PausaniasDescription de la Grèceédition bilingueDESCRIPTION DE LA GRECE: LIVRE VΠΑΥΣΑΝΙΟΥ ΕΛΛΑΔΟΣΠΕΡΙΗΓΗΣΙΣ· ΗΛΙΑΚΗ Α' CHAPITRE VΚΕΦΑΛΑΙΟΝ E'.1 1Ἀριστοτίμου τυραννίς. Τριφυλία. Tyrannie d'Aristotimus. Triphylie. Léprée,Λέπρεος πόλις. Ἄνιγρος ποταμός. ville. Anigrus, fleuve.Χρόνῳ δὲ ὕστερον Ἀριστότιμος ὁ DANS la suite des temps, Aristotimus, fils deΔαμαρέτου τοῦ Ἐτύμονος, τυραννίδα Damarétus, fils d'Étymon, protégé dans sonἔσχεν ἐν Ἠλείᾳ, συμπαρασκευάσαντος entreprise par Antigone, fils de Démétrius, roi deαὐτῷ τὰ ἐς τὴν ἐπίθεσιν Ἀντιγόνου τοῦ Macédoine, s'empara du pouvoir suprême dansΔημητρίου βασιλεύοντος ἐν Μακεδονίᾳ. l'Élide. Il fut renversé au bout de six mois parΤὸν δὲ Ἀριστότιμον μῆνας τυραννήσαντα Chilon, Hellanicus, Lampis et Cylon, qui avaientἓξ, καταλύουσιν ἐπαναστάντες Χίλων conspiré contre lui ; et Cylon le tua même de saκαὶ Ἑλλάνικος, καὶ Λάμπις τε καὶ propre main sur l'autel de Jupiter-Sauveur où ilΚύλων. Οὗτος δὲ καὶ αὐτοχειρίᾳ τὸν s'était réfugié. Voilà tout ce que j'ai à dire desτύραννον ἀπέκτεινεν ὁ Κύλων ἐπὶ Διὸς guerres que les Éléens ont eu à soutenir, sansσωτῆρος βωμὸν καταφυγόντα ἱκέτην. entrer dans de plus longs détails que le temps neΤὰ μὲν δὴ ἐς πόλεμον, τοιαῦτα ὑπῆρχεν me permet pas.Ἠλείοις, ὡς περὶ αὐτῶν ἡμῖν ἐν τῷπαρόντι ἀπαριθμῆσαι μετρίως.2 2Θαυμάσαι δ' ἄν τις ἐν τῇ γῇ τῇ Ἠλείᾳ τήν Le Byssus est une des singularités de l'Élide, ilτε βύσσον, ὅτι ἐνταῦθα μόνον, ἑτέρωθι ne se trouve en effet nulle autre part dans ...
1 Tyrannie d'Aristotimus. Triphylie. Léprée, ville. Anigrus, fleuve. DANS la suite des temps, Aristotimus, fils de Damarétus, fils d'Étymon, protégé dans son entreprise par Antigone, fils de Démétrius, roi de Macédoine, s'empara du pouvoir suprême dans l'Élide. Il fut renversé au bout de six mois par Chilon, Hellanicus, Lampis et Cylon, qui avaient conspiré contre lui ; et Cylon le tua même de sa propre main sur l'autel de Jupiter-Sauveur où il s'était réfugié. Voilà tout ce que j'ai à dire des guerres que les Éléens ont eu à soutenir, sans entrer dans de plus longs détails que le temps ne me permet pas.
2 Le Byssus est une des singularités de l'Élide, il ne se trouve en effet nulle autre part dans la Grèce ; une autre singularité, c'est que les juments qu'on fait saillir par des ânes dans le pays n'engendrent point ; il faut qu'elles soient couvertes hors des frontières : on dit que leur stérilité est l'effet de quelque imprécation. Quant au Bissus, celui de l'Élide ne le cède en rien pour la finesse à celui du pays des Hébreux, il est seulement un peu moins jaune.
