Algérie mon amour
358 pages
Français
358 pages
Français

Description

Composé de larges extraits des lettres écrites quotidiennement par l'auteur à sa fiancée pendant son service militaire en Algérie, l'ouvrage relate les événements qu'il y a vécus, saisis sur le vif, donc au plus près de la réalité. Responsable chiffre de son bataillon à la frontière tunisienne, il découvre la guerre telle qu'il ne pouvait l'imaginer, avec toutes ses atrocités. Plein de l'idéal humaniste, le jeune homme découvre par-dessus tout, un pays magnifique, un peuple déchiré et accueillant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 102
EAN13 9782296486515
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

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Extrait

Algérie mon amour
Journal épistolaire
d’un appelé en Algérie
(1960-1962)

e
Mémoires du XXsiècle

Déjà parus

Anita NANDRIS-CUDLA,20 ans en Sibérie. Souvenirs d’une vie, 2011.
Gilbert BARBIER,Souvenirs d’Allemagne, journal d’un S.T.O, 2011.
Alexandre NICOLAS,Sous le casque de l’armée, 2011.
Dominique CAMUSSO,Cent jours au front en 1915. Un sapeur du Quercy
dans les tranchées deChampagne, 2011.
Michel FRATISSIER,Jean Moulin ou laFabrique d’un héros, 2011.
Joseph PRUDHON,Journal d'un soldat, 1914-1918. Recueil des misères de
laGrandeGuerre, 2010.
Arlette LIPSZYC-ATTALI,En quête de mon père, 2010.
Roland GAILLON,L’étoile et la croix,De l’enfant juif traqué à l’adulte
chrétien militant, 2010.
Jean GAVARD,Une jeunesse confisquée, 1940 – 1945, 2007.
Lloyd HULSE,Le bon endroit : mémoires de guerre d’un soldat américain
(1918-1919), 2007.
Nathalie PHILIPPE,Vie quotidienne enFrance occupée: journaux de
MauriceDelmotte (1914-1918), 2007.
Paul GUILLAUMAT,Correspondance de guerre duGénéralGuillaumat,
2006.
Emmanuel HANDRICH,La résistance… pourquoi ?, 2006.
Norbert BEL ANGE,Quand Vichy internait ses soldats juifs d’Algérie
(Bedeau, sud oranais, 1941-1943), 2005.
Annie et Jacques QUEYREL,Un poilu raconte…, 2005.
Michel FAUQUIER,:1942-Itinéraire d’un jeune résistant français
1945,2005.
Robert VERDIER,Mémoires, 2005.
R. COUPECHOUX,La nuit des Walpurgis.Avoir vingt ans à Langenstein,
2004.
Groupe Saint-Maurien Contre l’Oubli,Les orphelins de la Varenne,
19411944, 2004.
Michel WASSERMAN,Le dernier potlatch, les indiens duCanada,
ColombieBritannique, 1921.2004.
Siegmund GINGOLD,Mémoires d’un indésirable. Juif, communiste et
résistant. Un siècle d’errance et de combat, 2004.

Paul OLLIER

Algérie mon amour
Journal épistolaire
d’un appelé en Algérie
(1960-1962)

Préface de Jacques Barrot,
ancien ministre
Postface de Claude Latta,
historien

L’Harmattan

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96813-4
EAN : 9782296968134

A Mad, « celle qui attend ».

A Philippe et Irène.

A Mélanie, Robin, Nathan, Clément,

pour que la guerre d’Algériene soitpas qu’un
chapitre dans leurs livres d’histoire.

A la mémoire de mes parents, de mon frère
et de ma sœur.

,

PREFACE

Arrivé en mars 1960dans le petit village d'Aïn-Embarka,comment
aurais je pu me douter de la chance qui serait lamienne 50ansaprès ?
J'aiaujourd'hui lebonheur de vivre uneamitié merveilleuseavecles
enfants deMouloudYousefi et de son épouseauxquels j'aiapprisà
lireàlaveille de leuradolescence.
Et, voilàquePaulOllieravecqui j'ai vécuces
deuxannéesalgériennes m'apporte le manuscrit des lettres
qu'ilaenvoyéesàsafiancée.Ilarelaté, jouraprès jour, les événements que nousavons vécus
ensemble. C’est une joie que d'avoir ce témoignage passionnant sur la
manière dont nousavons vécucesannéesalgériennes.Nousavions le
pressentiment qu'un jour ou l'autrecette guerre qui ne disait pas son
nom laisserait laplaceàuneautreAlgérie sans savoir laquelle.
Paul, en homme debonne volonté, fait de largesallusionsaux
grandes manœuvres politiques qui marquèrent les années 1960 –1962
àlaveille ducessez le feu.Sescommentaires éclairent ladifficulté
que nousavionsàêtrebien informés depuis le village dece qui se
passait enFrance et dans le monde,maisaussi notre pressentiment
sur les dangers de l’une des «dernières guerrescoloniales ».

