Quand la BD d Afrique s invite en Europe
160 pages
Français

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Quand la BD d'Afrique s'invite en Europe , livre ebook

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Description

Depuis le début des années 1970, les auteurs africains de bande dessinée ne cessent de publier en France et en Belgique. Cet ouvrage revient sur ces quarante années d'histoire et présente la quasi-totalité des albums édités en Europe, ainsi que les notices biographiques et la bibliographie de 60 auteurs, issus de 15 pays du continent (Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Congo, Côte d'Ivoire, RDC, Togo...).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 222
EAN13 9782296484580
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quand la BD d’Afrique s’invite en Europe
Répertoire analytique
BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR DANS LE DOMAINE
Îles en bulles, la bande dessinée dans l’océan Indien.
Centre du monde éditions, 2009. ISBN 2-912013-23-2.
Histoire de la BD congolaise.
L’Harmattan, 2010. ISBN 978-2-296-12028-0
Cinquante années de bande dessinée en Afrique francophone.
L’Harmattan, 2010. ISBN 978-2-296-13654-0. En collaboration avec Christophe Meunier.
Comment peut-on faire de la BD en Afrique ?
Africultures n° 84, 2011. ISBN 978-2-296-54664-6.
L'auteur remercie Robert Furlong qui a très amicalement et très efficacement relu et corrigé les pages de cet ouvrage. Un grand merci également à KHP pour sa belle illustration de couverture.
Couverture : KHP (Congo-Brazzaville)
4ème de couverture : Anselme (Madagascar)
Maquette : Mattia Listowski
Quand la BD d’Afrique s’invite en Europe
Répertoire analytique
Christophe Cassiau-Haurie
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96604-8
EAN : 9782296966048
Les auteurs africains en Europe, quarante années d’histoire...


Xhi et M’aa, Charlie mensuel, 1978.
Pendant très longtemps les travaux des dessinateurs africains ont été totalement ignorés en Europe. Hormis quelques exceptions comme Barly Baruti, peu d’artistes étaient visibles aux yeux du public français ou belge. De nos jours, la situation a évolué. En effet, depuis 2002, le nombre d’auteurs africains présents sur les marchés francophones du nord est en nette augmentation. On peut compter aujourd’hui près d’une vingtaine d’entre eux édités dans différentes maisons d’édition. Cette accumulation, après des décennies de quasi-silence, peut paraître étonnante. Si elle est le résultat d’une évolution certaine de la BD en Afrique, de plus en plus présente aux yeux du public local, elle a aussi d’autres causes liées au contexte de l’édition française et des rapports nord-sud.
L’édition d’albums de bandes dessinées a, en effet, connu une énorme progression depuis 15 ans. En 2010, l’édition BD est devenue pléthorique. 299 éditeurs ont publié 5165 albums (soit 5,46% d’augmentation par rapport aux 4863 titres de 2009), dont 3811 strictes nouveautés (contre 3599 l’année précédente). Ces chiffres sont à comparer avec l’année 1995, où la production ne dépassait pas les 500 titres. Durant le premier semestre de 2010, il est paru autant d’albums qu‘entre la fin du 19ème siècle et 1980. 1446 auteurs sont considérés comme professionnels et essaient d’en vivre (mais bien plus publient sans que ce soit leur principale source de revenus).
De fait, cette explosion du nombre de titres a eu un effet « appel d’air » pour tous les dessinateurs, y compris ceux originaires de pays étrangers, Afrique comprise.
Un autre phénomène nouveau est l’apparition de scénaristes originaires du continent. Des auteurs comme Pahé, Chrisany, Didier Randriamanantena, Bertin Amanvi, Fayez Samb, Biyong Djehuty dessinent leur propre scénario. D’autres sont exclusivement scénaristes : c’est le cas du Franco-camerounais Christophe Ngalle Edimo, du Congolais Pie Tshibanda ou, bien sûr, de l’Ivoirienne Marguerite Abouet, lauréate, en 2006, du prix du premier album au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême avec la série Aya, énorme succès public et critique.
L’apparition d’auteurs africains sur la scène franco-belge s’explique également par la faiblesse du marché du livre et de la BD en Afrique. En dehors de la BD religieuse (par exemple les éditions Saint Paul divisées entre Mediaspaul et Paulines ) et l’illustration de livres pédagogiques (en particulier Les classiques africains repris en 2007 par un groupe mauricien), les auteurs africains de BD n’ont souvent le choix qu'entre la production d’albums de sensibilisation, financés par des organismes de coopération peu soucieux d’esthétique, et l’édition de brochures de propagande politique au bénéfice du pouvoir ou de l’opposition.
Pour beaucoup, l’exil est le seul moyen pour tenter de faire carrière dans ce milieu. Mais les raisons professionnelles ne sont pas les seules. Bien des auteurs sont venus demander l’asile politique en Europe. Ce n'est pas leur activité dans la BD qui rend leur situation dangereuse mais le fait que beaucoup d’entre eux sont souvent dessinateurs de presse et caricaturistes, métiers peu appréciés par les roitelets en place dans certains pays tropicaux.
Cette apparition d’auteurs africains est aussi une bonne chose pour l’image de l’Afrique et des Africains dans la BD occidentale. Sans aller jusqu’à parler de Tintin au Congo , il est incontestable que ce continent et ses habitants sont rarement présentés sous leur meilleur jour dans les albums se déroulant sur place, albums (quasi-)toujours dessinés par des Européens. Mais rien n’est simple et ces auteurs africains sont comme leurs confrères occidentaux : ils ne portent pas leur nationalité en bandoulière ! Beaucoup d’entre eux revendiquent la possibilité de s’intéresser à d’autres sujets que celui de leurs origines et souhaitent aborder une diversité de thèmes. Le lecteur pourra le constater dans les pages à venir.
L’objectif de cet ouvrage est donc de faire découvrir l’ensemble de la production des bédéistes africains en Europe, leurs parcours, y compris dans leur pays, et d’avoir une vision de la production disponible. De fait, il se veut un outil pour les organisateurs de salon, les médiathécaires et documentalistes, les journalistes, les amateurs...
Le classement est thématique, puis album par album. Mais avant cela s’impose un survol historique de la présence d’auteurs africains en Europe.
DANS LA PRESSE BD GÉNÉRALISTE

