Les cinémas d Afrique des années 2000
442 pages
Français

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Les cinémas d'Afrique des années 2000 , livre ebook

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Description

Le relatif effacement des cinémas d'Afrique sur la scène internationale durant les années 2000 ne saurait masquer les profondes ruptures à l'oeuvre : nouveau rapport au réel, nouvelles stratégies esthétiques, émergence d'un cinéma populaire postcolonial. Olivier Barlet dégage ici les questions critiques que posent ces évolutions. Il livre ainsi une vision personnelle des récents développements de cinématographies encore méconnues qui luttent pourtant pour prendre leur place dans le cinéma mondial.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 83
EAN13 9782296953369
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les cinémas d’Afrique des années 2000
L’auteur a bénéficié, pour la rédaction de cet ouvrage, du précieux soutien du Centre national du Livre.
Il a en outre disposé d’une bourse régionale d’aide à l’écriture de la Région Rhônes-Alpes.
Un grand merci à ces deux organismes.


Illustrations de couverture :

Soufia Issami, dans Sur la planche de Leïla Kilani (Maroc, 2011).
Photo reproduite avec l’aimable autorisation d’Epicentre films.

La photo d’Olivier Barlet a été prise par Frédéric Lecloux.








© L’Harmattan, 2012
http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55760-4
EAN : 9782296557604
Olivier Barlet
Les cinémas d’Afrique des années 2000
Perspectives critiques










L’Harmattan
5-7, rue de l’Ecole polytechnique
75005 Paris
Collection Images plurielles
dirigée par Olivier Barlet (cinéma) et Sylvie Chalaye (théâtre)


Face à la menace de standardisation occidentale, la collection Images plurielles se donne pour but de favoriser la recherche, la confrontation et l’échange sur les scènes et écrans œuvrant de par le monde, dans les marges géographiques aussi bien que dans la marginalité par rapport aux normes dominantes, à une pluralité de l’image. Elle est ouverte aux champs de l’écriture, de l’esthétique, de la thématique et de l’économie pour le cinéma, l’audiovisuel et le théâtre. Elle privilégie, hors de toute chapelle de pensée, la lisibilité du texte, la liberté des idées et la valeur documentaire.

Bernadette PLOT, Un manifeste pour le cinéma : les normes culturelles en question dans la première Revue du cinéma , 288 p., 1996 (Prix Simone Genevois 1994)
Sada NIANG (dir.), Littérature et cinéma en Afrique francophone : Ousmane Sembène et Assia Djebar , 256 p., 1996
Koffi KWAHULÉ, Pour une critique du théâtre ivoirien contemporain , 288 p., 1997
Olivier BARLET, Les Cinémas d’Afrique noire : le regard en question , 352 p, 1997, réed. 2004 (Prix Art et Essai du CNC 1997)
Antoine COPPOLA, Le Cinéma sud-coréen : du confucianisme à l’avant-garde - Splendeurs et misères du réalisme dans le nouvel ordre spectaculaire , 224 p., 1997
Yves THORAVAL, Les Cinémas de l’Inde , 544 p., 1998
Sylvie CHALAYE, Du Noir au nègre : l’image du Noir au théâtre (1550- 1960) , 454 p., 1998, réed. 2006 (Prix Georges-Jamati 1996)
Jean-Tobie OKALA, Les Télévisions africaines sous tutelle , 224 p., 1999
Roy ARMES, Omar Gatlato, de Merzak Allouache : un regard nouveau sur l’Algérie , 128 p., 2000
Paulo Antonio PARANAGUÁ, Le Cinéma en Amérique Latine : le miroir éclaté – historiographie et comparatisme, 288 p., 2000
Martine BEUGNET, Marginalité, sexualité, contrôle dans le cinéma français contemporain , 296 p., 2000
Sada NIANG, Djibril Diop Mambety, un cinéaste à contre-courant , 232 p., 2002
Raphaël MILLET, Cinémas de la Méditerranée, cinémas de la mélancolie , 120 p., 2002
Jose CARDOSO MARQUEZ, Images de Portugais en France , 250 p., 2002
Momar KANE, Marginalité et errance dans le cinéma et la littérature africains francophones. Les carrefours mobiles , 328 p., 2004
Antoine COPPOLA, Le Cinéma asiatique , 488 p., 2004
Raphaël MILLET, Le Cinéma de Singapour , 144 p., 2004
Anne CREMIEUX, Les Cinéastes noirs américains et le rêve hollywoodien , 412 p., 2004
Maurice Sonar SENGHOR, Souvenirs de théâtres d’Afrique et d’Outre-Afrique – Pour que lève la semence , 192 p., 2004
Pierre BARROT (dir.), Nollywood : le phénomène vidéo au Nigeria , 176 p., 2005
Catherine RUELLE (dir.), en collaboration avec Clément Tapsoba et Alessandra Speciale, Afriques 50, singularités d’un cinéma pluriel , 334 p, 2006
Roy ARMES, Les Cinémas du Maghreb, Images postcoloniales , 256 p., 2006
Henri-François IMBERT, Samba Félix Ndiaye, cinéaste documentariste africain , 360 p., 2007.
Stéphanie BERARD, Théâtre Théâtres des Antilles : traditions et scènes contemporaines , 224 p., 2009
Karine BLANCHON, Les Cinémas de Madagascar (1937-2007), 224 p., 2009
Françoise PFAFF, A l’écoute du cinéma sénégalais , 294 p., 2010
Roy ARMES, Dictionnaire des cinéastes arabes du Moyen-Orient, 298 p., 2012
Ce livre est dédié au vidéaste et performer Ahmed Basiouny, tué d’une balle dans la tête sur la place Tahrir au Caire le 28 janvier 2011. 1





















