Comme des orpailleurs
233 pages
Français

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Comme des orpailleurs , livre ebook

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Description

Comment découvrir la part lumineuse de chaque être humain lorsqu'elle est obscurcie par la désespérance et l'effroi qu'engendre une trop grande précarité ? Maryvonne Caillaux nous propose un chemin : être comme des orpailleurs. Ces chercheurs de paillettes creusent et fouillent les sables les recueillent et les brassent pour les laver et pour en faire ressortir les ressources cachées. Ce livre utilise cette métaphore pour dire les voies qui conduisent à regarder et découvrir l'autre autrement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 73
EAN13 9782336265506
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Germaine, Éditions Quart Monde, collection « En un mot », 2002. Contre vents et marées, Éditions Quart Monde, 2006.
En couverture : « Traversée », encre de Chine © Coryse Vattebled
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296112643
EAN : 9782296112643
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préface Introduction 1 - Des chemins qui mènent quelque part
Chapitre 1 - De l’intolérable à la lumière Chapitre 2 - Le Mouvement ATD Quart Monde, lieu d’apprentissage Chapitre 3 - Ouverture sur le monde Chapitre 4 - Des champs à cultiver
2 - Le poids des mots Relation, libération, misère
Chapitre 1 - La relation Chapitre 2 - Libération et reconnaissance Chapitre 3 - La misère
3 - Lorsque la libération se donne à voir
Chapitre 1 - Un peu de géographie : la description d’une route Chapitre 2 - Marcel : vers un consentement à soi Chapitre 3 - Anne : du rien à une parole libérée Chapitre 4 - Une autre traversée Chapitre 5 - Des relations libératrices ?
Conclusion - Un parti pris d’humanité Auteurs cités Bibliographie
Comme des orpailleurs

Maryvonne Caillaux
Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé, Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers
Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler “histoire de vie” et “formation”. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie, plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.

