Pluralité culturelle dans le roman francophone
162 pages
Français

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Pluralité culturelle dans le roman francophone , livre ebook

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Description

Partant de l'hypothèse que l'altérité et l'identité sont deux notions qui donnent forme aux mécanismes internes des cultures, l'auteur se propose de montrer comment les différences identitaires s'inscrivent non seulement à l'intérieur de l'espace précolonial, mais aussi, sous des formes renouvelées, dans le lieu colonial et postcolonial. Par l'analyse ponctuelle de La mère du printemps, de L'aventure ambiguë, des Soleils des indépendances, de La répudiation et de L'Homme rompu, il se concentre surtout sur la marge comme lieu limitrophe et d'accueil qui porte déjà sa dynamique polyvalente.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296261228
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pluralité culturelle dans le roman francophone
Approches littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

Angelica WERNECK, Mémoires et Désirs. Marguerite Duras/Gabrielle Roy, 2010.
Agnès AGUER, L’avocat dans la littérature du Moyen Âge et de la Renaissance, 2010.
Sylvie GAZAGNE, Salah Stétié, lecteur de Rimbaud et de Mallarmé. Regard critique, regard créatif, 2010.
Élodie RAVIDAT, Jean Giraudoux : la crise du langage dans La guerre de Troie n’aura pas lieu et Électre, 2010.
A. CHRAÏBI, C. RAMIREZ, L’héritage des Mille et une nuits et du récit oriental en Espagne et en Occident, 2009.
Gloria SARAVAYA, Un dialogue interculturel, 2009.
Nelly MA REINE, Henri Miller, Biaise Cendrars. Deux âmes sœurs, 2009.
Christian PAVIOT, Césaire autrement. Le mysticisme du Cahier d’un retour au pays natal, 2009.
Liza STEINER, Sade-Houellebecq, du boudoir au sex-shop, 2009.
Jamal ZEMRANI, Sémiotique des textes d’Azouz Begag, 2009.
May FAROUK, Tahar Ben Jelloun. Etude des enjeux réflexifs dans l’œuvre, 2008.
Christian MBARGA, Emile Zola : les femmes de pouvoir dans Les Rougon-Macquart, 2008.
Jeanne FOUET-FAUVERNIER, La Mère du printemps, de Driss Chraïbi. Etude pédagogique, 2008.
Émeline PIERRE, Le caractère subversif de la femme antillaise dans un contexte (post) colonial, 2008.
Eric SHIMA, A. Césaire, Cahier d’un retour au pays natal et Tchicaya U Tam’si. Approche comparative, 2008.
Claude LEIBENSON, Federico Garcia Lorca : images de feu, images de sang, 2006.
Charles SALE, Calixthe Beyala. Analyse sémiotique de « Tu t’appelleras Tanga », 2005.
Peggy RAFFY, L’univers d’Axel Gauvin, 2005.
Aminta DUPUIS, L’Initiation de Faust et de Parzival. La quête du Graal. Une voie moderne de connaissance et d’amour, 2005.
Yaw Oteng


Pluralité culturelle dans
le roman francophone


L’Harmattan
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12366-3
EAN : 97822960123663

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
INTRODUCTION
Dans le domaine de la littérature francophone, la critique littéraire se penche la plupart du temps sur des analyses qui opposent une identité homogène des sociétés colonisées à une culture globale de l’Occident. Cette critique laisse malheureusement dans l’obscurité la marge culturelle et les différences identitaires qui s’inscrivent à l’intérieur des sociétés colonisées elles-mêmes. C’est cette lacune que je cherche à combler en m’interrogeant sur cinq œuvres francophones, à savoir, La mère du printemps de Driss Chraïbi, L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, La répudiation de Rachid Boudjedra et L’homme rompu de Tahar Ben Jelloun. Je m’appuie sur ces œuvres car les problématiques de l’identité et de la marginalisation y sont traitées par l’imaginaire littéraire de manière à provoquer de nouvelles pensées sur l’idée du caractère homogène de la culture. Penser la marge, c’est en effet la positionner par rapport à une majorité ou à une minorité puissante dont le pouvoir cherche à maintenir un ordre culturel établi. Je ne cherche pas cependant à reprendre les discours stéréotypés positionnant toujours l’Occident par rapport à l’autre, le colonisé. Ne voulant ni reprendre les idées culturelles énoncées par Lévi-Strauss dans Tristes tropiques, ni prolonger le discours marxisant adopté par Todorov dans Nous et les autres, ni faire mienne l’optique de Chinweizu dans Toward the Decolonization of African Literature , je cherche à situer le sujet marginalisé à l’intérieur de sa propre société à un moment historique où il est appelé à confronter un renouveau culturel. En prêtant attention au discours sur la marginalisation, je m’efforce de dépasser des analyses des contacts des cultures traitées très souvent dans leurs dimensions oppositionnelles. Je cherche au contraire à considérer l’altérité et l’identité comme deux notions inséparables formant les noyaux mêmes de la culture d’une société. Ce sont ces deux notions qui donnent forme aux mécanismes internes des cultures et créent des changements nécessaires à tout épanouissement culturel. Je me propose donc, à travers les cinq œuvres choisies, de relever le pouvoir régénérateur investi dans chaque culture et de voir comment les sujets marginalisés confrontent l’impératif du dépassement de l’identité culturelle.
Partant de l’hypothèse que les conflits internes et les contacts sont des éléments inhérents à toute production culturelle, je cherche à montrer comment la marginalisation se produit non seulement dans l’espace précolonial mais aussi sous des formes renouvelées dans l’espace colonial et post indépendant. La capacité ou l’incapacité de se soustraire aux contraintes de la quête de toute pureté culturelle va constituer la base de mon analyse socioculturelle. Je vais donc situer chaque œuvre par rapport à la problématique du dépassement culturel. C’est cet "au-delà culturel" que Homi Bhabha dans The Location of Culture appelle "the third space" et qu’il considère comme la performance culturelle ayant pour première caractéristique la contestation et n’ayant pour lieu aucune fixité identitaire. En m’appuyant sur cette conception certes conflictuelle mais innovatrice en ce sens qu’elle montre le caractère régénérateur de chaque culture, je veux montrer comment le dynamisme sous-jacent à chaque culture se révèle par la capacité des sujets culturels à surmonter leur altérité par un effort d’ouverture. Mais, alors que Homi Bhabha, dans The Location of Culture , montre clairement le caractère pluriel de tout espace culturel, je montre que les cinq œuvres sélectionnées problématisent davantage cette pluralité.
De La mère du printemps et L’aventure ambiguë à L’homme rompu en passant par Les soleils des indépendances et La répudiation , le lecteur est confronté à des degrés variés de l’incapacité de la part des personnages principaux à accepter l’absence de toute pureté culturelle. Parmi les questions que je soulève au cours de mon analyse des cinq textes littéraires, les deux suivantes structurent mon investigation. La marge est-elle alors capable de s’épanouir quand elle se cantonne dans un passé référentiel qui donne crédibilité à sa culture se voulant désespérément pure ? Face à la puissance d’une culture conquérante, la culture marginalisée est-elle aussi en mesure de résister aux vagues de disparition qui la menacent constamment ? Je me concentre surtout sur la marge comme lieu limitrophe, voire comme espace d’accueil, qui porte déjà sa propre altérité et est capable de révéler sa dynamique polyvalente. Toute politique qui pétrifie la culture n’est-elle pas alors conçue pour figer cet espace culturel essentiellement pluriel ?
Pour pouvoir pourtant saisir la portée de la capacité de toute culture de s’épanouir, je vais considérer la culture en général comme étant dans un état de devenir perpétuel. C’est ce devenir que je montre par rapport à la marge culturelle dans sa volonté d’accueillir tout renouveau identitaire. C’est pourquoi, dans, une première phase, je désire me pencher davantage sur les vieilles conceptions de l’identité et de la culture. Je vais donc d’abord analyser et repenser la culture telle que la conçoit Claude Lévi-Strauss car, pour moi, toute définition de la culture en tant que structure définie s’avère un discours pétrifiant qui néglige le caractère régénérateur de l’identité culturelle. Si Tzvetan Todorov, lui, révèle les idéologèmes sous-jacents à la culture occidentale par rapport à d’autres cultures marginalisées, son analyse d’inspiration marxiste reprend la même direction structurale définissant en bloc un "Nous" par rapport aux "Autres" comme si le "Nous" et les "Autres" ne portent pas en eux-mêmes leur propre altérité. Jemie Chinweizu et ses collaborateurs utilisent l’élimination des éléments culturels étrangers com

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