Mihaï et Cosmin frères des rues en Roumanie
75 pages
Français

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Mihaï et Cosmin frères des rues en Roumanie , livre ebook

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75 pages
Français

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Description

Mihaï, onze ans, est un jeune roumain issu d'une famille modeste. Il ne sait rien du monde des enfants des rues. Une rencontre fortuite va l'entraîner dans l'univers de Cosmin qui vit dans les sous-sols de la ville depuis la révolution de Décembre 1989. Inspiré de faits réels, ce roman d'amitié et d'espérance nous rappelle que si nous ne pouvons pas changer le monde, nous pouvons parfois faire la différence pour ceux qui nous entourent. À partir de 11ans

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2011
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296454866
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mihaï et Cosmin
frères des rues en Roumanie
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland,
Joëlle et Marcelle Chassin


Dernières parutions

Korneï TCHOUKOVSKI - traduction de Svetlana Audin, Mouche-Tsikatouche/Le téléphone, bilingue russe-français, 2011.
Emmanuel MATATEYOU, Le prince Moussa et la grenouille, 2011.
Anne LEBOURGES, Sahaa et Bérangère et autres récits fantastiques, 2010.
Anne LEBOURGES, La perle rouge et autres contes fantastiques, 2010.
Isabelle LE CHARPENTIER, Moi Matthew flibustier, 2010.
Laurence JOACHIM, Le lotus d’Hanonptep, 2010.
Jon ARRETXE, Rama et le trésor de la Grande Muraille de Chine, 2010.
Michelle JOUVE, Maïna et le volcan, bilingue français-créole, 2010.
Isabelle VOUIN-BIGOT, Leyian, frère de rêve en Terre Maasaï, 2010.
Alain GRINDA, Elzé et la sorcière du Château des Brumes, 2010.
Laurence LAVRAND, Meurtre au lycée à Mayotte, 2010.
Aïssatou Morelle GUEYE, Yandé au Magic-Land de Dakar, et autres histoires, 2010.
Geneviève HEARN, La malédiction du Blue Eternity, 2010.
André KALIFA, L’arbre mélomane, 2010,
Cyprien ANROCHTE, Elise AVIET, Bientôt le printemps. Petit livre à l’usage des parents et des enfants face au suicide, 2010.
Béatrice GALLOT, Pascale GARDINIER, Paris-Bogota, 2010.
Viviane CAMPOMAR, Les moustaches d’Héraclès, 2010,
Christelle REMI, Bonjour de Mahana, des enfants différents, 2010.
Emmanuel MATATEYOU, Moundi et la colline magique, 2010.
Philip Ribe


Mihaï et Cosmin
frères des rues en Roumanie


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-14027-1
EAN : 9782296140271

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Pour Nalia et Satine
En souvenir de Victor

