Le poison des Borgia
63 pages
Français

Le poison des Borgia

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
63 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Sur une trame historique rigoureuse, vous suivrez les aventures d'un brave garçon, moine de son état, empoisonneur bien malgré lui,sous la coupe d'un homme qui façonna pour des siècles le destin de l'humanité.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 02 novembre 2011
Nombre de lectures 2 883
Langue Français
Poids de l'ouvrage 25 Mo

Extrait

Le poison des Borgia
Chapitre premier
 Très succinct, dans lequel le narrateur  nous présente Arthur et Pétronille.
1
issimulées dans les deux vénérables chênes vert qui oc-D cupaient le sommet de la prairie, quelques cigales attes-taient par leurs crissements de la caniculaire chaleur. Avide d’y retrouver un peu d’ombre ainsi que la gourde qu’il y avait dépo-sée, Dom Arthur gravit du flanc de coteau, les quelques coudées qui le séparaient de ce lieu privilégié. Une sorte de gros billot d’olivier, sans doute déposé là par quelque pastoureau attentif à ses aises, constituait en cet instant pour le moine, la promesse de toutes les félicités. S’y étant pesam-ment installé, il déposa la poignée de grandes tiges à fleurs jaunes qu’il tenait dans sa main gauche, dans une corbeille en osier po-sée sur le sol, puis vida goulûment la moitié de la gourde. Alors seulement, il se mit à contempler le bucolique tableau qui s’offrait à lui. C’est vrai qu’il faisait bien chaud en cette fin de matinée du mois d’août 1480. La prairie était couverte d’une abondante flo-raison de plantes diverses, toutes puissamment odoriférantes et dont des myriades d’abeilles bourdonnantes extrayaient le nec-tar. Au nord on distinguait dans un lointain embrumé, les pre-miers contreforts des Alpes, alors que vers le sud, au bas du co-teau, la mer d’un bleu profond scintillait sous la caresse d’une légère brise. Dom Arthur pensa que Dieu, dans sa grande bonté, savait récompenser ses plus fidèles serviteurs en leur accordant tant de bienfaits. A quelque distance, en contrebas, Sœur Pétronille, courbée vers le sol où elle cueillait avec application quelques simples, lais-sait parfois entrevoir en toute innocence des mollets qu’une robe un peu juste se refusait à cacher en permanence. Pour cela aussi
2 notre saint homme remercia le Seigneur. Chapelain du couvent des « Filles de la Rédemption » dont on pouvait distinguer le fin clocheton de la chapelle dans la val-lée voisine, le brave moine consacrait le plus clair de son temps à l’élaboration de grandes quantités d’une liqueur dont le Saint Père et la Curie de Rome faisaient une consommation régu-lière. La préparation dont Arthur était l’inventeur et possédait seul la formule, nécessitait en plus de vin muscat récolté loin d’ici, en pays Catalan, d’une certaine quantité d’alcool de fruits et sur-tout de l’adjonction de plantes spécifiques que Pétronille et Ar-thur ramassaient présentement. Il faut que vous sachiez que Pétronille qui allait maintenant sur ses dix-neuf ans, était la fille du comte Gilles de Raiguebelle et de noble Dame Alixe de Montebello. Ces deux personnes de haut lignage avaient prématurément quitté ce bas monde il y a de cela quatre années, suite à une malencontreuse absorption d’un plat de champignons. Le frère cadet du comte, Rainier de Raiguebelle, revenu fort à propos depuis quelques mois d’une expédition en Espagne, dé-cida de prendre en main, au nom de sa nièce Pétronille, la ges-tion des biens et des gens de son frère décédé. Il mit à jour un sor-dide complot qui avait abouti à l’empoisonnement criminel de son frère bien-aimé et de sa belle-sœur. A l’issue d’un procès ron-dement mené, il fit promptement exécuter à la hache deux servi-teurs qui furent convaincus de ce crime odieux. Pétronille fut confiée au couvent des Filles de la Rédemption afin de la soustraire pour une durée indéterminée, aux vaines ten-tations temporelles, qui si souvent guettent les âmes pures. Elle y fut vivement incitée à prendre le voile et épouser ainsi le Seigneur Jésus. Ce genre d’union toute platonique satisfaisait pleinement Rainier, qui pensait-il ne se concrétisait généralement pas par une descendance plutôt encombrante pour lui. Dom Arthur, quant à lui, était le second fils d’un gentilhomme catalan qui avait malheureusement plus de paille dans ses sabots que dans ses granges. Au décès du père, emporté trop tôt par une fièvre maligne, son frère aîné reprit selon la coutume la gestion de la propriété familiale et Robert, son plus jeune frère, habile
Le poison des Borgia
3
dans le man ement des armes, m t son p e au serv ce de son se -gneur le Roi d’Aragon. Arthur de Lanssac était de très vieille famille et nombre de ses ancêtres s’étaient glorieusement illustrés sur les champs de bataille. Il n’en était pas moins vrai que la précarité actuelle de sa situation de fortune ne pouvait lui permettre que d’occuper les plus bas échelons de la vaste organisation ecclésiastique. Ce fut donc comme simple Frère qu’il trouva sa place dans l’institution monacale. Son penchant pour l’herboristerie ainsi que son grand savoir dans la fabrication de mixtures alcoolisées furent cependant sa chance ainsi que je puis maintenant vous le conter.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents