Congo. Le même chaos anime la jeunesse de Tchitula, mise à rude épreuve entre le divorce de ses parents, son séjour en pensionnat, la quête de sa mère et la rencontre de son beau-père… Alors qu’on prend la décision de ne pas la scolariser, l’avenir de Tchitula est encore plus compromis lorsqu’elle se voit contrainte de fuir avec sa sœur aînée pour échapper à la folie meurtrière qui s’empare du pays… Ce n’est que plus tard qu’elle rencontrera Bakèle et qu’elle deviendra mère à son tour, se voyant offrir le surnom de Mamâ ya Bâna, "mère d’enfants"… À travers une quarantaine d’années de saga familiale, Christian Blaise Mboumbou dresse un tableau vivant du Gabon mais aussi de la communauté congolaise. Il signe avec Mamâ ya Bâna une étude de mœurs ancrée dans la réalité sociopolitique du pays, portée par une galerie de portraits aussi authentiques que touchants.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782748365092
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mamâ ya Bâna
Christian Blaise Mboumbou Mamâ ya Bâna
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0115611.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011
Avertissement Mamâ ya Bâna n’est pas un livre d’histoire, encore moins un organe de presse de quelque époque que ce soit. Ce n’est qu’un roman dont l’histoire, fictive prend son appui sur quelques faits tirés d’un mémorial et dont les personnages seraient les seuls à avoir existé. Toute autre ressemblance avec des faits ou des person-nages dans le reste du roman ne serait qu’une simple coïncidence. Christian B. Mboumbou
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Mamâ ya Bâna se saisit de l’énorme mortier qu’elle tira jusqu’au lieu où, comme à l’accoutumée, elle allait piler le manioc. Installée sous l’ombre des manguiers et atanga-tiers, elle étala délicatement le polyane après l’avoir plié en trois. Elle introduisit une masse de manioc qui avait mis près de cinq jours à tremper dans l’eau. La femme avait à peine commencé à administrer quelques coups du long pilon qu’elle se plaignait déjà d’une douleur au bras. « Encore ce rhumatisme ! » s’exclama-t-elle. Elle arrêta d’abord un instant puis continua, car elle n’avait pas de choix. Ces mouvements du pilon étaient la seule solution à ses multiples problèmes. C’est surtout en vendant son ma-nioc qu’elle réussissait à trouver un peu d’argent de poches à ses deux enfants vivant sous d’autres cieux, pour des raisons scolaires. Cette maman avait également, en ville, une énorme maison en construction. Commencés depuis près d’une décennie, les travaux de construction de la maison se faisaient à compte-gouttes. Mamâ ya Bâna s’y était tout de même installée alors que la toiture n’était faite qu’à moitié et qu’aucune porte ni fenêtre n’étaient déjà mises. La femme avait privilégié les études de ses enfants. Avant de se jeter dans la vente de manioc, Mamâ ya Bâna avait d’abord travaillé comme bonne chez un par-ticulier où elle dut subir de nombreuses humiliations. Elle préféra alors « suer » dans son manioc. La pâte de manioc était enfin prête car sa mollesse ne souffrait plus d’aucun doute. Elle la mit dans une énorme casserole propre qu’elle ferma. Aussitôt l’opération termi-née, elle prit la grande rapière et dans une cuve en bois, elle commença à frotter les tubercules de manioc préala-blement épluchés et nettoyés. Le manioc émietté fut
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mélangé à celui déjà présent dans la casserole. Mamâ ya Bâna lava les feuilles prévues pour emballer les bâtons de manioc. Elle étala dans la cuve cinq feuilles sur lesquelles elle déposa un pâton de manioc à qui elle donna une forme cylindrique avant de le recouvrir de feuilles et de l’attacher avec une ficelle. Plus de quatre-vingts bâtons furent ainsi fabriqués. Elle les posa verticalement dans la grosse casserole installée sur trois gros cailloux au-dessus d’un feu ardent qui faisait déjà bouillir l’eau qu’elle contenait. Avant de la refermer, la femme prit d’abord le temps de recouvrir les bâtons avec du tissu lourd pour mieux conserver la vapeur. La cuisson n’était qu’à moitié faite et déjà certains clients commençaient à venir voir si rien n’était encore prêt, payant parfois à l’avance les quan-tités de « tchikouangue » voulues. Dans ce village qui venait à peine de découvrir le tchikouangue, les habitants avaient porté leur dévolu sur ce type de manioc autant pour sa tendresse que pour son goût délicieux. Aussi le préféraient-ils encore chaud. Mais ces habitants avaient beau l’aimer et l’acheter, ils constituaient pour Mamâ ya Bâna un marché étroit qui l’obligeait toujours à se diriger, comme beaucoup d’autres commerçantes, vers la place du marché, à quelques kilomètres de là. Le lendemain matin, alors que beaucoup en ville com-mencent à faire leur toilette pour aller à l’église, dans ce village englouti par la verdure d’Okoumé, beaucoup d’hommes et de femmes étaient sur le point de rejoindre le marché. Ce jour-là, les choses se passèrent presque comme d’habitude. D’abord, les commerçants qui voulaient arri-ver rapidement au marché n’avaient pu dissimuler leur frustration. Le car qui devait les y déposer était en retard, une fois de plus, et cela les révoltait. Ils savaient que cer-tains clients fidèles les attendaient déjà là-bas. Malheureusement pour eux, le car qui voulait faire son plein était conditionné par sa clientèle de la ville, pas pres-sée. Ces commerçants s’étaient ensuite lancés dans des
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