Merci à Caroline et Agnès
Prologue La fête de la lumière
Toutes les cloches des églises de la ville sonnent en même temps et je peux vous dire que ça fait un sacré boucan… C’est bientôt minuit, normalement je dors à cette heure-là mais ce soir c’est la fête. Il y a tellement de monde sur la grande place que je peux à peine bouger. J’ai mes habits du dimanche et je tiens fièrement la bougie que j’utiliserai bientôt pour allumer celles des personnes qui sont à côté de moi. C’est la nuit de Pâques, la grande fête de la lumière. Là-bas, dans la petite église pleine à craquer, le prêtre utilisera aussi la flamme du cierge qui brûle sur l’autel pour allumer les bougies de ceux qui l’entourent. Ensuite chacun tendra sa flamme aux personnes autour de lui et la vague de lumière arrivera jusqu’à nous. Tout le monde se saluera en disant « Cristos a înviat {1} ! » Et bien sûr chacun répondra « Adevarat a înviat {2} ! » Pourtant, si la fête de Pâques est différente pour moi cette année, c’est à cause de Cosmin. Mais attendez plutôt que je vous raconte tout depuis le début.
Mihaï
C’est vrai, vous ne savez même pas qui je suis. Mon nom c’est Mihaï, comme notre dernier roi, c’est pas vraiment original, rien que dans ma classe on est huit à s’appeler comme ça… Ma mère elle m’appelle Itsa et ça, j’ai horreur, surtout si mes copains sont dans le coin. Mais c’est pas de ça dont je veux vous parler, c’est de Cosmin, mon meilleur ami. Dans le quartier j’ai toujours eu de bons copains mais avec Cosmin, c’est pas pareil, c’est un peu comme mon… Et zut, je mélange encore tout, c’est vrai à l’école quand il faut faire une rédac, la maîtresse me gronde toujours parce que je sais pas raconter dans l’ordre, je suis trop pressé, je veux tout dire d’un coup et finalement on n’y comprend rien…
En fait j’ai toujours voulu avoir un frère, et même j’en ai eu un, mais pas longtemps, bon c’était il y a longtemps et il faudra pas dire à ma mère que je vous raconte tout ça parce qu’à la maison on n’en parle jamais, sinon après ma mère elle pleure, mon père il part bricoler chez un voisin et moi je sais plus trop quoi faire… Mais comme je vous disais j’ai eu un frère, j’avais cinq ans quand il est né… Malheureusement quelques mois plus tard il est tombé malade, c’était avant la révolution, ça aussi je vous expliquerai plus tard, et le docteur il voulait toujours du café ou des cigarettes américaines pour venir le soigner… À cette époque-là on ne trouvait pas de café dans notre pays (mon pays c’est la Roumanie bien sûr), encore moins des cigarettes américaines. Il n’y avait que ceux qui connaissaient quelqu’un à l’étranger qui se débrouillaient pour en avoir, enfin tout ça pour dire que le docteur venait pas souvent, et en plus on ne trouvait pas les médicaments qu’il écrivait sur son ordonnance, de toute façon on n’avait pas non plus l’argent pour les médicaments… ça fait que j’ai plus de frère depuis longtemps et depuis, c’est toujours un peu triste à la maison même si mes parents sont vraiment gentils… Le pire c’est que j’ai du mal à me souvenir de lui. La seule chose dont je me rappelle, c’est qu’il avait de grands yeux bleus, et qu’il y a plein de choses que j’aurais aimé faire avec lui… Et voilà ! j’ai encore tout mélangé, je voulais vous parler de Cosmin…
Bon, je recommence.
C’est le début de l’hiver, un jour comme je les aime : beaucoup de neige, pas de nuages et un grand soleil qui fait que vous pouvez même pas regarder la neige tellement ça brille. Je finis d’enfiler mon deuxième gant en tirant dessus avec mes dents, le bonnet bien enfoncé sur les oreilles, prêt à dévaler les escaliers.
- Mihaï, n’oublie pas de jeter un coup d’œil au marché, tu me diras s’il y a encore des…
Ça c’est ma mère, toujours à me demander quelque chose au moment où je sors…
- Oui maman, bien sûr… je claque la porte et je fonce dans les escaliers, il y a bien un ascenseur mais depuis que la voisine est restée une nuit entière coincée dedans ma mère veut plus que je l’utilise. Je prends ma luge à la cave, c’est mon père qui me l’a faite. Il a ramené des fers à béton de son usine, quelques planches récupérées sur des caisses, le poste à souder de son copain Marius et j’ai une luge incassable !
J’arrive dans la rue. Ouaaah ! L’air est tellement froid que quand je respire fort ça gèle les poils du nez… C’est pas grave je sais que je vais vite me réchauffer en tirant ma luge dans la montée, elle est solide mais… un peu lourde !
- Eh, les gars, c’est Mihaï ! Salut Mihaï, t’as réussi à sortir, t’as pu échapper à ta mère…

Ça y est ! Ils vont encore me prendre la tête avec ma mère. C’est qu’elle est connue dans le quartier. Toujours la première pour donner un coup de main, ou pour dépanner une voisine, mais quand il s’agit de son fils, elle voudrait jamais le lâcher… L’autre jour y en a même un qui a fait une blague sur ma mère, il a dit : « Tu connais la différence entre un pitbull et ta mère ? C’est que le pitbull, il finit par te lâcher ! ». Et tous se sont marrés…
- Bon, on y va ?… Ou on attend de geler sur place ? A la maison c’est ma mère qui commande mais dans la rue c’est moi le chef et un chef ça donne des ordres ! (Ça c’est mon père qui le dit, mais seulement quand ma mère n’est pas là…)
- Allez ! On se fait la grande descente dans le parc, c’est la meilleure, mais il faut qu’on fasse gaffe aux voitures en bas.
Ce que je vous ai pas dit, en fait il y a plein de choses que je vous ai pas dites, mais si vous êtes malins vous finirez par tout comprendre. Ce que je voulais dire, c’est que j’habite dans une grande ville au milieu des montagnes, à l’école j’ai appris qu’on les appelle les Carpates et c’est très pratique parce que, sans avoir besoin de voyager, on trouve de géniales pistes de luge qui décoiffent.
Les trottoirs sont couverts d’une bonne couche de glace, pas la peine de porter nos luges, ça glisse tout seul… En plus on s’amuse, on s’entraîne au slalom en évitant les vieux qui avancent comme des fourmis pour pas tomber. Quand je dis « les vieux », la plupart ne sont pas plus vieux que mes parents mais quand même ça fait vieux. Ils avancent sans décoller les pieds du sol, en plus ils tirent souvent un marmot emmitouflé sur une luge avec un siège… Au fait, j’ai aussi oublié de vous dire que moi j’ai onze ans, enfin onze et demi, j’évite donc à la fois le groupe des vieux et celui des bébés…
On traverse tout le quartier à fond avec nos luges qui font un boucan d’enfer derrière nous….
- Attention les enfants vous allez renverser quelqu’un…
- Hé les gamins vous vous rendez compte si vous f

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