1 Cf. l’interview d’Aida Eltorie, commissaire du pavillon égyptien de la Biennale de Venise 2011, http://youtu.be/hX9HFjNzhFM.
« Seule l’imagination peut faire aujourd’hui que le monde soit autre chose
que roc foudroyé ou qu’un écho détruit. »
Aimé Césaire
Introduction : pour une critique des cinémas d’Afrique
« Pourquoi me priverais-je de parler ? »
Tchicaya U Tam’si 1

Près d’une quinzaine d’intenses années ont passé depuis la parution de mon premier ouvrage sur les cinémas d’Afrique. 2 J’avais bien précisé alors qu’il ne s’agissait que d’une étape, tant il est clair que ma compréhension des cinématographies issues de l’immense complexité africaine ne pourra jamais être que l’objet d’une quête. Je n’ai depuis cessé de m’entretenir avec les réalisateurs et d’écrire sur leurs films, osant dorénavant donner une certaine visibilité à cet exercice critique. C’était bien sûr ajouter une difficulté nouvelle qui ne pouvait elle aussi qu’être une quête insoluble mais il me semblait devoir en passer par là pour exprimer la relation qui me lie à eux, et en quoi ils me font avancer dans ma compréhension de moi-même et des sursauts de notre monde.
Même s’il puise abondamment dans les plus de 1500 articles, interviews et critiques écrits durant cette période, ce livre ne reproduit ni même ne résume un travail que l’on trouvera sans difficulté sur internet, le site d’ Africultures en reprenant presque tous les textes. Il était au contraire urgent pour moi de tirer un trait, ce moment où l’on s’arrête pour se demander où l’on en est, quelles idées force s’imposent, avant de pouvoir continuer. Mais je ne pouvais le faire ex-nihilo et je poursuis ici ma démarche habituelle de m’effacer souvent derrière la parole des créateurs et des professionnels.
Même profitant largement du travail des universitaires, l’écriture critique a sa logique propre, que nous tenterons d’éclairer. Travail médiatique quotidien, elle n’entre pas aisément dans les dimensions d’un livre. C’est pourtant le pari ici, non pour prétendre à une quelconque vérité, mais pour tenter de poser quelques idées claires sur les questions critiques alors que les évolutions actuelles les rendent plus complexes. Comme en tout, c’est la démarche qui importe plus que le résultat, lequel n’arrête pas de bouger.
Le monde ne cesse pas lui non plus de bouger : durant l’écriture de ce livre, les révolutions arabes ont fondamentalement changé la donne des cinémas du Maghreb et ouvert des perspectives inédites. Depuis mon premier ouvrage, j’ai justement pris à cœur de découvrir ces cinématographies qui sont donc tout aussi présentes dans celui-ci que celles d’Afrique noire. Le recul manque encore pour comprendre comment les films des années 2000 annoncaient les changements à l’œuvre mais, très vite, quelques éléments se sont imposés. Le choix en couverture de Soufia Issami, qui tient le rôle principal dans Sur la planche de Leïla Kilani (Maroc, 2011),y fait écho : tant par sa forme que par son fond, ce film-slam est profondément contemporain, non au sens où il serait seulement le miroir de notre temps, auquel cas il n’apporterait rien de très nouveau, mais par son décalage et sa novation esthétique, et donc au sens où il éclaire notre époque. Blouson de cuir, baladeur à l’oreille, le regard par-dessus l’épaule, l’œil alerte et le sourire en coin, Soufia Issami ne connote-t-elle pas sur cette photo la jeunesse qui a fait les printemps arabes ?
L’approche thématique souvent développée par ceux qui écrivent sur les cinématographies africaines comporte des limites. Elle néglige trop souvent les apports esthétiques et contourne toute critique, prenant comme argent comptant le discours des films. Surtout, elle catégorise plutôt qu’elle ne problématise, consolidant une vision figée du Continent sans reposer la question essentielle du regard que nous portons sur l’Afrique et les Africains. Ainsi, elle néglige en général la question cent

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