3 Au sortir de l'Élide, sur les bords de la mer est un endroit nommé Samicum; un peu au-dessus, à droite, est la Triphylie, où se trouve la ville de Léprée. Les Lépréates se disent Arcadiens ; mais il paraît qu'ils ont toujours été soumis aux Éléens, car ceux d'entre eux qui ont remporté des prix à Olympie, se faisaient proclamer par les hérauts Éléens de la ville de Léprée, et Aristophanes parle de Léprée comme d'une ville Éléenne. Il y a un chemin de Samicum à Léprée, en laissant le fleuve Anigrus à gauche; deux autres chemins vous conduisent, l'un d'Olympie, l'autre d'Élis, à Léprée. Le plus long des trois n'est que d'une journée de marche.
4 On dit que cette ville a pris le nom de son fondateur, Lépréus, fils de Pyrgéus. Lépréus, à
ce qu'on raconte, fit une gageure avec Hercules, qu'il mangerait autant et aussi vite que lui. Chacun d'eux ayant en même temps égorgé et apprêté un bœuf, Lépréus, ainsi qu'il l'avait annoncé, ne fut pas moins expéditif qu'Hercules à manger le sien. Il eut ensuite la témérité de s'armer et de défier ce héros au combat : il succomba, dit-on, et fut enterré dans le pays des Phigaliens, qui pourtant ne savent pas où est son tombeau.
5 D'autres attribuent la fondation de cette ville à Lépréa, fille de Pyrgéus. Enfin, suivant une troisième tradition, les premiers habitants de cette ville furent attaqués de la lèpre, et ils prirent le nom de cette maladie. Léprée, à ce que disent ses hahitants, possédait autrefois le temple de Jupiter Leucaeus, le tombeau de Lycurgue, fils d'Aléus, et celui de Caucon, sur lequel était représenté un homme tenant une lyre.
6 Mais de mon temps on ne voyait plus chez eux rien de remarquable, ni tombeau, ni temple, excepté celui de Cérès ; encore est-il de briqués crues et sans statue. La fontaine Aréné, à peu de distance de Léprée, a pris son nom, suivant les gens du pays, d'Aréné, fille d'Apharéus.
7 En revenant de nouveau à Samicum, et en traversant ce bourg, vous trouvez l'embouchure du fleuve Anigrus; son cours est souvent arrêté par la violence des vents qui y apportent de la mer des monceaux de sable, et empêchent ses eaux de couler. Lorsque ce sable a été humecté d'un côté par la mer, et de l'autre par le fleuve, le passage devient très dangereux, non seulement pour les bêtes de somme, mais encore plus pour les gens de pied, qui courent risque d'y enfoncer.
8 Ce fleuve descend du Lapithus, montagne d'Arcadie, et ses eaux sont extrêmement fétides, même à sa source ; aussi les poissons n'y vivent-ils pas jusqu'à l'endroit où il reçoit l'Acidas : il s'en trouve plus loin qui sont apportés par cette rivière, mais qui ne sont plus bons à manger, quoiqu'ils le soient lorsqu'ils sont pêchés dans l'Acidas.
9 Je n'aurais jamais imaginé que l'Acidas eût porté
11 On voit à Samicum, à peu de distance du fleuve, une grotte qu'on nomme la grotte des Nymphes Anigrides. Ceux qui y entrent pour se guérir de la gale ou de quelques dartres, doivent d'abord adresser des prières aux nymphes, leur promettant un sacrifice quelconque ; ils frottent ensuite les parties malades de leur corps, et traversant le fleuve à la nage, ils laissent la maladie dans l'eau, dont ils sortent guéris et la peau parfaitement saine.
10 Quelques Grecs disent que le Centaure Chiron ou le Centaure Pulénor, blessé par Hercules d'un coup de flèche, prit la fuite, et lava sa blessures dans cette eau, à laquelle le venin de l'hydre communiqua cette odeur désagréable. Selon d'autres, l'eau est restée infecte, depuis que Mélampus, fils d'Amythaon, y jeta les remèdes dont il s'était servi pour purifier les filles de Proetus.
1 Samia et Samicum. Aréné. Ruines de Scilionte. Mont Typaeus. Phérénice. EN prenant la route directe d'Olympie, peu après avoir traversé l'Anigrus, vous trouvez à droite du chemin un endroit élevé et la ville Samia qui est au-dessus de Samicum même. On dit que Samicum servait de citadelle à Polysperchon Ætolien, pour tenir les Arcadiens dans sa dépendance.