Il est difficile de dater les débuts des auteurs africains dans la presse spécialisée occidentale.

Sambu Kondi, Le cri du menhir, 2007.
En 2007, le festival Yambi , initié par la coopération belge sur l’importance des arts en RDC, avait présenté une planche envoyée par un jeune lecteur congolais, resté anonyme, au journal Le petit vingtième dans les années 30. Celle-ci reprenait une histoire de Tintin traduite en lingala (une des langues nationales de la RDC). On pourrait donc dater de cette tentative les prémisses de la présence africaine dans la presse européenne. Cependant, les débuts réels remontent à beaucoup plus tard, à la fin de la décennie 70. Cela peut paraître étonnant car jusqu’à la fin des années 90, la presse spécialisée a constitué en Europe le principal support de diffusion du 9ème art.
En 1978, le couple d’artistes-peintres malgaches Xhi et M’aa publie des récits courts dans trois numéros de Charlie mensuel . Ils font même la couverture du n° 117 d’octobre 78, une première pour des dessinateurs africains. Vingt ans plus tard, en 1998, ils publient un album chez l’éditeur réunionnais Grand océan ( Fol amour ), avant de se consacrer définitivement à la peinture.
En 1980, le Zaïrois Mongo Sisé fait une apparition dans l’encart L’école de la BD du n° 2188 de Spirou , avant de revenir deux ans plus tard dans le même journal et publier une histoire de 4 pages dans le n° 2314 (la série Mata Mata et Pili Pili). Il est imité la même année par Barly Baruti, qui, toujours dans Spirou , publie également dans L’école de la BD (n° 2286). Il n’y aura plus de créateurs africains dans Spirou jusqu’à l’année 2006 où dans son n° 3565 du 9 août, le mensuel sort un supplément intitulé Zam Zam , orchestré par Éric Warnauts, et qui présente les travaux d’une équipe d’artistes camerounais de l’association Trait Noir : Bibi Benzo, Almo the best...
Enfin, en 1983, les Algériens Mansour Amouri (dessin) et Mahfoud Aïder (scénario) publient une histoire courte (6 pages), La route de l’espoir dans le n° 755 de Pif gadget .
Ces quelques exemples sont quasiment les seuls pour la presse spécialisée BD hormis quelques fanzines de faible diffusion. On peut noter par exemple en Bretagne Le cri du menhir qui accueille le Congolais Sambu Kondi dans quelques numéros au milieu des années 2000. On peut également citer Lazer artzine qui en fait de même avec Jérémie Nsingi (RDC, également) dans son n° 11 de janvier 2010.
UNE ÉDITION DE DIASPORA
Les premiers auteurs africains à avoir tenté leur chance auprès de maisons d’édition en Europe n’y ont pas non plus rencontré un accueil très favorable. Leurs projets, souvent inspirés de leur histoire et de leur culture, n’ont en effet guère rencontré d’enthousiasme. C’était avant « l’effet Aya de Yopougon », qui, avec les 250 000 exemplaires écoulés pour les 6 titres de la série, a permis de démontrer qu’une histoire racont&

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