Albert-Buisson, un destin au XXe sicle (1881-1961)
479 pages
Français

Albert-Buisson, un destin au XXe sicle (1881-1961) , livre ebook

479 pages
Français

Description

Albert-Buisson (1881-1961) est un exemple de réussite sociale à la française. Cette biographie s'intéresse aux raisons de sa prodigieuse ascension sociale illustrant la méritocratie républicaine. Les deux auteurs ont eu à coeur de consacrer tout d'abord la trajectoire professionnelle qu'il a emprunté jusqu'à entrer à l'Académie française, mais aussi d'allier son parcours aux valeurs, aux principes jusqu'aux rencontres qui ont dicté sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 66
EAN13 9782296504752
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Charles-Albert LUCASPierre PASCALLON

Albert-Buisson,
e
un destin auXXsiècle
(1881-1961)

Essai sur une prodigieuse réussite sociale française

Graveurs de Mémoire

ALBERT-BUISSON,
e
UN DESTIN AU XXSIECLE
(1881-1961)

Essai sur une prodigieuse réussite sociale française

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-57530-1
EAN : 9782296575301

Charles-Albert LUCAS

Pierre PASCALLON

ALBERT-BUISSON,
e
UN DESTIN AU XXSIECLE
(1881-1961)

Essai sur une prodigieuse réussite sociale française

Ouvrage publié avec le concours
de la Fondation Simone et Cino del Duca, Institut de France.

L’Harmattan

Graveurs de Mémoire

Cette collection, consacrée essentiellement
aux récits de vie et textes autobiographiques,
s’ouvre également aux études historiques

*

La liste des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages,peut être consultée
sur le sitewww.harmattan.fr

EXERGUE

« Cetravail [la biographie] ne peut se contenter d’érudition et d’esprit
critique. Il y faut une intuition. Celle-ci est malaisée à définir, mais on peut
dire qu’en général, elle est fondée sur la sympathie. Nous n’entendons pas
par là une bienveillance systématique à l’égard du personnage dont on s’est
proposé l’étude, l’expérience prouvant toutefois que les portraits inspirés par
l’amour ou l’admiration sont plus véridiques et plus convaincants que ceux
dictés par l’aversion…Et lorsque la méthode historique vient confirmer
l’idée qu’il avait conçue par intuition, lorsque l’auteur peut admettre comme
preuve ce que sa propre nature l’avait incliné à considérer comme vrai, il
ressent alors un plaisir peu commun. Vanité? Satisfaction de la réussite?
Non pas. C’est tout simplement la joie de se sentir relié à l’humain pour
avoir reconnu celui-ci dans la conduite d’un grand homme. »

(Albert-Buisson, «Plaisir de la biographie »–Revue des Deux Mondes,
1958)

Avant-propos

Introduction

SOMMAIRE

I Partie : La réussiteprofessionnelle d’Albert-Buisson

II Partie :La tentation politique d’Albert-Buisson

III Partie :L’ambition littéraire d’Albert-Buisson

Conclusion

Annexes

Bibliographie

Table des matières

9

11

47

195

329

417

437

459

469

AVANT-PROPOS

S’intéresser à Albert-Buisson? Il est en effet peu d’hommes à avoir eu
e
chez nous au XXsiècle un parcours aussi riche, révélant des talents aussi
variés. Il était donc tout à fait important– c’est le cœur de cet essai –de
s’intéresser aux raisons de sa prodigieuse ascension sociale illustrant à plein
la méritocratie républicaine.
Albert-Buisson fut–on va le détailler dans cet ouvrage–un véritable
entrepreneur «schumpetérien »(THERAPLIX), un grand financier
(BNFCE,BNCI), un industriel de premier plan (RHÔNE-POULENC), avant
de devenir un membre éminent de l’Institut au double titre des Sciences
Morales et de l’Académie française.
Mais ce destin exceptionnel mérite également et peut-être plus encore
l’attention parce qu’Albert-Buisson a été aussi un homme politique
e
significatif de laIIIRépublique, au cœur du drame français de1940, dans le
cadre de son amitié avec Pierre Laval.
Les deux hommes en effet sont proches depuis au moins 1927–on
revient, sur ce point dans le texte -, époque à laquelle Pierre Laval a racheté
leMoniteur du Puy-de-Dôme.Appartenant à la même génération, originaires
delamêmeprovincel’Auvergne,tousdeuxde condition modeste,tousdeux
dotésauxdiresdeleurscontemporainsd’uneremarquableintelligence et
d’unegrande ambition,tousdeux «montés »à Paris pour la satisfaire, ces
deux hommes sont pourtant fort dissemblables et bien des choses auraient pu
les séparer : le passé « révolutionnaire»de Pierre Lavalestàl’opposé dela
démarche
«sociale»d’Albert-Buisson.L’imagequ’ilsdonnentd’euxmêmes est aussi très différente: très soignée pourAlbert-Buisson,
s’habillantet s’exprimant toujoursavecune certaine élégance; beaucoup
plus négligéepourPierre Lavalàl’abordtrès simple, au talentde
bonimenteur, aucharme etàl’absence desoin portée àsatenue
vestimentaire.
15 juin 1940 : après avoir envisagé de se rendre à Tours, Pierre Laval part
en voiture dans la soirée deClermont-Ferrand pourBordeaux, nouveau siège
du gouvernementdela République.Il traverselepaysd’EstenOuest,sans
difficulté pour ce premier voyage. Les troupes allemandes ont atteint ce
jourlàla Loire,mais le flotdes réfugiés n’obstruepasencoreles routes du
Sudouest de laFrance.

9

Pierre Laval voyage en compagnie de son ami, le sénateur-maire
d’Issoire, Albert-Buisson.Ce premier séjour àBordeaux de Pierre Laval sera
bref.Arrivé le 16 au matin, il sera de retour àClermont-Ferrand le 17 juin au
soir, toujours en compagnie d’Albert-Buisson.
Pierre Laval repartira deClermont-Ferrand le 18 juin à 11 heures avec
son épouse et sa fille Josée, toujours pour rallierBordeaux. Le chemin sera
cette fois semé d’embûches, car les routes sont maintenant envahies par les
colonnes de civils abandonnés à leur sort. Les voyageurs coucheront sur le
bord de la route entre Ussel et Tulle et ne parviendront àBordeaux que le 19
juin à 11 heures.
e
Mais ce 2voyage àBordeaux de Pierre Laval se fait cette fois-ci sans
Albert-Buisson. Un télégramme du Préfet a fait obligation en effet aux
maires du Puy-de-Dôme de rester dans leur commune pour faire face au
désordre et à l’arrivée des troupes ennemies en vue de Clermont-Ferrand.
Elles devaient y rentrer le 21 juin 1940,mais l’armistice, effectif le 25, ne
leur fournit pas l’occasion de pousser jusqu’à Issoire. Pourtant des affiches
annonçant que la cité de StAustremoine avait été déclarée « ville ouverte »
et sur lesquelles le sénateur-maire d’Issoire, Albert-Buisson, demandait le
calme le plus absolu lors du passage des troupes allemandes avaient été
réalisées et probablement placardées.
C’est dans ces circonstances dramatiques que le chemin de Pierre Laval
et d’Albert-Buisson a commencée à diverger irrésistiblement pour se séparer
pratiquement le 26 décembre 1940 quandAlbert-Buisson démissionna de
son poste de président du conseil d’administration duMoniteur du
Puy-deDôme, non sans avoir voté les pleins pouvoirs sollicités par le maréchal
Pétain le 10 juillet précédent à Vichy.
A cette occasion, comme dans bien d’autres dans sa vie, Albert-Buisson
fera les choix décisifs, toujours guidé par son ambition, mais aussi par une
clairvoyance particulière à laquelle une certaine morale n’était pas étrangère
qui sont les caractéristiques de sa démarche personnelle dans la vie.En effet,
le comportement d’Albert-Buisson pendant cette période tragique pour la
France n’en fait ni un héros de la résistance, ni un partisan de la
collaboration, mais un «sujet» soumis à l’Histoirede son temps et engagé
dans l’action. Marqué par son amitié pour Pierre Laval, Albert-Buisson
parviendra pourtant à se tracer un chemin tout en nuances qui dans des
circonstances difficiles lui donne sans doute un caractère représentatif du
comportement de beaucoup de ses contemporains face au drame de la
seconde guerre mondiale.
e
Oui,Albert-Buisson, un destin exceptionnel…et ordinaire au XX
siècle.

10

INTRODUCTION

Albert-Buisson est né le 3 mai 1881 à « 2 heures du soir » au 41 rue de la
1 e
Bsiècle un extraordinaire destin,Issoire. Il va connaître au XXerbiziale à
« un vrai conte de fées » devait dire plus tard le pasteur MarcBoegner. Peu
auraient pu prédire que cet enfant du peuple, sorti d’un milieu très modeste
allait réussir–on va le voir– à s’élever jusqu’aux sommets de la société de
son temps, à accéder à la grande bourgeoisie et à une vaste noto

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