DESCRIPTION DE LA GRECE: LIVRE V CHAPITRE VI
anciennement le nom de Jardanus ; je l'ai appris d'un habitant d'Éphèse, et je le redis d'après lui. La mauvaise odeur de l'Anigrus vient sans doute de la nature du terrain où il prend sa source : il y a de même au-dessus de l'Ionie, certaines eaux dont les exhalaisons sont mortelles.
2 Aucun Messénien ni aucun Éléen n'a su m'indiquer d'une manière précise les ruines d'Aréné : la situation de cette ville peut fournir matière à des conjectures très diverses. Ceux qui croient qu'anciennement, dans les temps héroïques, Samicum portait le nom d'Aréné, me paraissent avoir l'opinion la plus vraisemblable : ils citent pour la soutenir ce que dit Homère dans l'Iliade :Le fleuve Minyéus qui se jette dans la mer tout auprès d'Aréné.
3 Ces ruines sont effectivement fort voisines de l'Agrinus. On peut douter que Samicum se soit jamais appelé Aréné, mais les Arcadiens conviennent eux-mêmes que l'Anigrus se nommait anciennement Minyéus ; et il est à présumer que la Néda ne devint du côté de la mer la limite entre la Messénie et le pays des Éléens qu'à l'époque du retour des Héraclides dans le Péloponnèse.
4 Après avoir traversé l'Anigrus, et marché assez longtemps à travers un pays presque tout couvert de sable et planté de pins sauvages ; vous verrez derrière vous sur la gauche, les ruines de Scillonte ; c'était autrefois une des villes de la Triphylie. Ses habitants prirent le parti des Pisaeates qui faisaient la guerre aux Éléens, et se déclarèrent ouvertement contre ceux-ci, qui, pour cette raison, les chassèrent du pays.
5 Les Lacédémoniens ôtèrent dans la suite Scillonte aux Éléens, et la donnèrent à Xénophon, fils de Grillus, qui était déjà exilé d'Athènes. Son crime était d'avoir porté les armes pour Cyrus, le plus grand ennemi des Athéniens, dans son expédition contre le roi de Perse, qui était bien disposé en leur faveur. Cyrus, en effet, faisant sa résidence à Sardes, fournissait à Lysandre, fils d' Aristocritus et aux Lacédémoniens, de l'argent pour leurs vaisseaux. C'est pour cela qu'on exila Xénophon. Il s'établit à Scillonte, où il consacra une enceinte et bâtit un temple à Diane d'Éphèse.
6 Scillonte est un pays de chasse, on y trouve surtout beaucoup de sangliers et de cerfs ; le fleuve Sélinus traverse le pays. Les exégètes Éléens disent que Scillonte fut rendue aux Éléens, et que Xénophon fut poursuivi devant le tribunal Olympiaque, pour avoir accepté le don que les Lacédémoniens lui en avaient fait; mais les Éléens lui pardonnèrent, et il continua paisiblement sa résidence à Scillonte ; ils montrent en effet à peu de distance du temple un
tombeau sur lequel il y a une statue de marbre Pentélique, et les gens du pays disent que c'est le tombeau de Xénophon.
7 On trouve sur la route d'Olympie, avant de traverser l'Alphée, une montagne qui, du côté de Scillonte, a des rochers très hauts et très escarpés ; on la nomme le mont Typaeus. La loi veut chez les Éléens, qu'on précipite du haut de cette montagne les femmes qu'on surprend aux jeux Olympiques, ou qui osent seulement traverser l'Alphée pendant les jours où cela leur est défendu. Callipatira est, disent-ils, la seule femme qui s'y soit laissé prendre ; d'autres la nomment Phérénice, et non Callipatira.
8 Son mari étant mort avant elle, elle prit tout l'ajustement d'un maître de gymnastique, et conduisit son fils à Olympie pour combattre dans les jeux. Pisirodus (c'était le nom du jeune homme) ayant remporté le prix, Callipatira, en franchissant la barrière qui tient renfermés les maîtres de gymnastique, laissa reconnaître son sexe. On la renvoya cependant sans la punir, par considération pour son père, ses frères et son fils, qui avaient tous été couronnés aux jeux Olympiques; mais on rendit une loi portant que désormais les maîtres de gymnastique ne se présentassent que nus à ces exercices.