Paul décrit d'abord lavie d'unappelé.Comme tout soldat, l'appelé
est habité par lapeur des opérations et desaccrochages dont il est
difficile d'estimer les risques et où l’on peut être blessé ou tué. Cette vie
au cœur du bled et loin de la mère patrie n'en réservait pas moins de
précieux moments deconvivialité.Lesappelés, venus de milieux très
différents,apprenaientàseconnaître ; de lànaissaient desamitiés
durables forgées dans les épreuves de laséparation et de lafrugalité
d'une vie dont leconfort étaitabsent.

Paul saitaussi nous parler decettearméeavecladistance
d'unappelé que le moule militaire n'apas suffià conditionner.Il le faitavec
ce regard du soldat qui doitavancer le doigt sur lagâchette, tout en
ayantbienconscience dece terrible engrenage de laguerre qui exige
mort d'homme.C'est unearmée où les militaires decarrièrechargés de
nous encadrer révèlent parfois leurscertitudes maisaussi leurs doutes
sur unconflit imprévisible.Et le récit montre quelques-unes deces

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opérations plus spectaculaires qu'efficaces. Il est vrai que la ligne
Morice -à la frontière de l’Algérie et de la Tunisie- avait pudonner ici et
là le sentiment que la guerre était finie.
Grâce soitrendueauLieutenantColonelLeblond quicommandait
notre bataillon. Il aimait à me redire qu’il fallaitpenseràl'avenir en
traitant les hommes et les femmes de notre village de manière
respectueuse, juste et humaine.Tous les officiers n'ont pas eu lamême
perspicacité … . Paul fait allusion àla«corvée debois » ouàlatorture
survenuesàlasuite du départ duLieutenantColonelLeblond.Grâceà
EdmondMichelet, je fis interrompreces pratiquesau moins dans
notre secteur.Paul décritaussi les difficultés qu'éprouvèrent
lesappelésà comprendre les motivations du putsch du 22avril 1961 et les
retournements decertains officiers généraux.

Maisc'est surtout dece peuplealgérien dont il est question.Paul fit
ladécouvertecomme je le fis moi-même desconditions d'existence de
ces pauvres famillesalgériennes.Nous étions stupéfaits deconstater
qu’ils étaient condamnés à vivre dans une même pièce, sous des huttes
de torchis faites de paille et de terrebattue.Je fus impressionné par
ces enfants vêtus de haillons venus quémander quelque
nourritureauprès des soldats que nous étions.Heureusement lecolonelLeblond me
demandade m'occuper de l'école.Enseignerces enfants fut pour nous
une expérience heureuse et précieuse. Que de fois n’ai-je pas rêvé que
l’armée française eût engagé cet effort trente ans avant! L’histoire
aurait sans doute suiviun autre cours. La direction de l’école me valut
la chance d’être invité assez souvent dans l'un ou l’autre de ces
gourbis. J’utilisais tout mon savoir-faire pourconvaincre les parents de me
confier uneannée supplémentaire leurs filles.Ils voulaient en effet
désormais la voiler et lagarder à la maison, alors qu’elle s'était
pourtant révélée une excellente élève.

Paul décritaussi magnifiquementces paysagesalgériens du sud
constantinois dont la beauté notammentau printemps nouscoupait le
souffle.Comment en temps de paix ne pas être séduit parces
montagnesàtaille humaine, habitées par une végétation méditerranéenne
si diverse et si vivace.

Quatorze ans après, j’effectuais au nom du gouvernement français
un premier voyage ministériel comme secrétaire d’État au Logement.
Jeconfiaisalorsau secrétaire général de laprésidence que j'avais
par

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ticipé aux opérations militaires en Algérie : il me réponditque sa
propre maman avait eu la vie sauve face aux exactionsde la Légion
grâceauxappelés ducontingent.Et «celaje ne l'oublierai jamais »
me dit-il.
Oui nous pouvons être fiers de savoir qu'à Aîn-Embarkail n'yapas
eu,après lafin de laguerre,ces exécutions sommaires qui ont
ensanglantébeaucoup devillagesalgériens.Sans doute est-ce notre respect
vis-à-vis des familles de notre village, dont témoignePaul, qui
explique en partiecela.Sans douteaussi est-ce lasagesse de n’avoir pas
engagé la harka dans n’importe quelle opération. Toujours est-il que,
l’heure venue, ces règlements de compte entre harkis et combattants
de l’Armée de Libération Nationale n’ont pas vraiment eu lieu ici.

L'expérience que relatePaul estàsamanière unique.Ilaime le
soulignerau fil des pages: cetteaventure ne ressemble pas
nécessairementà ce quiaété vécuailleurs par d'autrescamarades.Ce qui
demeure vrai,c'est quecette drôle de guerrea beaucoup marqué notre
gén

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