Dernières parutions
Volet : Formation
Muriel DELTAND, Les musiciens enseignants au risque de la formation : Donner le la, 2009.
Sabine SENE, Trajets de salariés et bilan de compétences. Quelles trans-formations ?, 2009.
Marie-Odile de GISORS, Veilleurs de vie. Rencontres en tendresse, 2009.
Annemarie TREKKER, Des femmes « s’ » écrivent. Enjeux d’une identité narrative, 2009.
D. BACHELART et G. PINEAU, Le Biographique, la Réflexivité et les temporalités, 2009.
Franco FERRAROTTI, Les Miettes d’Epulon, 2009.
Isabelle GRAITSON, L’Intervention Narrative en Travail Social. Essai méthodologique à partir des récits de vie, avec la collaboration d’Elisabeth Neuforge, 2008.
Danielle NOLIN, L’art comme processus de formation de soi, 2008.
Elizeu Clementino de Souza (coord.), (Auto)biographie. Ecrits de soi et formation au brésil, 2008.
Ronald MÜLLER, Jean Rouppert, un dessinateur dans la tourmente de la Grande Guerre, 2007.
Christian GÉRARD, Une histoire de prise de conscience. Modélisation d’une intelligence en action, 2006.
Préface
Chacun en conviendra, l’expérience de blessures, d’échecs ou de traumatismes ne constitue pas, à elle seule, la garantie d’une compréhension des personnes fragiles. Il arrive même que des histoires malheureuses s’invitent dans notre perception des réalités sociales, au point de faire écran. Dans un rapport au texte, comme vis-à-vis d’autres personnes, la tentation de la projection est forte. Mais lorsque à partir de sa propre existence l’on s’efforce, au contraire, de marier le souci des autres avec une réelle appropriation distanciée de ce que l’on a vécu, des trésors peuvent jaillir.
Après vingt-cinq années d’engagement à ATD Quart Monde et une foi chevillée au corps, c’est bien un trésor que nous offre Maryvonne Caillaux avec Comme des orpailleurs . Nous y découvrons, en effet, une « militante-chercheuse » portée par une histoire d’échecs traversés et habitée par des intuitions d’une bouleversante lucidité. Le mode implicatif de l’écriture nous permet ainsi d’entrer dans un propos d’une rare acuité et d’une pertinence lumineuse. Il aide à saisir de l’intérieur le passage de la fatalité à la libération.
Sans opter pour les pauvres, les malheureux, les humiliés, pourrait-on dire à la suite du philosophe cubain Raul Fornet-Betancourt, sans fonder une communauté avec ceux qui souffrent de l’injustice, il n’y a guère de chances que nous comprenions bien notre temps 1 . Or, justement, ce livre qui s’offre à nous se pose comme une invitation à changer nos modes de représentation, à mieux appréhender le présent des réalités concrètes, pour chercher, avec les plus pauvres, l’ouverture à des possibles transformations : dépasser la peur, sortir de la honte, oser prendre la parole en public, reprendre sa vie en main.
Nous goûtons ici la fécondité d’un regard habité par le respect et l’amour. À travers la boue des souffrances quotidiennes se manifeste, ainsi, une attention aux pépites de l’existence. Cette attention passe par des gestes simples, des mots ciselés qui s’efforcent de ne pas blesser. Elle se déploie parfois même dans des silences réparateurs qui manifestent simplement une présence, et laissent passer une voix de fin silence : « Tu comptes pour moi. » Alors que la personne fragile se croyait capable de rien, nulle, abattue par les multiples traumatismes, des possibles émergent. Un nouveau rapport à soi se construit. Ce livre imbibé d’espérance nous le montre bien : quelle que soit notre histoire, nous ne sommes pas des feuilles mortes ballottées par le « vent mauvais ». La vie peut changer et l’on peut apprendre à mesurer les transformations humanisantes, à passer de l’obscurité à la lumière. Mais pour cela, des gestes ou des paroles de reconnaissance se révèlent nécessaires. Dans nos désirs de solidarité, il convient alors d’apprendre à sentir par-delà le visible et à comprendre que, bien souvent, l’on ne sait pas. Nous voilà également encouragés à mesurer qu’au-delà de la bonne volonté, nous sommes conviés à nous mettre à l’école des plus pauvres.
Comme des orpailleurs nous engage donc à emprunter une voie émancipatrice qui appelle à ne plus appréhender l’autre à partir de ses failles, de ses limites, de ses manques, mais sous l’angle des richesses humaines qu’il déploie au-delà des apparences. Lisez ce livre, il nous montre ce que nous ne savons pas voir. Parcourez une à une ces pages, elles traversent un univers de vies brinquebalées et secouent la caméra de nos certitudes vers le « hors-champ ». Ruminez chaque idée habitée par la chaleur de l’amour, elle transforme notre rapport au monde des pauvres et nous fait toucher du doigt l’essentiel d’une vie porteuse de sens et de saveur.
Si l’art produit une « transfiguration du banal » (Danto), les propos de Maryvonne Caillaux constituent alors un vrai travail d’artiste. Nous voici, en effet, invités à effectuer un déplacement du jugement spontané, superficiel, vers l’accueil d’une altérité qui toujours nous échappe. Cet ouvrage nous montre une véritable expérience d’humilité à l’œuvre, par exemple, devant cette femme qui exprime l’importance de l’école, mais n’y envoie pas son fils. Humilité, en effet, lorsque Maryvonne Caillaux, dépassant le jugement, se reprend et mesure dans l’échange que l’essentiel lui a échappé : « Tu sais, je ne peux pas l’envoyer à l’école le corps vide ! S’ils nous dénoncent, ils prennent les enfants. » Chacun se voit donc amené à comprendre que l’on ne sait pas, à retisser sans cesse le lien avec l’autre, à apprendre que la vérité est très au-delà des perceptions spontanées. Le lecteur mesure, enfin, l’importance de rester en vérité avec soi-même et les autres, de savoir se remettre en cause et chercher des modes de solidarité qui produisent une mise en route libératrice.
Là où un regard superficiel enfermerait l’autre dans la fatalité, Maryvonne Caillaux nous apprend à regarder tout autrement les germes d’espoir et de libération. Être présent aux plus pauvres pour en révéler la beauté c’est promouvoir ce que j’appelle une « esthétique de la solidarité » 2 . Car il s’agit bien, en

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