La couleur de la guerre Iran-Irak
238 pages
Français

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La couleur de la guerre Iran-Irak , livre ebook

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Description

La guerre Iran-Irak a été à l'origine d'une spectaculaire évolution esthétique. La peinture a donné de nombreuses toiles dont le sujet a été la résistance, l'engagement, la défense comme valeur morale, le salut de la patrie. La représentation artistique de la guerre pose la question fondamentale suivante : celle de savoir pourquoi les Iraniens éprouvent collectivement le besoin et le désir de "représenter" la guerre, ou plutôt de "se représenter" eux-mêmes acteurs de la guerre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336382272
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
COLLECTION L’IRAN EN TRANSITION
Dirigée par Ata Ayati

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Titre
Minoo KHANY








LA COULEUR DE LA GUERRE IRAN-IRAK

Regards croisés sur la peinture iranienne après la révolution 1979





Préface de Christophe BALAY
Du même auteur
Journalisme après internet, Yannick Estienne , Téhéran, édition Jame Jam, 2010.
La chute, Saddam Hussein, les entretiens de FBI , Téhéran, édition Soureh Mehr, 2011.
Je l’aimais, Anna Gavalda , Téhéran, édition Emad, 2009.
Stanley Kubrick, odyssée ou cinéma , Jean Pierro Bronetta, Téhéran, édition Sane Del, 2003.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73238-1
Dédicace

À mon cher pays
« Les grandes nations écrivent leur histoire en trois livres :
le livre de l’action, celui des paroles et celui de l’art.
On ne peut pas bien comprendre l’un de ces livres sans les deux autres,
mais le seul méritant la confiance est le dernier. »
John Ruskin (1819-1900), critique d’art anglais
Préface
1980, l’Iran est encore en pleine révolution.
C’est alors que l’Irak envahit l’Iran par sa frontière méridionale. Par surprise. Ce conflit qui aurait pu finir par une négociation rapide, dura huit ans, pour des raisons qui ne s’expliquent que dans le croisement de deux ligne : la guerre de défense –que les Iraniens nommèrent la défense sacrée– et le processus révolutionnaire.
La guerre des Iraniens contre les Irakiens fut donc une guerre de défense sacrée, mais en même temps un combat idéologique géré par le nouvel État iranien révolutionnaire ; ce combat, chaque individu le fit sien ou le rejeta. Ce fut un phénomène d’unification nationale, un ciment social et culturel comme un instrument de discorde, une ligne de partage. Mais le phénomène vraiment original, au-delà de sa signification idéologique, politique ou sociale, c’est la représentation de l’évènement, à laquelle les Iraniens se consacrèrent dès les premiers mois du conflit.
« La littérature de guerre a commencé dès le début de la guerre imposée, à la fin de l’été 1359/1980 » écrit Hassan Mir-Abedini dans « Cent ans d’écriture du récit en Iran », 1998 : 891).
Sans doute le trait le plus marquant de ce phénomène de représentation est-il celui de son immédiateté et le champ dans lequel il s’inscrit : la littérature. Comme si, les premiers obus éclatés, les premiers martyrs tombés au combat, l’écriture de cette expérience tragique s’était imposée d’emblée, telle une évidence. Il prendra, jour après jours, année après année, et bien au-delà du conflit, une ampleur qui laisse l’observateur et le critique entièrement stupéfaits. Rien d’étonnant si le littéraire, forme idéale de la représentation dans le champ culturel iranien, précède le figuratif. Mais il n’exclut pas d’autres formes de représentations ; la photographie, le cinéma, la peinture, furent d’autres modes privilégiés - quoique plus problématiques -de la figuration de ce phénomène, dans le champ socioculturel iranien.
Mais comme le montre parfaitement Minoo Khany, les grands champs de la représentation se rejoignent et se croisent durant toutes les années qui suivent la fin de la guerre. Qu’on adhère aux représentations de la guerre, ou qu’on les récuse, on ne peut nier les faits. Ceux-ci, comme on dit, sont têtus. Si le phénomène de la guerre est idéologique, et sociologique comme nous le verrons, il est d’abord historique.
À la fin de l’été 1980, les armées baasistes envahissent l’Iran, avec la bénédiction et l’appui de certaines puissances étrangères. Le peuple iranien est surpris, choqué (peut-être pas ses dirigeants). Passé le premier moment de stupeur, il se ressaisit dans un sursaut national. Bien des opposants d’hier font la trêve pour construire une défense du territoire et de la patrie en péril. Les Iraniens ignorent encore que cette guerre durera huit ans, que les plus grands ports du golfe Persique seront anéantis, qu’une industrie et une économie seront dévastées, que des populations entières seront déplacées, qu’un million d’hommes, jeunes et vieux, vont mourir, que des millions d’individus seront meurtris, physiquement et moralement par la guerre.
La représentation artistique de la guerre, bien que produite dans un contexte idéologique marqué et encadré, encouragé par la propagande islamique, est avant tout la volonté de représentation, plus ou moins spontanée, d’une expérience vive. Elle n’est pas d’abord la réponse à une commande institutionnelle, mais à l’inverse une initiative individuelle ou communautaire reprise ensuite par l’institution. Pour la littérature, la reprise sera plus rapide. Pour les arts plastiques, Minoo Khany le dit assez clairement, cette reprise restera problématique. On est frappé de l’absence de toute muséographie, et même du difficile accès aux œuvres. On cherche en vain une bibliographie complète sur le sujet. Et, à cet égard, le travail de Minoo Khany est sans aucun doute pionnier en la matière. Les raisons de ce décalage entre l’expression littéraire de la guerre et sa représentation figurative sont multiples. La plus décisive est sans doute l’aspect idéologique et religieux ; la représentation figurée fait évidemment problème dans les arts de l’islam, même si la civilisation iranienne a constamment su trouver dans l’histoire les solutions qui lui convenaient.
Quoi qu’il en soit, la représentation artistique de la guerre pose la question fondamentale (une question anthropologique) : celle de savoir pourquoi les Iraniens éprouvent collectivement le besoin et le désir de représenter la guerre, ou plutôt de se représenter eux-mêmes dans la guerre. Qu’est-ce qui les pousse ainsi à cet effort de représentation ? Y a-t-il une nécessité culturelle qui soit spécifique au système socioculturel et historique de l’Iran ?
Il n’est pas illégitime de parler d

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