Théâtre intergénérationnel

Conan Manon

Description

Voici un dispositif théâtral s'adressant à un groupe d'adolescents socialement défavorisés d'une classe de quatrième. Il s'appuie sur des rencontres intergénérationnelles en maison de retraite. Sont retracés le parcours de ces adolescents et la façon dont ils ont pu échanger avec les personnes âgées. Il s'agit, par ce biais, d'accompagner les adolescents dans leur recherche identitaire et de travailler l'être ensemble ainsi que la transmission sociale et mémorielle.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Travail social
• Littérature
• Éducation

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2013
• Nombre de lectures: 22
• EAN13: 9782336326016
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Manon Conan

Théâtre intergénérationnel

Jeu, récits de vie et transmission

Préface d’Édith Lecourt

Théâtre intergénérationnel

Manon Conan

Théâtre intergénérationnel

Jeu, récitsde vie et transmission Préface d’Édith Lecourt

© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-00880-6 EAN : 9782343008806

PRÉFACE

Des barres de béton de la ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire) à la maison de retraite pour personnes dépendantes (EHPAD) ; adolescence et handicap scolaire et social, d’un côté, vieillesse et handicap physique, de l’autre, ce sont ici deux populations en difficultés, à deux âges cri- tiques de la vie, deux générations, que l’auteur, Manon Conan, invite à se rencontrer. Les premiers, malgré leur jeune âge, ont déjà accumulé les échecs, les seconds, une vie bien remplie, se découvrent en situation d’ultime dépendance. C’est l’expérience de cette mise en relation, au travers du théâtre, de la dramathérapie, qui nous est ici relatée. L’idée d’une enseignante rencontre le savoir-faire d’une dramathérapeute. L’idée est celle d’une forme de « parrainage » entre une personne âgée et un(e) adolescent(e), rencontre intergénérationnelle autour d’un récit de vie. Il est ainsi proposé aux adolescents en difficulté d’aller « cueillir » les récits de vie de personnes âgées volontaires. Ensuite « l’intervenant théâtre » (dramathérapeute) amène les jeunes à s’approprier les récits pour les transmettre à leur tour sous une forme théâtrale (textes, saynètes, chansons, raps créés et mis en scène). C’est ainsi qu’une production théâtralisée sera, à la fin, présentée dans la maison de retraite. Des entretiens, rencontres plus ou moins intimes, au travail d’élaboration en petits groupes, on assiste au dégagement des thématiques, fils conducteurs d’un travail de création collective. Ce sont ainsi la solitude, le manque, la maladie et la mort qui seront explorés. Le cadre original de cette expérience, mûrement travaillé en amont, assure tout du long la réussite de l’entreprise. Et

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l’on se plaît à rêver que certains de ces parrains et marraines, en retour, accueillent les jeunes récits de vie de ces adolescents en souffrance. S’il est habituel, ces dernières années, de proposer de faire se rencontrer jeunes enfants et personnes âgées, il l’est moins de proposer à ces dernières des adolescents en difficultés. Si l’idée d’attribuer d’entrée de jeu un statut officiel à la rencontre, « parrainage », est peut-être, comme le souligne l’auteur, surfait, le jeu – il y aura bien à l’appui une représentation théâtrale – en vaut la chandelle, comme on dit. Le théâtre est une activité de groupe. On connaît l’importance identitaire du groupe à l’adolescence. Au-delà des exercices, des tâches partagées, il y a, dans ce face à face multiple, une mobilisation des inconscients de chacun qui est une porte ouverte à des remaniements et des transformations en profondeur. Mais si la porte est ouverte encore faut-il des guides pour assurer la sécurité nécessaire aux prises de risque que constituent les remaniements internes. C’est là que se situe la place précise du dramathérapeute. Si, comme tout comédien, il a une bonne connaissance et pratique des règles théâtrales, il a de plus acquis des bases fondamentales concernant les processus psychiques profonds mis en jeu et l’écho que ces derniers peuvent produire de la souffrance individuelle. Il sait l’importance de la préparation d’un dispositif et d’un cadre appropriés aux objectifs que l’on se donne et, dans ce cas, ce n’est pas la performance théâtrale qui est visée, mais un mieux-être-ensemble, une reconnaissance de chacun et, au- delà des stéréotypes et des clichés, le développement d’une créativité relationnelle. L’expérience qui est ici relatée nous introduit à la découverte de cette ouverture, de ses difficultés, de ses limites aussi, mais surtout grâce à cette démarche innovante, l’horizon entr’aperçu, tout différent, qui se profile pour

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chacun des participants, est bien un horizon, une raison d’espérer. Édith Lecourt Professeur de psychologie clinique et psychopathologie Université Paris-V Descartes Sorbonne/Paris Cité Directrice de la Mention Master Arts Thérapies/Sorbonne Paris Cité (quatre masters spécialisés, dont le master de dramathérapie)

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« Le monde est grand, mais en nous il est profond comme la mer. » 1 Rainer Maria Rilke (1875-1926)

1 Cité par le philosophe Gaston Bachelard (1884-1962) en épigraphe du Chapitre VIII deLa Poétique de l’espace(168). Les références détaillées des ouvrages cités (édition, collection et, le cas échéant, traduction) sont indiquées à la fin de l’ouvrage dans la section « Bibliographie ».